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Les souverainistes et les fédéralistes s’engueulent encore chaque semaine à coups de manifestes et de lettres ouvertes, chacun étant responsable de tous les torts. Pourtant, souverainistes et fédéralistes semblent prisonniers du passé.
Si la bataille fédéraliste-souverainiste perdure dans les journaux au Québec, on dirait que le débat ne mène nulle part. Le plus triste est que, pendant qu’on s’obstine sur l’avenir dans les termes d’antan, la réalité actuelle s’assombrit jour après jour.
Assis sur la charte des droits et liberté, le modèle du Canada s’étiole au quotidien. Aujourd’hui, là où l’on vit, les valeurs qui nous gouvernent ne sont plus les mêmes.
Chaque semaine, le gouvernement fédéral gruge les acquis qui faisaient à une époque la fierté de tous les Québécois et Québécoises. À l’international, le modèle pacifiste pro-droits humains s’envole. La fermeture de Droits et démocratie n’en est qu’un exemple.
On ferme les services scientifiques et privatise l’arrivée des nouveaux immigrants.
La tradition écologiste? Une autre tracasserie administrative de trop. Les archives du pays? Pas important. Rendre plus simple l’accès des étrangers voulant visiter le pays? On fait l’inverse au nom d’une menace à la sécurité que l’on cherche toujours à comprendre. Le droit à l’avortement? Une question qui n’est plus aussi réglée qu’on le croyait.
Pendant ce temps, on négocie en catimini des accords pour laisser libre passage à l’argent et aux biens. Comme si les crises du monde financier et économique des dernières années n’avaient rien appris à personne. On investit aussi des centaines de millions de dollars pour sabrer dans la culture locale au profit de la guerre et de la royauté. Rien n’est laissé au hasard, même le nouveau billet de 20 dollars y est passé, arborant un monument en Europe plutôt que la poésie et l’art d’ici.
Aucun débat fondamental sur le rôle de l’État ne se produit. Le bilinguisme? Ce n’est pas une nécessité. Même à l’interne dans la fonction publique fédérale, il est toujours de plus en plus hasardeux de demander une traduction. Le gouvernement se retire aussi de la prestation de services, plus aucun fonctionnaire ne semble disponible pour vous répondre en personne. Et un système de santé privé s’installe petit à petit un peu partout au pays.
Les valeurs du pays qui nous gouverne jusqu’à nouvel ordre s’éloignent de nous. On dirait que personne dans les débats politiques sur l’avenir ne se préoccupe du présent.
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