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Je suis si fatigué par toute cette marde

Par
PAUL B. TRANSON
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Le 14 juillet, en France, la foule est dense dans les rues des grandes villes. Tard le soir, cette foule de plusieurs millions de personnes a les yeux vers le ciel, observant la magie des feux d’artifice aux quatre coins du pays.
Le 14 juillet, c’est la Fête nationale française, c’est un moment de célébration, une journée symbolique où les Français se changent les idées, font la fête, se regroupent entre amis.
Après une année 2015 tragique, j’ose imaginer combien les Français qui vivent cette actualité au quotidien — contrairement à moi, loin de tout ça ici — avaient encore plus envie de célébrer hier soir, mettre un terme à ce pessimisme ambiant, aller au-delà de cet état d’urgence qui court maintenant depuis plus de 8 mois, crier et rire haut et fort, entre amis, en famille.
Hier soir, l’esprit était à la fête en France.
Pis, hier soir, ça a recommencé. Comme un coup de marteau sur tous ceux qui se disaient enfin “passons à autre chose”.
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Je suis Français, expatrié au Québec depuis maintenant plus de 4 ans, pis jamais on m’avait dit que je devrais regarder mon pays s’effondrer petit à petit sous des mares de sang.
Je suis si fatigué par toute cette marde. Partout. Tout le temps.
Cette immonde marde qui semble se répandre un peu partout sur la planète à un rythme effréné. Je suis découragé. C’tu ça notre monde pour vrai? Une place où t’es mieux de te dire que t’es plus jamais en sécurité nulle part, plutôt que d’oser avoir l’incroyable idée de te dire que la vie est belle, partout, peu importe d’où tu viens et où tu vas? C’tu ça le nouveau quotidien dans lequel on doit vivre?
J’ai-tu le droit de dire que ma vie, j’veux pas la vivre de même, dans la crainte, la peur pis la colère, et que j’veux que personne la vive de même non plus?
Je suis si fatigué par toute cette marde. Je ne le dirai jamais assez.