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C’est un fait, le Québec trône au sommet de la liste des plus grands consommateurs de pilules au pays. Les pharmaciens reçoivent 30% plus de prescriptions que dans les autres provinces.
Est-ce que ça se pourrait que nos prescriptions ne soient pas toujours optimales ou même nécessaires? C’est ce que suggère le Réseau canadien pour la déprescription, un organisme qui regroupe plusieurs professionnels de la santé qui pensent qu’il y a un «besoin urgent d’agir quant au nombre de médicaments que nous prenons».
C’est quoi ce mot-là?
Si, selon nos très révélateurs sondages Instagram, 41% de nos lecteurs prennent au moins un médicament sur une base régulière, seulement 14% d’entre eux connaissent le mouvement de déprescription.
«La déprescription est le processus planifié et supervisé de l’arrêt ou de réduction de dose des médicaments qui ne sont plus bénéfiques ou qui peuvent être nuisibles.»
En fait, «la déprescription est le processus planifié et supervisé de l’arrêt ou de réduction de dose des médicaments qui ne sont plus bénéfiques ou qui peuvent être nuisibles. Le but est de réduire le fardeau lié aux médicaments et aux préjudices, tout en maintenant ou améliorant la qualité de vie.» Bref, si vous avalez le même rack de pilules depuis cinq ans un peu par habitude, peut-être que vous en avez plus autant besoin, ou peut-être que c’est le temps de revoir votre dosage.
Mais évidemment, ça serait une mauvaise idée de flusher vos médicaments sans consulter un professionnel de la santé.
Au Canada, ce mouvement est né lorsque des recherches ont découvert qu’un ainé sur trois prenait des antipsychotiques pour les mauvaises raisons. Le Réseau canadien pour la déprescription travaille avec les professionnels de la santé pour les sensibiliser à revoir les prescriptions de leurs patients afin d’évaluer leur nécessité et leur sécurité.
Accessibilité aux thérapies non médicamentées
Il milite également pour qu’on améliore l’accès aux thérapies qui ne nécessitent pas de médication. Par exemple, l’activité physique et une nutritionniste peuvent aider à réguler le diabète de type II, tandis qu’une psychothérapie sans médicaments peut être suffisante pour régler certains problèmes de santé mentale.
Le Réseau milite également pour que les médecins et les spécialistes octroient une plus grande place au patient dans le processus de diagnostic.
Le Réseau milite également pour que les médecins et les spécialistes octroient une plus grande place au patient dans le processus de diagnostic. «C’est lui qui est l’expert sur sa propre santé. C’est lui qui sait ce qu’il ressent et qui doit communiquer ses symptômes», fait valoir la pharmacienne Fanny Courtemanche dans cette vidéo.
À l’émission Zone franche cette semaine, un père de famille est venu témoigner pour raconter que son fils, atteint de TDAH, avait été capable de réguler ses comportements en arrêtant la médication, mais en faisant de l’activité physique tous les jours. Sa fille, aussi aux prises avec un déficit d’attention poursuit quant à elle sa médication. Selon lui, chaque personne est différente et si une alternative aux pilules est possible, il ne faut pas la sous-estimer.
Pour en apprendre davantage sur les enjeux liés à la médication, écoutez l’épisode de Zone franche ici.