La croisière s’amuse

Pendant que les athlètes du monde suent à profusion dans leur quête aux médailles, une joyeuse croisière à quai canadienne bat son plein au bord de la Seine. On en a profité pour rencontrer des personnalités d’ici pour des entrevues à saveur olympique.

Tu es autrice, compositrice, interprète, maman et…?

Euh, Canadienne?

Qu’est-ce qui t’amène à Paris?

Je donne un concert dans un festival en marge des Jeux olympiques qui s’appelle Seine Canada C’est sur une péniche où se trouve aussi une galerie d’art.

Pour moi, Paris est comme une deuxième maison. Les Français m’ont accueillie dès mon plus jeune âge, alors c’était important pour moi de revenir.

Est-ce que c’est plus sympa de chanter sur une péniche quand on s’appelle Cœur de pirate?

J’ai un peu le mal de mer. En tout cas, ça sera ma première fois.

Y a-t-il des parallèles à faire entre les musiciens et les sportifs?

Nous avons tous les deux un mode de vie assez rigoureux. Les gens pensent que les chanteurs vivent sur le party et de nuit, mais c’est faux. Il faut avoir beaucoup de cardio et une santé exceptionnelle… Bon, ce n’est probablement pas aussi intense que pour les athlètes olympiques, mais c’est similaire.

Déjà 15 ans depuis que tu as lancé ton premier album éponyme, l’année des JO de Pékin. Pour le clin d’œil, quel souvenir de l’époque mériterait une médaille d’or?

Jouer sur les plaines d’Abraham pour le Festival d’été de Québec. C’était vraiment fou pour moi, je vais m’en rappeler toute ma vie.

Une discipline où tu pourrais être championne olympique?

Je pourrais être championne olympique à Pokémon GO. D’ailleurs, c’est un jeu très compétitif, mais je pourrais jouer presque 24h.

Tu as l’occasion de choisir la prochaine ville olympique où tu vas évidemment ouvrir la cérémonie d’ouverture. On va où?

On part à Sainte-Adèle! Nous avons des montagnes, un centre sportif, bref, il y a tout ce qu’il faut.

As-tu, comme plusieurs athlètes, un rituel superstitieux ?

Pas vraiment. Je veux juste avoir la paix avant de monter sur scène. Je vais souvent me cloitrer quelque part et il ne faut pas que les gens me parlent.

Qui es-tu ?

Une Beatle Maniac? Sinon, je suis une fille de Québec qui porte le 418 encore dans son cœur, même si je vis à Montréal depuis longtemps.

Le podium des meilleurs moments de ta carrière?

Ma médaille d’or : j’ai eu la chance d’interviewer Paul McCartney à quelques reprises. C’est le plus grand champion qui a battu des records toute sa vie et qui représente encore l’excellence dans la musique.

Ensuite, je dirais mon émission Dans ma caméra, réalisée dans les années 90. J’étais ma seule équipe de tournage, avec les artistes et ma caméra, une expérience complètement différente. Donc, médaille d’argent.

Et pour la médaille de bronze, je dirais peut-être le fait d’avoir été porte-parole de Cover Girl. C’était la première fois que l’entreprise prenait une égérie québécoise pour la province.

Les JO, fan ou pas fan ?

Fan? J’adore les Jeux olympiques! Mon premier souvenir est de regarder Nadia Comaneci, ma première idole féminine. On l’avait surnommée la fille des Jeux de Montréal, une athlète techniquement parfaite.

Sinon, un autre souvenir serait d’avoir couru avec la flamme olympique avant les Jeux de Vancouver, en 2010! Une expérience in-cro-ya-ble que de porter la flamme à bon port.

La compétition que tu préfères?

Je suis très impressionnée par le kayak dans le bassin à remous. C’est très, très impressionnant à regarder et d’une minutie incroyable. L’escrime me fascine aussi, je trouve ça très élégant.

T’es qui, toi?

High Klassified, producer de Laval et DJ, aussi. Mais je pense que je me considère comme un artiste, tout court.

Comment es-tu devenu DJ?

Ce n’était pas ma première profession. J’ai commencé par faire des beats, puis à organiser des soirées à Montréal où je les présentais. Tranquillement, je me suis converti au DJing, comme ça, en jouant mes beats.

Montréal a déjà été une ville olympique. Mais sommes-nous des champions en DJing ?

Of course! Il y a des artistes qui sont vraiment en train d’exploser présentement, et d’autres super low key extrêmement talentueux, aussi.

Ton podium de carrière?

Wow, très bonne question. Je pense que pour les gens, l’or, ça serait la chanson que j’ai enregistrée avec The Weeknd et Future, Coming Out Strong.

Argent, je dirais ma chanson avec Damso, mais pour moi, ce serait or parce que c’était vraiment un moment inoubliable en studio.

Bonze, je pense que ça serait…. mes projets avec Low Pros. Le gars de Laval que je suis était vraiment grateful d’en avoir fait partie.

Les prochains JO ont lieu à Laval, où fait-on la cérémonie d’ouverture ?

Au Centropolis, quelle question!

Sportif ou pas sportif?

Oh boy. J’aime me garder en forme, mais je ne suis pas vraiment un grand sportif. Je suis plus e-sport. D’ailleurs, mon jeu préféré, c’est Tekken, un jeu de combat.

Est-ce que tu peux expliquer ce qu’est le e-sport pour les quarantenaires comme moi, genre?

Ce sont des compétitions de jeux vidéo. Et j’ai entendu dire que ça serait bientôt aux Olympiques.

Tu fais quoi, toi, Philippe Cameron ?

Je suis chef depuis presque 14 ans et auparavant, j’étais joueur de basketball. Ma mère est francophone et mon père anglophone, d’où l’accent. ☺

C’est vrai que tu es un chef médaillé olympique?

Oui! Mon équipe et moi, nous avons gagné l’or pour le Canada aux Jeux olympiques culinaires à Stuttgart en Allemagne cette année, et l’argent en 2020. Une très grande fierté!

Chef et athlète, pareil ou pas pareil?

Pareil! Avec le basket, j’ai appris le travail d’équipe et le leadership, des choses essentielles en cuisine. Puis, il faut travailler fort. Très fort.

Nous sommes à Paris où les Français croient souvent que la gastronomie canadienne se résume à la poutine. On répond quoi à ça?

Que notre pays est GRAND avec des aliments exceptionnels propres à chaque province : le homard dans l’Est, le bœuf au centre, les huîtres et le saumon dans l’Ouest. Et il ne faut pas oublier notre sirop d’érable, aussi.

Fun fact : nous sommes le plus gros producteur de légumineuses au monde. Donc, faut arrêter avec la poutine!

Les compétitions qui te font sortir de ta cuisine?

J’aime beaucoup le basketball, obviously, le volleyball de plage, le skate et le BMX.

Tu peux cuisiner pour ton athlète canadien favori de tous les temps. C’est qui et on mange quoi?

Steve Nash! Le joueur de basket canadien le plus reconnu au monde.

Je lui cuisinerais un filet mignon avec une sauce de poireaux, des pommes de terre à l’ail – ou un pavé de pommes de terre, j’hésite – des broccolinis sautés avec un peu de beurre, et du jus de bœuf.