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La fois où j’étais à Marrakech avec Bill Murray

Par
Malik Cocherel
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L’affiche du 15e Festival International du Film de Marrakech m’avait mis l’eau à la bouche. Une fois sur place, je n’ai pas été déçu. Malgré un dispositif de sécurité omniprésent et impressionnant — des gardes armés partout dans les rues et les hôtels —, j’ai vécu de grands moments avec des Marocains, des Canadiens, un parrain, et le pape du cool en personne, Bill “motherfucking” Murray.

Attention : Alerte au name-dropping!

Les mille et une nuits

Franchement, je n’avais jamais fréquenté autant de palaces aussi somptueux, en aussi peu de temps, qu’au Festival de Marrakech. Le Palais Impérial, le Es Saadi, le Selman… sans oublier, bien sûr, le plus prestigieux d’entre eux, la Mamounia, qui héberge les plus grandes stars en visite dans la “Cité Ocre”, et qui a accueilli Winston Churchill (qui a dit qu’il s’agissait de “l’un des plus beaux endroits du monde”) et Alfred Hitchcock (qui y a tourné des scènes de son film The Man Who Knew Too Much).

Bon, j’avoue aussi, je n’ai pas beaucoup dormi, non plus, durant toutes ces nuits de party.

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Le Canada à l’honneur

Si j’étais là, c’est aussi parce que le festival rendait hommage, cette année, au cinéma canadien. Une imposante délégation composée d’acteurs, de réalisateurs et de producteurs a débarqué à Marrakech. L’occasion pour moi de trinquer au champagne avec Niels Schneider et Pascale Bussières au Selman, de parler avec l’oscarisé Kim Nguyen de son prochain long qu’il devrait tourner au Maroc (“un film ironique sur les relations amoureuses qui se déroulent dans un monde parallèle”), de visiter les studios du “Hollywood africain” à Ouarzazate avec Atom Egoyan et la Kasbah Aït-Ben-Haddou (qui a servi de décor à la série Game of Thrones) avec Caroline Dhavernas, de déguster une tajine de poulet aux olives et citron avec Gabrielle Lazure, et de me laisser envoûter par deux danseuses du ventre avec Michel Côté au Red House.

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Bill Murray fait des siennes

Je n’ai pas dormi de la nuit dans l’avion qui m’a conduit de Montréal à Marrakech. Et je n’ai pas dormi non plus la nuit suivante, la faute à Bill Murray. Après avoir enflammé la cérémonie d’ouverture du FIFM et la place Jemaa el-Fna où était projeté Ghostbusters devant des milliers de marrakchis, le légendaire commandant Steve Zissou m’a embarqué au Palais Impérial pour un party de folie, avec méchoui et alcool à volonté.

Ce cher Bill n’a pas manqué de s’illustrer sur le dancefloor, au son de King Kunta de Kendrick Lamar. Priceless.

Le lendemain, je le recroisais au milieu des orangers de la Mamounia, au bras de Sofia Coppola. Puis, on s’est tous rendus au grand souper royal donné par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Et là, on a frôlé l’incident diplomatique quand l’acteur a osé poser ses mains sur les hanches de la sœur aînée du roi. Sacré Bill.

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Coppola donne une leçon de cinéma

J’ai eu la chance un jour de rencontrer George Lucas dans son ranch de San Francisco. Quand j’ai serré la main de Francis Ford Coppola, dans la bibliothèque de la Mamounia, ça m’a fait un peu le même effet que lorsque j’ai croisé le regard du père spirituel de Luke Skywalker.

Tu sais déjà que tu te souviendras toute ta vie de ce moment-là.

Dans une ambiance tamisée et feutrée, Coppola te reçoit au milieu des livres, pour parler cinéma bien sûr, mais pas que : “J’ai fait plus d’argent avec mes vins qu’avec mes films”, m’a lancé le réalisateur d’Apocalypse Now et du Godfather. Actualité oblige, on a parlé des attentats de Paris (“non, les kalachnikovs n’ont pas plus de pouvoir que le cinéma”, m’a-t-il dit, alors que son collègue Jean-Pierre Jeunet avait soutenu le contraire, plus tôt en conférence de presse). Et on a évoqué son “grand ami” George Lucas, avec qui on l’a dit un temps brouillé. “Il est toujours mon ami, m’a-t-il assuré. George s’est un peu perdu avec Star Wars. Mais il m’a promis qu’il referait des petits films. Et j’espère qu’il tiendra sa promesse”.

***

Pour lire un autre texte de Malik Cocherel: La soucoupe et le perroquet.

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