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La famille de la premiĂšre victime de la COVID-19 lance un cri du coeur

Ses proches veulent sensibiliser le public.

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« Premier dĂ©cĂšs liĂ© Ă  la COVID-19 au QuĂ©bec », pouvait-on lire mercredi dans tous les quotidiens de la province. Aujourd’hui, on connait le nom de la personne en question : Mariette Tremblay. Il y a quelques minutes, sa famille a publiĂ© un long statut Facebook pour lui rendre hommage et pour sensibiliser le public Ă  l’importance de suivre les recommandations de la santĂ© publique pour se protĂ©ger et protĂ©ger les autres contre le coronavirus. Nous le publions avec l’autorisation de ses proches.

Elle était mÚre de quatre filles, grand-mÚre de neuf petits-enfants et arriÚre-grand-mÚre de neuf, bientÎt dix, arriÚre-petits-enfants.

«Notre grand-mĂšre Ă©tait une femme aimante et aimĂ©e de tous. Elle Ă©tait mĂšre de quatre filles, grand-mĂšre de neuf petits-enfants et arriĂšre-grand-mĂšre de neuf, bientĂŽt dix, arriĂšre-petits-enfants. Elle Ă©tait un visage connu et apprĂ©ciĂ© au sein de notre petite communautĂ©, dans notre beau village de Lavaltrie. À 82 ans, elle avait une santĂ© prĂ©caire et surtout des problĂšmes respiratoires. Cependant, elle impressionnait par sa luciditĂ©, sa gentillesse, sa gĂ©nĂ©rositĂ©, sa rĂ©partie. Elle Ă©tait le pilier de cette belle et grande famille qu’est la mienne
 en plus de nous avoir inculquĂ© des valeurs qui nous uniront Ă  jamais.

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Aujourd’hui, ma famille et moi pleurons son dĂ©part. DĂ©part soudain et trop rapide; on n’est jamais prĂȘt Ă  dire au revoir Ă  ceux qu’on aime. Par un jour de printemps, ce virus s’est attaquĂ© Ă  elle, proie facile dans les circonstances.

C’était avant. Avant que le QuĂ©bec ne plonge, lui aussi, dans ce tourbillon infernal. Cette rĂ©organisation de la sociĂ©tĂ©. Avant qu’on ait toutes ces informations fournies quotidiennement de main de maĂźtre par l’équipe de M. Legault. Avant que l’on comprenne l’ampleur de la situation planĂ©taire. C’était au temps oĂč chacun vaquait Ă  ses occupations comme si de rien n’était. Au temps oĂč les enfants allaient encore Ă  l’école. OĂč les avions volaient dans le ciel. OĂč on allait Ă  l’épicerie sans en avoir le ventre serrĂ©. Il y a mĂȘme des gens qui partaient en vacances ! Imaginez
 il semble que c’était il y a si longtemps, mais c’était il y a moins d’une semaine.

Nous n’avons pas eu la chance de sauver Grand-mamie. Mais vous avez la chance de faire une diffĂ©rence maintenant qu’on sait ; maintenant que l’on connaĂźt les dommages causĂ©s par cette pandĂ©mie.

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Malheureusement, au moment oĂč toutes les mesures ont Ă©tĂ© annoncĂ©es et prises, il Ă©tait trop tard pour Ă©pargner ma grand-mĂšre. Lorsque son diagnostic est tombĂ©, elle Ă©tait dĂ©jĂ  condamnĂ©e. Cette femme de cƓur qui a toujours Ă©tĂ© entourĂ©e de ses proches a vĂ©cu ses derniers jours isolĂ©e de nous tous et ça nous brise le cƓur. Nous aurions voulu pouvoir lui tenir la main, la rĂ©conforter, lui parler doucement Ă  l’oreille, mais nous n’en avons pas eu la chance.

C’est pourquoi aujourd’hui ma famille s’unit Ă  moi pour implorer les QuĂ©bĂ©cois, et le monde entier, Ă  suivre les recommandations Ă©mises par les autoritĂ©s, de faire preuve de civisme, de responsabilitĂ© sociale et de rester Ă  la maison. Nous n’avons pas eu la chance de sauver Grand-mamie. Mais vous avez la chance de faire une diffĂ©rence maintenant qu’on sait ; maintenant que l’on connaĂźt les dommages causĂ©s par cette pandĂ©mie. Il faut tout mettre en Ɠuvre pour Ă©viter que les drames humains comme celui que nous vivons continuent Ă  se multiplier. Nous voulons que le dĂ©cĂšs de ma grand-mĂšre, premiĂšre victime au QuĂ©bec de la Covid-19 puisse aider Ă  sauver des vies.

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Je vous demande Ă  prĂ©sent de nous laisser, moi et ma famille, vivre notre deuil dans l’intimitĂ©. C’est pourquoi ce message sera le seul commentaire public, il n’y aura aucune entrevue d’accordĂ©e. C’est une pĂ©riode extrĂȘmement difficile Ă  traverser pour nous tous, d’autant plus que nous ne pouvons le vivre ensemble, en famille.

Toute la famille de Mariette Tremblay»

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