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Kim, veux-tu être mon amie?

Chronique d'une (nouvelle) occasion manquée.

Par
Olivier Niquet
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Il nous arrive tous de vivre des situations où l’on se dit « quossé que je fais icitte? ». Des moments où l’on n’est pas trop certain d’avoir rapport là. C’est d’autant plus fréquent si vous êtes une personne qui a écrit un livre sur votre introversion latente. C’est que je suis plus sensible que d’autres à l’idée de déranger, parce que déranger met beaucoup d’emphase sur ma personne, chose que j’essaie d’éviter.

J’essaie d’éviter les malaises parce que je ne suis pas très habile pour les gérer.

Ce genre d’occasion s’est produite il y a quelques mois, alors que j’ai été invité à la fête surprise de Kim Lévesque-Lizotte par l’entremise d’une tierce personne. Kim participe à La journée (est encore jeune) et j’apprécie énormément son travail. C’est l’une de nos meilleures chroniqueuses et elle doit bien être venue nous voir une vingtaine de fois pendant la saison. Elle est gentille, charmante et drôle.

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Il faut par contre savoir comment se déroule une émission de La journée. Généralement, Jean-Philippe et moi restons à nos bureaux pour nous préparer jusqu’à la dernière minute. On arrive en studio, on salue tout le monde, on se demande comment ça va, tout le monde va bien, sauf Paul Houde quand l’hiver s’étire, et pouf, on commence. Ensuite, on se dit qu’on a tous été bons et on se salue cordialement. Tout le monde s’en va et espère ne pas se retrouver dans l’ascenseur en même temps que moi ou interrompre une chorégraphie TikTok de Catherine Pogonat.

Pour moi qui ai besoin de quelques années pour être assez proche de quelqu’un avant d’oser lui demander s’il accepterait de me prêter son crayon deux secondes, c’est un très très court laps de temps. Je n’ai donc pas l’impression d’avoir noué une solide amitié avec Kim et c’est pourquoi j’ai été embarrassé par cette invitation. J’ai été pris au « débrébu », comme disait le monsieur interviewé dans le reportage de Ginet Robidoux.

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D’autant plus embarrassé que la tierce personne qui m’avait invité était Louis T, un autre chroniqueur que j’adore, mais qui admet lui-même n’être pas toujours à la fine pointe pour bien juger d’une situation. Si ça avait été quelqu’un de reconnu pour son jugement, mettons Anne-France Goldwater, j’aurais peut-être évalué la situation autrement.

La fête de Kim n’était pas une surprise dans le sens où elle ne savait pas qu’elle serait fêtée, mais plutôt dans le sens où elle ne savait pas qui allait être présent. Mon évaluation de notre relation me donnait l’impression qu’elle aurait pu faire un méchant saut de me voir là. Mission accomplie en matière de surprise, mais il n’y a pas que de bonnes surprises. Je pense à la fois où Guillaume Lemay-Thivierge est débarqué sur la scène des Gémeaux, genre.

J’ai donc pris mon courage à deux mains et demandé à Mr. T s’il était certain de s’adresser à la bonne personne. Peut-être avait-il voulu plutôt inviter Olivier Loubry, Olivier Dion ou Olivier Guimond? Non, non, m’a-t-il assuré : « Je parle tous les jours à Kim et elle t’aime beaucoup ». J’étais perplexe, indécis et je suais des d’sous de bras.

Parce que comprenez-moi bien : j’aurais adoré être de cette soirée. Contrairement à ce qu’on peut penser, je suis un introverti qui adore les partys.

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J’aime ce genre de soirée, je suis certain que tout le monde aurait été cool et en plus, je trouve le chum de Kim cute. C’est juste que ça me tire beaucoup d’énergie, les partys. Ma suranalyse de ce party-ci me tirait de l’énergie avant même son commencement.

C’est que je m’imaginais arriver là comme un cheveu sur la soupe. Arriver en même temps que, je sais pas, Karine Vanasse, Pier-Luc Funk ou Richard Martineau. Je dis des noms au hasard, je ne sais pas qui sont les amis de Kim. Et là, une de ces personnes me dirait, « je savais pas que tu étais ami avec Kim », ce à quoi je n’aurais eu d’autre chose que de répondre « moi non plus ».

Ma stratégie à ce moment était de voir si Jean-Philippe allait être de la partie. Jean-Philippe était bien sûr invité et comme il a lubrifié socialement une bonne partie de ma vie, je savais que je pouvais compter sur lui. J’aurais pu arriver en même temps que lui et me rabattre sur sa personne quand je n’aurais plus su quoi dire à Karine Vanasse (mettons) après l’avoir félicité pour ses annonces de Nissan. Mais il n’était pas certain de pouvoir y être et j’hésitais à prendre cette chance. Pris entre mon désir fulgurant d’être là et ma peur fulgurante de ne pas être à ma place, j’ai fini par jouer de prudence et dire à Louis T que je n’allais pas pouvoir y être.

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Je suis resté chez moi comme un épais à regarder un film poche, probablement Avatar 2 ou Astérix et Obélix et l’empire du Milieu. J’ai bien sûr regretté mon choix. Kim m’a dit quelques jours plus tard qu’elle aurait été contente que je sois là. J’avais sûrement pris la chose à l’envers.

Je n’étais pas invité parce que j’étais ami avec Kim, j’étais invité pour le devenir. Une autre occasion manquée à ajouter à mon palmarès.

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