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Jean-François Primeau : intervenant psychosocial et ufologue de cœur

L’importance de centrer l'expérience paranormale autour de l'humain.

Par
Jean Bourbeau
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« Tout peut commencer par une simple apparition dans le ciel, puis l’étau se resserre : des marques sur le corps, des rêves violents, des crises de panique. Le soupçon d’un enlèvement. L’enfant confie à ses parents que des inconnus visitent sa chambre, la nuit. Ils ont une grosse tête, de gros yeux et un petit corps », m’explique l’expert avec gravité.

En tant qu’intervenant psychosocial, Jean-François Primeau dédie son quotidien au soutien des personnes en situation d’itinérance dans le centre-ville de Montréal. Malgré son immersion dans la détresse urbaine, il étend son rôle en offrant également un accompagnement à ceux ayant vécu des phénomènes paranormaux.

Rencontre avec la bienveillance à la convergence des mondes.

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Je m’installe en face de mon invité dans un petit café du quartier Rosemont. Malgré mon avance, il m’attend déjà bien préparé, plaçant méticuleusement ses documents sur la table, à ma disposition.

« La compréhension d’expériences complexes est au cœur de mon métier, m’explique l’homme de 43 ans qui doit régulièrement composer avec des cas d’overdose, de comportements violents et de graves problèmes de santé mentale. Chaque ufologue va incorporer son expertise en fonction de son parcours professionnel. On compte des formations en physique, en ingénierie ou en intervention psychosociale, comme moi. »

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Fondateur de l’ADIPAN (Agence de Développement et d’Interventions sur les Phénomènes Aérospatiaux de Nature variable), Jean-François occupe, depuis quelques années, une place de premier plan sur la scène ufologique québécoise, et participe régulièrement à des émissions radiophoniques et des conférences.

Une pratique établie depuis environ soixante ans dans la province, la recherche sur les OVNIs rassemble environ 150 passionnés répartis en quatre groupes d’étude distincts. Très active en ligne, cette communauté se retrouve régulièrement lors de congrès et lancements.

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Une fascination qu’il explique entretenir depuis l’enfance, éveillée par une apparition insolite. « C’était aux environs de Papineauville. J’ai observé une sphère lumineuse flotter au-dessus de ma tête, arborant une teinte ambrée qui se déclinait vers le mauve. » Un premier et à ce jour unique contact pour l’intervenant, classé RR1 selon l’échelle de classification.

Chaque année, près de 200 observations sont rapportées à l’ADIPAN. Parmi celles-ci, environ 50 à 60 signalements font l’objet d’une enquête approfondie par l’équipe de Jean-François.

« Durant la cueillette d’informations, c’est notre responsabilité d’appliquer un protocole rigoureux. Il faut démystifier les canulars à la source, poser les questions adéquates, mais il y a des cas où le mystère demeure opaque, comme la célèbre apparition de la Place Bonaventure remontant au 7 novembre 1990. Une lumière aussi vaste que quatre terrains de football, observée pendant trois heures par des centaines de témoignages homologués. »

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Si les cinq membres de l’agence s’engagent à appliquer une méthodologie à la fois professionnelle et rigoureuse, son fondateur souligne que trop souvent, ce qu’il manque à la pratique ufologique est un soutien approprié aux témoins. « Ouvrir des dossiers, les classer et accumuler des archives, c’est tout ce qu’on fait. Il faut que ça change! L’engouement pour l’extraterrestre occulte trop souvent l’impact de la rencontre. Il est temps de se pencher sur le témoin lui-même. »

Jean-François estime que de vivre une rencontre est un phénomène extrêmement déroutant. « Plusieurs vont avoir le réflexe de s’isoler, se remettre en question, chercher des réponses. C’est là qu’on entre dans le décor. »

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Pour certains, partager leurs expériences paranormales peut avoir une dimension thérapeutique, tandis que pour d’autres, livrer un témoignage s’accompagne du risque de susciter des moqueries et de compromettre leur crédibilité professionnelle. L’ADIPAN se veut donc une ressource d’accompagnement. « Pour qu’on ne soit pas seul avec ce qu’on vit », insiste-t-il.

Jean-François exprime la volonté de créer une ressource bienfaisante pour aborder les symptômes et les séquelles dans une perspective de guérison. Un processus important qui demande du temps. « Un suivi à long terme est essentiel. Notre porte reste toujours ouverte, si les lumières reviennent. »

L’objectif de l’ADIPAN va donc au-delà de la volonté de prouver une fois pour toutes l’existence des extraterrestres. En effet, il s’agit plutôt de déconstruire les préjugés et les tabous associés à la visite de ces entités.

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« Mon père a toujours été un grand sceptique, jusqu’à ce qu’il soit sur son lit de mort et me confesse que lui aussi, il avait aperçu une boule lumineuse au-dessus du lac de Papineauville.

On n’y croit pas, jusqu’à ce que la rencontre arrive.

Et à ce moment-là, qui est-ce qu’on appelle? »