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Julie d’OD chez nous «n’est pas la porte-parole des grosses filles qui datent.»

Doit-elle vraiment rester à OD pour faire passer un message? Et si oui, lequel?

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Dans les derniers jours, le cas de Julie d’OD CHEZ NOUS a beaucoup fait jaser. La candidate, qui a un physique s’éloignant du stéréotype des téléréalités où seules les filles minces correspondant grosso modo au modèle 36-24-36 semblent avoir le droit de trouver l’amour, navigue entre les gars qui ne la considèrent que « comme une amie » et les filles qui l’encouragent à « rester pour donner l’exemple à toutes les autres femmes rondes. »

La situation a interpellé l’humoriste Josiane Aubuchon, qui a publié il y a quelques heures les réflexions suivantes sur sa page Facebook. Nous les publions avec son autorisation.

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Depuis quelques jours je me demande comment parler de Julie dans Occupation Double. Personne ne m’a demandé d’en parler, mais en tant que fille grosse, j’ai besoin d’aborder le sujet.

Ce que je veux dire, c’est que l’idée que Julie doit rester à OD pour faire « passer un message » ça ne marche pas. C’est du caca. C’est quoi le message ? Voir une belle fille, drôle et brillante se faire mettre de côté ne m’envoie aucun message positif. Cette idée de message est ridicule.

C’est quoi le message ? Voir une belle fille, drôle et brillante se faire mettre de côté ne m’envoie aucun message positif. Cette idée de message est ridicule.
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Sauver Julie des éliminations, quand aucun garçon ne s’intéresse à elle, ce n’est pas inclusif, c’est décevant. C’est étrange de vouloir qu’elle reste à tout prix sans que personne ne veuille remporter un condo à ses côtés. Selon les autres participants, elle doit absolument continuer l’aventure, entre autres pour l’importance de son message. Mais elle doit rester pour qui ? Pour les autres petites grosses comme moi ?
Je comprends Julie, j’ai souvent le goût d’hurler devant ma télé «Moi aussi Julie, moi aussi les gars me friendzone et ne s’intéresse pas à moi ». Je me reconnais en elle, souvent même.
Mais je ne veux pas qu’elle french « pour moi ». Je n’ai pas besoin de vivre une idylle grâce à elle, je ne veux pas vivre le jeu de la séduction par procuration. Suivre le parcours de Julie dans les maisons n’est pas un service collectif pour toutes les dodues de la province.
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Je me suis rendu compte qu’il est là le problème. Julie n’est personne d’autre que Julie. Elle n’est pas moi, ni personne d’autre. Elle ne doit pas vivre avec la pression d’être « LA femme ronde du Québec ». Elle ne doit pas porter le poids d’être la représente en chef de toutes les chubby de la nation car elle est allée à Occupation Double. Elle n’est pas la porte-parole des grosses filles qui datent.
Si elle a de la peine et qu’elle doute d’elle, c’est correct, elle n’est pas obligée de rester pimpante pour « faire passer un message au Québec ».
Julie n’est personne d’autre que Julie. Elle n’est pas moi, ni personne d’autre. Elle ne doit pas vivre avec la pression d’être «LA femme ronde du Québec».
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D’ailleurs, je pense aussi qu’organiser des concours sur Instagram pour trouver une date à Julie, sans son consentement, c’est poche. J’ai l’impression que c’est de la pitié. « Viens ici ma belle Julie, personne n’a voulu de toi à OD, ce n’est pas grave, t’as tellement une belle personnalité que moi je vais te trouver quelqu’un pour toi. Tiens, je te présente Éric ».
Je sais qu’à la base ce sont de bonnes intentions, mais voyez-vous, en tant que grosse je trouve ça un peu délicat. Je n’ai jamais vu d’anciens concurrents faire des campagnes de propagande pour trouver des concubins à des candidates éliminées. Comme si on se disait que la belle grosse doit tellement trouver ça dur d’être différente que tiens, justement, on va lui réserver un traitement différent.
Arrêtez de mettre les gens dans des boites et dans des catégories. Arrêtez de leur donner des notes et des pourcentages. Arrêtez de donner de l’importance à la taille de vos vêtements. Commencez à vous sentir bien dans ce que vous portez. Commencez à assumer qui vous êtes et surtout afficher vos propres couleurs. Montrez-nous qui vous êtes. Soyez colorés et authentique, peu importe le reste.
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Bref, soyons nous-mêmes et tentons d’être réellement inclusifs. Soyons curieux de l’autre pour ce qu’il est. Simplement.