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Encore récemment, j’ai vu sur mon fil d’actualité Facebook des messages qui dénigraient Marie-Chantal Toupin pour avoir chanté dans un St-Hubert. La communauté Facebook entretient souvent des nouvelles insipides trop longtemps. Vous allez me dire que la chanteuse n’aide pas sa cause avec ses statuts de pétage de coche récurrents, et je n’analyserai pas en profondeur madame Toupin.
De un, je ne suis pas qualifiée et de deux, je n’ai pas envie de me faire crier dessus en majuscule sur le web. Par contre, je tiens à dire une chose: ridiculiser le lieu où une personne réussit à monter sur scène, parvient à vendre des billets, arrive à faire déplacer des gens, c’est bas. Même quand ça se passe dans une rôtisserie.
Quelle vie de marde hen? Payée à faire ce qu’elle aime devant du monde qui l’aime.
Il n’y a rien de banal à se produire en spectacle, peu importe où au Québec. Marie-Chantal Toupin surfe sur une carrière qui dure depuis 20 ans! Une carrière que je n’ai pas suivie, mais je suis assez allumée pour savoir que dans notre marché, ça relève de l’exploit. La femme a six albums et elle a déjà «fait» le théâtre du Centre Bell! À bien y penser, c’est peut-être ça qui dérange… Une artiste en pente descendante… Mais si c’est le cas, ça voudrait dire qu’on fesse sur quelqu’un qui est déjà en direction du tapis, dans un marché gros comme l’anus d’une mouche? Bra-vo.
«LOL! Elle fait des shows dans des St-Hubert!»
Oui mademoiselle Facebook, elle fait des shows à côté de la sauce à volonté. Elle est payée pour chanter devant ses fans qui l’aiment et qui sont heureuses de sortir entre chums de filles en bouffant un quart cuisse. Quelle vie de marde hen? Payée à faire ce qu’elle aime devant du monde qui l’aime. Moins de monde au rendez-vous qu’il y a quinze ans vous allez me dire, mais du monde pareil. Allan Théo a vendu plus d’un million d’albums, maintenant il fait du porno et on en a entendu moins parler…
Un artiste se sent peut-être plus chez lui sous les spots lights que dans sa propre maison.
Ce qu’il faut savoir avant de mépriser un artiste, c’est qu’un compositeur/interprète/humoriste/danseur/ etc, qui se donne corps et âme à son art de scène, se sent peut-être plus chez lui sous les spots lights que dans sa propre maison. Un micro, trois planches en bois, on s’en fout, c’est la communion avec le public qui compte, pas tant l’emballage.
Je n’embellirai pas la chose, on le sait tous que ça existe des shows chiants. Parfois dans des conditions de merde, mais la merde se pointe aussi dans les conditions idéales. Le mystère n’est pas résolu. Un show exécrable peut exister dans la plus belle des salles et à l’inverse, la magie peut opérer jusque dans un sous-sol humide aux tendances pas claires.
Ça n’existe pas un mauvais endroit pour faire un show. À part peut-être entre un taureau et un matador qui agite une cape rouge, là je ne garantis pas l’fun de l’artiste. La foule elle par contre aimerait peut-être. Je connais quelques comiques qui voudraient sûrement relever le défi et en parleraient pendant des années dans les loges.
«Un St-Hubert qui a de l’âme, ça torche un Centre Bell froid.»
J’ai fait des shows en région où il y a eu plus de bénévoles que de festivaliers dans la salle, à me demander, cinq minutes avant d’embarquer sur scène pourquoi j’avais choisi ce métier. À ne pas trop savoir à quoi m’attendre pour finalement avoir tellement de fun que ça finit en trinquant avec le président (et les bénévoles)!
J’ai aussi fait la place des arts à plus d’une reprise devant 3000 personnes. Parfois c’était magique et d’autres fois j’en suis ressortie avec le feeling que la salle n’avait pas d’âme. J’étais peut-être en SPM ce soir-là, mon numéro était peut-être moins bon, qui sait, il y a beaucoup de facteurs qui entrent en ligne de compte, mais je vous jure, que n’importe quel artiste de scène qui tripe sur son art vous dira: «Un St-Hubert qui a de l’âme, ça torche un Centre Bell froid.»
Pour lire un autre texte de Mélanie Couture: «L’illusion de la superwoman».
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