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« Je suis en train de devenir Dre Love »

Une initiative pour se décider à déclarer pandémiquement nos sentiments.

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Mardi matin, on est tombés sur une story Instagram de l’autrice montréalaise Lily Pinsonneault, qui a piqué notre curiosité.

On l’a jointe au milieu des bois, pour en savoir plus sur son initiative infusée d’amour et d’emoji cœur. Pourra-t-on bientôt parler d’un « trend »?

Comment as-tu eu cette idée?

Ça a été très spontané. Je revenais d’une marche dans le bois avec ma coloc et on parlait de l’effet du confinement sur l’amour, les dates, les relations et les fréquentations en général. Je me suis dit: « Et si la pandémie devenait la nouvelle “excuse” pour avouer à notre crush qu’il ou elle nous fait tripper? »

«Je me dis que la pandémie est une bonne période pour cultiver notre patience… et planter des petites graines pour le printemps!»

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En fait, en ce moment, avec le confinement (et encore plus maintenant avec le couvre-feu), ce n’est pas évident pour les personnes célibataires de créer de nouveaux liens et d’entrer en contact avec des dates potentielles. C’est cette réflexion-là qui m’a donné l’idée de créer ma story. Je me dis que ça va peut-être inspirer les gens à avouer leur amour, leur crush, nommer leurs désirs, même si les rencontres potentielles ne se feront pas forcément tout de suite, santé publique oblige. Donc tant qu’à s’ennuyer et à attendre que ça passe, aussi bien entretenir des petits flirts virtuels… et plus si affinités! Et puis, envoyer et recevoir de l’amour, ça fait toujours plaisir.

Aussi, dans la vie « normale », on est tellement habitué.e d’être dans l’immédiat, dans l’instantané. Je me dis que la pandémie est une bonne période pour cultiver notre patience… et planter des petites graines pour le printemps!

C’était quoi tes attentes en publiant ta story?

«une vague d’amour à l’heure du couvre-feu.»

Sérieusement, je n’en avais pas vraiment. Je me suis dit que deux personnes max allaient partager la story et c’est tout. Mais assez rapidement, une première personne (Elisabeth Massicolli, une autrice et journaliste montréalaise qui a beaucoup d’abonné.e.s sur Instagram) a partagé la story en incitant les gens à participer et à embarquer dans le trend, puis ça a déboulé! Ça s’appelle maintenant le #kick@8, parce que j’incite les gens à écrire à leur(s) crush – romantique ou amical – à 20h tous les soirs. Comme une grosse vague d’amour à l’heure du couvre-feu.

As-tu eu des feedbacks?

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Oui, en quelques heures, j’ai eu différents retours. Premièrement, il y a des gens qui prennent une capture d’écran de mon texte et qui le partage dans leur propre story (peut-être espèrent-ils que leur crush le verra et slidera dans leurs DM…). Certain.e.s personnes tag même leur crush publiquement, ou même leurs ami.e.s. D’autres personnes m’envoient en privé le contenu de ce qu’il ou elle ont écrit à leur crush, comme des petites déclarations d’amour. Et il y a aussi des gens qui me disent simplement que ça leur fait du bien de voir cette espèce de vague d’amour, ou qui me confient qu’ils ou elles ont justement avoué leur crush à quelqu’un la semaine dernière.

«Je suis en train de devenir Dre Love, je pense.»

Plus la journée avance, plus je constate l’ampleur de ce qui est peut-être même en train de devenir un trend. Les gens me demandent des conseils, je suis en train de devenir Dre Love, je pense! Comme quoi des fois, on a juste besoin d’un petit « t’es pas game » pour se décider à déclarer nos sentiments!

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Comment on fait pour dire à quelqu’un qu’il.elle est notre crush en respectant le consentement?

Je me rends compte que bien souvent, pour communiquer à une personne qu’elle nous plaît, on a tendance à penser que de liker des photos, commenter des publications et répondre automatiquement à des story avec un bonhomme avec des cœurs dans les yeux, c’est suffisant. Mais je pense que c’est pas toujours aussi clair qu’on aimerait le penser. Je pense que c’est correct d’être plus direct.e (dans le respect du consentement et des limites, bien sûr), de faire un effort pour communiquer nos sentiments de manière claire et de prendre le risque de se mettre out there. Il y a moyen d’être direct sans dire « Yo t’es sex ». Donc je pense que la clé d’un bon message, c’est d’être bienveillant.e, poli.e, de vérifier s’il y a une porte ouverte, mais sans forcer les choses. Si on a pas de réponse, ou que la personne ne semble pas intéressée, il faut respecter ça, et ne pas insister.

«Je pense que la clé d’un bon message, c’est d’être bienveillant.e, poli.e, de vérifier s’il y a une porte ouverte, mais sans forcer les choses.»

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Si on est plus timide et qu’on a besoin d’un prétexte pour contacter notre crush, pourquoi ne pas prendre ma story, l’envoyer à votre kick et écrire quelque chose comme: « Hey, j’ai vu ceci passer et ça m’a instantanément fait penser à toi. Ça veut peut-être dire que tu es mon crush!…». Ensuite, on voit ce que ça provoque comme réaction. En tant que nouvelle Dre Love, je me dis qu’on peut peut-être poursuivre avec des messages de type projection, du genre: « Quand le confinement sera fini, j’aimerais aller prendre un verre/aller au parc avec toi. Est-ce que ça te plairait? ». Et si on connaît mieux la personne ou que la conversation évolue dans ce sens-là, il y a moyen de se projeter dans d’autres types d’activités (wink wink).

Comment penses-tu que ton « mouvement » va évoluer?

Ce matin, j’ai lancé ma story dans l’univers et maintenant, elle fait son chemin. Les gens font ce qu’ils veulent avec et se l’approprient. Je me dis que les gens vont peut-être être créatif.ive.s pour déclarer leur flamme, avouer leur crush, exprimer leurs émotions. Pourquoi ne pas sortir des inbox et des DM et envoyer une lettre? Cacher un objet et un message dans un parc? On pourrait collectivement laisser de côté les likes et les émojis pour renouer avec d’autres méthodes?

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En ce moment, il y a tellement pas grand-chose à faire d’un point de vue social, donc let’s spread the love!

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