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Jean-François Gagnon

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Quand on lui a parlé de la séance de photos pour le magazine, Jean-Francois a rapatrié chez lui une montagne de briques multicolores pour créer un univers marin exclusif. Maniaque de LEGO depuis l’enfance, il a nourri sa passion jusqu’à en faire un métier. Rencontre avec celui pour qui la vie est faite d’amour et de blocs.

À quel moment es-tu devenu accroc aux blocs?
Quand j’étais jeune, je regardais le catalogue de Distribution aux consommateurs et j’étudiais les jeux et le pièces. J’avais cinq ans quand le vaisseau LL928 de LEGO est sorti. C’est là que je me suis mis à rêver aux univers que je pourrais créer avec les blocs.

Que pensaient tes amis de ton hobby?
La plupart ne voulaient plus jouer avec moi parce que j’étais trop intense. Ils m’appelaient le «rat de cave». Pourtant, quand je terminais un projet, ils étaient tous là pour voir ce que j’avais réussi à faire!

Comment ton passe-temps d’enfance est-il devenu ta job?

Quand j’en ai eu marre de travailler dans un labo dentaire, je me suis présenté à une compagnie de jouets en disant : «Écoutez, je suis le meilleur constructeur en blocs qui existe sur la surface de la Terre.» Ils m’ont demandé de construire le buste de George Washington. Je l’ai fait. Depuis, je construis des modèles de châteaux, de robots, d’avions…

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Est-ce que c’est vrai que tu es le meilleur constructeur de la Terre?
Dans mon genre, je sais que je suis unique. Je n’utilise pas de blocs techniques comme des roues, des moteurs ou des engrenages; je travaille uniquement avec des briques de base. C’est un défi personnel.

As-tu un bloc fétiche?
Le 1 par 3 par 1/3! Il m’a permis de faire des pièces avec des rondeurs. Avec ce petit bloc je peux fabriquer des fleurs, des fruits, des corps…

Combien de temps peux-tu mettre sur une construction?

J’ai imaginé un lance-roquette avec une fusée qui explose en faisant des feux d’artifice. Tout ça en blocs génériques. Je l’ai réussi à 28 ans. Ça aura pris sept ans d’essais, d’erreurs et d’apprentissage.

Ta construction la plus impressionnante?

Un robot japonais, un gundam de six pieds en 42 morceaux modulaires. Il y a aussi le Spider-Man de taille humaine, pour les difficultés techniques qu’impose le corps, surtout les muscles.

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C’est une passion qui coûte cher?
Je crois que l’investissement est plus important en terme de temps. Chaque fois, il faut que j’observe les pièces, que je les mémorise, que je les bargain…

Tu vas me dire qu’il y a un marché noir du bloc?

Presque. Souvent, les amateurs sont à la recherche des même pièces. Certaines appartiennent à des jeux discontinués qui n’existent plus depuis Mathusalem… Personne ne te les donnera, sauf si tu l’échanges contre quelque chose d’encore plus rare.

Y a-t-il une construction ultime à venir?
J’ai un immense projet en tête. Quand j’étais petit, je faisais des parcours d’horreur dans mon sous-sol pour mes amis, avec des mécanismes qui faisaient tomber des objets. Je veux recréer ce type de parcours en blocs. J’aimerais en faire un monde interactif qui fera rêver les gens, mais avant tout, je veux que mon esprit habite ce lieu!

Encadré: Archive de Jean-François Gagnon
Montage: Noémie Darveau