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ERIKA, RÉALISATRICE ET ANCIENNE RAMASSEUSE D’URINE
« Entre 16 et 21 ans, de façon intermittente, je travaillais de nuit à ramasser de l’urine de petits vieux ou de personnes obèses à l’hôpital Royal Victoria. J’arrivais à 23 h et je réveillais les patients pour qu’ils pissent dans un petit pot. Ensuite, je remplissais six fioles que je mettais au congélateur. Je refaisais le même processus à 2 h du matin et à 5 h du matin, puis je quittais l’hôpital. Mettons que je ne dormais pas super bien, ces nuits-là… Je me faisais 50 $. Les échantillons servaient à une étude scientifique pour faire le calcul du bilan d’azote afin d’étudier le métabolisme des protéines chez les gens souffrant de diabète de type 2. »
MARC-ANTOINE, DIRECTEUR CRÉATION ET DESIGN QUI A VU TROP DE PHOTOS DANS SA VIE
« J’ai développé des photos pendant quelques mois durant mes études. L’entreprise pour laquelle je travaillais était un sous-traitant pour les photos de pharmacie. C’était une job de nuit, parce que dans le temps, on promettait les photos en 24 heures. On devait traiter environ 75 % des photographies tirées dans la province. Lors des grosses nuits, on s’occupait de 50 000 films au total. Je pouvais en traiter jusqu’à 10 000 à moi tout seul le temps d’un shift. Les gens ne le savaient pas, mais on regardait toutes les photos. J’étais au contrôle qualité, alors je cherchais tout. Il y avait beaucoup de banalités, mais aussi des vedettes dans leurs activités louches, de la nudité frontale, des partys de fin de session, des grand-mères fisteuses, des voyeurs dans les cabines d’essayage, etc. »
PHILIPPE, PRÉSIDENT ET ANCIEN PRÉPOSÉ À LA LOCATION DE PÉDALOS
« L’été de mes 18 ans, je m’occupais de la location de pédalos au parc La Fontaine, à Montréal. Un de mes très bons amis, qui était gérant, m’avait invité à venir passer l’été avec lui. C’était assez bien payé pour l’époque, et de passer l’été à l’extérieur, ce fut assez pour me convaincre. L’affaire avec le parc La Fontaine, c’est qu’on y côtoie une faune assez bigarrée… Un jour, deux colosses de 6 pieds 3 se sont présentés, complètement enduits d’huile à bébé. Quand est venu le temps de les sortir de là, c’était tellement glissant qu’une des personnes est tombée à l’eau. Un été clairement fort en rencontres étranges, mais aussi celui durant lequel j’ai été le plus bronzé de toute ma vie. »
MAUDE-ÉMILIE, COORDONNATRICE ET RECHERCHISTE QUI A FAIT DU THÉÂTRE SUR L’EAU
« J’avais 18 ans et j’étais comédienne dans un théâtre d’été en Mauricie. La pièce était une expérience immersive qui se déroulait en majorité sur l’eau. Oui, du théâtre sur l’eau ! Portant une veste de flottaison, les spectateurs montaient à bord de rabaskas dirigés par les comédiens. J’avais deux rôles, dont celui d’une sirène à la voix envoûtante. À chaque représentation, je devais me déplacer en canot vers une maison flottante au milieu d’une rivière, mettre ma queue de poisson et séduire un pirate devant quelques dizaines de spectateurs. Croyez-moi, ce fut le meilleur emploi étudiant de ma vie. »
POPOC, CHEF DE CONTENU POUR BALLE COURBE ET ANCIEN PRÉPOSÉ DANS UNE SHOP D’ARMES À FEU
« J’ai été préparateur de commandes dans une manufacture d’armes à feu et d’accessoires. Il m’arrivait de mettre des vestes pare-balles et des étuis à fusil dans des boîtes pour ensuite les envoyer au shipping. Les guns étaient dans une voûte, et il y avait un nombre restreint d’employés qui y avaient accès (heureusement). »
RAPHAËLLE, VICE-PRÉSIDENTE ET ENTREPRENEUSE PRÉCOCE
« J’ai eu ma propre entreprise de ramassage de feuilles quand j’avais genre 11 ans. Notre organisation s’appelait Les Farfeuillus (j’aurais clairement dû devenir conceptrice publicitaire). Pour ce qui est de la fibre entrepreneuriale, not so much, étant donné qu’on avait un tarif de 1 $ le sac de vidanges (26 po x 36 po). C’était vraiment un mauvais calcul de rentabilité. »