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Avec son Plan Nord, le placide premier ministre du Québec est notre Perrette nationale… Mais c’est le pot au lait de tous les Québécois qu’il est en train de renverser.
Jean Charrette, dans sa tête ayant un Plan Nord
Bien posé sur une belle campagne de RP,
Prétendait arriver sans encombre à la prospérité.
La tête légère et de cravate rouge vêtu il allait d’un bon pas;
Ayant mis ce jour-là pour être plus agile
Dans sa manche quelques jolis arguments.
Notre Premier ministre ainsi équipé
Comptait déjà dans sa pensée
Tout le prix de son plan, en employait l’argent,
Achetait des voix, faisait quadruple mandat;
La chose allait bon train par son soin diligent.
Il m’est, disait-il, aisé de gagner la confiance de l’électorat endormi:
L’opposition fragile sera bien habile,
Si elle ne m’en laisse pas faire quelque bénéfice facile.
Les profits peuvent rapporter gros;
Il est des amis actionnaires qui l’espèrent;
J’aurai bradant le pays de l’argent bel et bon;
Et qui m’empêchera de profiter de ces bonnes actions,
En laissant croire qu’elles profiteront à la population,
Que je verrai mon portrait satisfait pour la postérité affichée?
Charrette là-dessus saute aussi, transporté.
Le beau Plan tombe; adieu pays, nation prospère, ressources naturelle, emplois québécois et société visionnaire;
Le bonhomme de ces biens mal acquis, quittant d’un œil marri
La fortune de son peuple ainsi répandue,
Va s’excuser à son parti
En grand danger d’être battu.
Le récit en farce en fut fait;
On l’appela Charrette perd le Nord.
Quel esprit ne bat la campagne?
Qui ne fait châteaux en Espagne?
Marois, Legault, la laitière, Deltell, Charrette enfin tous,
Autant les sages que les fous?
Chacun songe en veillant, il n’est rien de plus doux:
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes:
Tout le bien du monde est à nous,
Tous les honneurs, toutes les ressources naturelles.
Quand je suis Premier, je fais au plus brave un défi;
Je m’écarte, je vais détrousser les profits;
On m’élit Roi, mon peuple m’aime malgré les sondages;
Les autocongratulations vont sur ma tête pleuvant:
Quel autre mensonge faut-il pour que le bon sens me revienne;
Je suis Gros Jean comme devant*.
Inspiré de la Fable de Jean de la Fontaine «La laitière et le pot au lait» dont j’ai si peu changé de mots que c’en est presque honteux.
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*Ce n’est pas une insulte, c’est la morale de la fable.