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Journal de bord d’une anxieuse au festival La Noce

La musique est parfois le meilleur des remèdes.

Par
Michelle Paquet
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Le week-end dernier, je m’en allais passer trois jours dans l’un des festivals les plus cools au Québec, La Noce au Saguenay. Le week-end dernier, en partant pour Chicoutimi, ça faisait aussi deux jours que je dormais mal et une bonne semaine que j’avais mon anxiété dans le tapis. Je vous épargne les détails, mais disons qu’il y avait un perfect storm de facteurs anxiogènes pour moi qui s’étaient réunis et qui menaçaient de rendre mon aventure au Saguenay pas mal moins plaisante. Voici donc le journal de bord d’une fille anxieuse, mais déterminée à avoir du fun quand même.

Small Talk

Depuis qu’on a les mots pour décrire notre malaise, on est une bonne gang à se décrire comme des anxieux.ses. C’est un peu chiant parce que ça peut se manifester de façon vraiment différente d’une personne à l’autre et c’est donc souvent difficile à décrire à ceux et celles qui ne le vivent pas. Tout ça pour dire que mon expérience n’est que la mienne et que je ne parle clairement pas pour tous les anxieux.ses de ce monde. Moi, l’une des affaires qui me donne le goût de partir en courant pour me réfugier sous une doudou, c’est un 5@7. C’est évidemment par ce genre d’événement qu’a commencé mon parcours à La Noce.

L’artiste visuel Ojo à l’œuvre

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Accompagnée de deux collègues, je suis allée faire des « Eille salut, ça va? Oui! Toi? » en buvant des verres de punch et en planifiant subtilement ma sortie de la chambre de torture qu’était l’espace VIP. Bon, j’exagère, c’était cool comme spot pour pouvoir recharger son cell et respirer entre deux spectacles, mais la pression de faire du small talk avec plein de gens que tu ne connais pas tant, c’était un brin too much pour moi.

Je vais être honnête, même le bon Jesse Mac Cormack, le premier spectacle auquel j’ai assisté pendant le festival, n’a pas réussi à me sortir de mon mood de petit écureuil stressé. J’ai passé le set au complet à trouver que son band rockait en malade, mais aussi à planifier mentalement les deux prochains jours pour essayer de me calmer les nerfs. Être hyper organisée c’est l’une des façons que j’ai trouvées pour gérer mon anxiété, mais pendant un festival, ça ne sert à rien de planifier chaque minute vu qu’un imprévu n’est jamais bien loin.

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Bref, après une longue journée en autobus, des repas sur le pouce et le 5@7 de la mort, je n’étais pas dans un état très propice à l’écoute. C’est plate, mais ça arrive.

Dès le lendemain, après une nuit de sommeil qui avait du bon sens et un bon déjeuner, les choses s’étaient un peu placées. J’ai assez rapidement pris la décision de ne pas forcer le fun et d’écouter mon corps, question d’avoir du plaisir malgré les tourbillons de pensées dans ma tête. Ce sont les DJ sets et les shows qui faisaient office de « after » officiel du festival qui ont un peu écopés. J’ai souvent préféré aller me coucher que de rester très tard au party, mais je pense qu’au bout du compte c’était pour le mieux.

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Les coups de cœur

C’est ben beau d’être dans une passe particulièrement anxieuse, mais j’étais quand même à Chicoutimi pour voir des shows ! Certains des artistes que j’ai vus m’ont franchement sortie de ma tête pendant une petite demi-heure et ça m’a fait un bien fou.

Je pense à Poulin, l’une des artistes que je surveille de près depuis son passage aux Francouvertes, qui était particulièrement tripante à voir sur scène, aux gars de Choses Sauvages que j’ai vus au moins une dizaine de fois en spectacle et qui continuent de me surprendre et de me faire danser. Je pense aussi à Dany Placard et à ses nouvelles tounes, qui parlent de peine d’amour, de vomir dans un bain et de prendre trop de mush, entre autres. Les deux têtes d’affiche internationales, Connan Mockasin et U.S. Girls n’ont pas vraiment attiré les foules, mais je me suis sentie tellement privilégiée de pouvoir les voir d’aussi près.

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Leurs set m’ont rappelé que c’est pour ça que j’aime aller dans des festivals même si tout ce qui vient autour des shows me fait parfois angoisser. Quand la musique est bonne, elle arrive à me faire oublier pas mal tout autour. Sautiller sur du Keith Kouna à 13 h un samedi ou me déhancher avec Les Louanges plus tard en soirée, ça m’a permis de canaliser mon énergie nerveuse et de respirer un peu mieux. Sans parler du sourire que j’avais d’étampé dans la face après leurs shows.

Dimanche, quand mon autobus est parti une heure en retard à cause d’un bris mécanique, j’étais pas mal plus zen qu’en arrivant en ville. Ça ne faisait pas mon bonheur évidemment, mais après trois jours à gérer mon anxiété du mieux que je pouvais, ça ne me semblait vraiment pas si pire que ça. La prog’ de feu de La Noce a sûrement un petit quelque chose à voir avec mon retour serein à Montréal.

Pour avoir un petit aperçu de l’ambiance du festival, rendez-vous sur le compte Instagram de La Noce ici.

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