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Journal d’une députée confinée

Servir les citoyens, qu'est-ce que ça veut dire en ce moment? Catherine Fournier nous raconte.

Par
Catherine Fournier
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Allers-retours hebdomadaires entre Longueuil et Québec.

Agenda rempli d’événements, 7 jours sur 7.

Contacts quotidiens avec des dizaines de citoyens.

Nul doute : le monde a changé depuis le début de la crise de la COVID-19 et la vie de députée n’y fait pas exception.

Vous vous souvenez de vos étés du secondaire, avant d’avoir l’âge pour une job au resto ou au magasin du coin? Ces étés passés en pyjama à clavarder sur MSN avec vos amis? Les enfants des années 90 comme moi s’y reconnaîtront sans doute. Et bien, je ne pense pas avoir été aussi physiquement statique depuis cette époque, même si mes journées sont pas mal moins relaxes que de changer mon nick ou d’envoyer des wizz. J’avoue que je réalise quand même que j’ai solidement sous-investi en pyjamas dans les dernières années!

Depuis le début du confinement, je ne vois pas les journées passer. Mes collègues et moi sommes constamment sollicités… et c’est tant mieux! Nous sommes précisément élus pour servir les citoyens de nos circonscriptions. Être là pour eux. Les aider au maximum de nos capacités.

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Plus sérieusement, depuis le début du confinement, je ne vois pas les journées passer. Mes collègues et moi sommes constamment sollicités… et c’est tant mieux! Nous sommes précisément élus pour servir les citoyens de nos circonscriptions. Être là pour eux. Les aider au maximum de nos capacités. Ce ne sont pas les demandes qui manquent par les temps qui courent. Nous répondons aux questions, nous transmettons les suggestions, nous diffusons l’information, mais le rôle le plus important que nous jouons actuellement est probablement celui d’intermédiaire avec les nombreux acteurs des communautés que nous desservons. Nous agissons en effet comme de véritables coordonnateurs de l’aide entre les citoyens, les organismes, les entreprises et les institutions en tous genres sur notre territoire.

Quelques exemples? Inciter une distillerie locale à produire du désinfectant afin d’en redistribuer aux ressources d’hébergement aux prises avec une pénurie. Organiser des équipes de bénévoles pour la livraison d’épiceries dans un HLM pour aînés. Trouver des plats pour emporter dans un restaurant du quartier pour remplacer les contenants de plastique lavables habituellement utilisés par un organisme pour distribuer de la nourriture aux plus démunis. Me transformer en Lapin de Pâques pour visiter des familles dans le besoin ciblées grâce à un généreux donateur offrant du chocolat gratuitement pour mettre du soleil (ou serait-ce des arcs-en-ciel?) dans le coeur des enfants. Et j’en passe. La solidarité est vraiment un moteur d’action formidable.

Nous répondons aux questions, nous transmettons les suggestions, nous diffusons l’information, mais le rôle le plus important que nous jouons actuellement est probablement celui d’intermédiaire avec les nombreux acteurs des communautés que nous desservons.

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En somme, malgré la crise qui ne prend aucun congé tout comme les heures travaillées des députés confinés, je me dis que nous sommes chanceux d’être en première ligne de cette façon, parce que ce que nous faisons a du sens dans le chaos qui nous est collectivement imposé. J’entendais justement une psychologue à la radio cette semaine dire que cette quête de sens était fondamentale dans une épreuve qui en est dénuée, comme celle que nous sommes en train de traverser.

Vous avez du temps et/ou envie de contribuer? Voici quelques idées.

-Offrir des denrées aux organismes offrant de l’aide alimentaire dans votre ville ou votre quartier. Ça allait plutôt bien jusqu’à maintenant puisque les organismes fonctionnaient toujours sur leurs réserves la Guignolée, mais les stocks sont en train de baisser et les moissons ne fournissent pas nécessairement à la demande, comme les surplus d’épicerie sont moins importants en raison de l’achalandage élevé.

-Distribuer une lettre aux portes de votre quartier ou afficher un message dans l’entrée de votre immeuble, pour signifier votre disponibilité à aider les personnes âgées souffrant d’isolement en les aidant avec les courses ou, encore plus simplement, en prenant le temps de jaser avec elles au téléphone.

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-Appeler votre marché d’alimentation local pour proposer votre aide si des aînés ont des difficultés avec les livraisons à domicile.

-Inciter l’entreprise pour laquelle vous travaillez à faire sa part. On voit de plus en plus d’exemples de compagnies de chez nous qui lèvent la main pour produire du matériel ou encore, offrir leurs services, que ce soit directement au gouvernement ou à des gens qui sont au front dans la lutte au virus. Même les restos s’y sont mis, en distribuant des repas aux employés du réseau communautaire ou à nos anges gardiens (surtout gardiennes) au front dans les hôpitaux et CHSLD.

-Faire un don, si vous le pouvez. Les besoins dépendent des milieux, mais les banques alimentaires, centres d’écoute en santé mentale, ressources d’hébergement d’urgence, organismes de soutien aux femmes victimes de violence conjugale, etc. sont certainement tous de bons candidats à recevoir un coup de pouce financier de votre part.

VUE DU FOND

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Bien sûr, l’Assemblée nationale ayant ajourné ses travaux depuis le 12 mars, je n’ai pas trop de « potins » du Salon bleu à vous rapporter. Je trouvais néanmoins intéressant de vous partager à nouveau cette photo. Le premier qui trouve comment nous arriverons à faire respecter la distanciation de 2 mètres entre chaque personne à 125 députés dans un espace aussi exigu à partir de la reprise des travaux parlementaires le 5 mai prochain devrait se mériter un prix de la présidence!