Joyeux Luron

Ceci est un message au « Joyeux Luron » qui a cru bon de laisser une bouteille de rhum vide sous mon pneu afin que lorsque j’avance ma voiture, la bouteille éclate et crève ledit pneu :

Salutations Joyeux Luron,

J’allais dire « à qui de droit », mais tu as visiblement besoin d’attention, donc je t’ai baptisé « Joyeux Luron ». En voilà, de l’attention. Prends-la. Ça me fait plaisir.

Je ne te connais pas, mais dans ma tête, tu n’es pas gentil. Tu es le genre de personne qui riait des gars qui faisaient du patinage artistique alors que tu ne savais même pas patiner. Je ne sais même pas pourquoi j’utilise l’imparfait comme temps de verbe parce que tu dois encore être ainsi, Joyeux Luron.

Tu es le genre de personne qui utilise plus le mot « fif » que « merci ». Tu es le genre de personne qui dit plus « t’es pas game » que « s’il-vous-plaît ». Tu es le genre de personne qui a déjà dit « ta yeule » à sa propre mère. Elle t’a mis au monde, toi et ton manque de jugement. Respecte-la. Embrasse-la, et dis-lui « merci ». « T’es pas game », Joyeux Luron.

La société fonctionne d’une manière où on est censé se dire : « Si tout le monde agit comme je le fais, le monde ira mieux. » Si tout le monde agissait comme toi, Joyeux Luron, on serait encore plus dans la marde qu’on l’est déjà.

Un bon entrepreneur a déjà dit : « Pour avoir du succès en entrepreneuriat, il faut que ta compagnie continue de fructifier pendant ton sommeil. » Toi, Joyeux Luron, tu as fait le choix de continuer à envoyer de la haine pendant ton sommeil. Je te souhaite de te réveiller apeuré en te demandant où tu es pour finalement réaliser que tu es simplement à l’envers dans ton propre lit.

Certains diront : « Hey, c’est juste un gag qu’il t’a fait, panique pas la toque. » Je ne panique pas, je ne considère tout simplement pas ce que tu as fait comme de l’humour, Joyeux Luron. Et j’ai un diplôme en rigolades. Je l’ai reçu par la poste, mais quand même. C’est un vrai.

Pour qu’une blague soit réussie, il doit y avoir un rire à la fin. Ni toi, ni moi, ni personne n’a ri après le dépôt de la bouteille que tu as sûrement dû boire. Si, en plus, tu l’as fait à jeun Joyeux Luron, je te souhaite de te faire réveiller par une solide crampe dans ton mollet gauche, puis au moment où elle quitte, une deuxième crampe arrive dans ton mollet droit.

Au lieu d’essayer de faire rire tes amis en brisant quelque chose à quelqu’un que tu ne connais pas, essaie donc de propager quelque chose de positif. Le monde manque d’amour. Tu en es la preuve Joyeux Luron. L’hiver, dessine un cœur dans la neige sur mon pare-brise au lieu d’une graine. Un cœur, c’est moins « fif » qu’une graine.

Si tu tiens fondamentalement à laisser quelque chose sur la voiture de quelqu’un, je te conseille une petite liste :

• Un coupon gagnant « Dérrroule le rebord pour gagner » du Tim Hortons. Pas le gros lot, juste un beigne.
• Un dollar en papier. Ça ne se trouve plus.
• Un coin-coin écrit : « Bonne journée » dedans.
• Un billet de métro non utilisé.
• Ta photo de passeport avec inscrit derrière : « Je ne porte pas de pantalon. »
• Une banane parfaitement jaune.
• Ton numéro de téléphone et lorsque la personne t’appelle, réponds en chantant : « I just called to say I love you » et raccroche.

Sinon, en déneigeant ta voiture, tu peux toujours faire comme moi : déneige un peu celle de ton voisin.

Le début de l’année est souvent un moment de nouveaux départs, de nouveaux défis. Cette année, je vais tenter de ne pas accumuler de haine inutilement. Je tenterai, le plus possible, de trouver l’angle positif, de répondre avec amour. Je ne te remercierai jamais assez Joyeux Luron.

Sur ce, je t’aime Joyeux Luron. Prends soin de toi, tu en as besoin. Oh, et en passant, j’ai vu la bouteille avant d’avancer. Je l’ai ramassée et je l’ai mise au recyclage. J’ai gagné, Joyeux Luron.

Vivement 2017!

PS : Certains diront que je suis susceptible. Je travaille là-dessus.