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Je ne savais même pas ce que c’était le moment présent
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«On est tous les trois Français et on vit tous hors de France. Moi au Québec depuis 1 an et demi, où je suis venue m’installer avec mon mari. On a acheté un condo ici et on a une vraie envie de s’inscrire dans cette nouvelle culture québécoise. C’est un projet de long terme. Mon frère et sa femme sont venus nous voir pendant les vacances et ils découvrent Montréal.»
«Nous, nous vivons à Varsovie, en Pologne depuis quatre ans et demi. Que ce soit au Québec ou en Pologne, je pense qu’arriver dans un pays où on ne connaît personne, ça donne envie de s’ouvrir, de faire de nouveaux amis et d’agrandir nos cercles. Ça donne des cercles très éclectiques, avec tous les âges. À Varsovie, il y a aussi une communauté française bien soudée, donc nous avons pu nous faire quelques contacts. On est arrivés sans enfant, et aujourd’hui on a deux filles, nées là-bas. On se voit encore quelque temps là-bas et on repartira ensuite. On aime voyager. Au final, l’important quand on s’installe ailleurs, c’est vraiment l’ouverture et l’adaptation aux autres cultures.»
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« Je faisais de l’athlétisme et un jour, un peu par hasard, j’ai commencé à faire du bobsleigh avec quelques amis. C’était en 2010, et en 2014 on s’est retrouvés qualifiés pour les Jeux Olympiques de Sotchi [Russie] ! Au début, dans les compétitions, on n’avait rien. Pas d’équipement, pas d’entraîneur, pas de kiné… Plusieurs équipes d’autres pays nous ont aidés. Et j’ai pu réaliser mon rêve ! Représenter son pays dans la plus grande compétition sportive qui existe est une immense fierté je pense pour chaque sportif qui a la chance de le faire. Quand tu rentres dans le Stade olympique pour la cérémonie d’ouverture, c’est une claque émotionnelle. Quand tu sors au milieu de la plateforme et que tu vois ces lumières et entends ces milliers de gens qui crient, et que tu réalises que tu fais partie des 120 athlètes français sélectionnés… J’ai tenté de me qualifier pour 2018, mais j’ai été écarté à trois semaines seulement de l’échéance.»
«Ça a été le coup le plus dur de ma carrière, de très loin ; une immense déception. J’y avais mis tout mon cœur, mais dans la vie, on ne réussit pas tout ce qu’on entreprend. Avec le recul, je sais seulement que je n’aurais pas fait les choses différemment. Tu es sans cesse testé et remis en question à ce niveau, et c’est dur, mais c’est aussi comme ça que tu te sublimes. Aujourd’hui, je suis venu faire une surprise à ma cousine, entre deux étapes nord-américaines de la Coupe du monde. »
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« Quand j’étais enfant, c’était dur à l’école. J’étais en surpoids, je me faisais beaucoup moquer. Je voulais me fondre dans la masse fait que je n’ai pas eu l’occasion de réfléchir à qui j’étais. Mon homosexualité était évidente pour tout le monde sauf pour moi. Vers mes 18 ans, ça s’est affirmé et j’en ai parlé à mes parents. J’ai eu la chance d’avoir une famille ouverte, où on avait un espace pour parler. Une fois, à table, ma mère nous dit à mon frère et moi : ‘Les gars, s’il y en a un des deux qui est gay, vous nous le dites, c’est ben correct !” Fait qu’on avait vraiment la liberté d’être qui on voulait. J’ai fait un coming out d’abord avec ma mère. Ça a été super facile, elle est venue me faire un câlin, en disant ‘C’est merveilleux!’. Pour mon père, ça a été autre chose… J’avais demandé à ma mère de lui dire, mais elle a refusé.»
«Un jour, il était devant la télé, je lui ai dit que je devais lui parler mais il ne levait pas les yeux. Donc je lui ai demandé de l’arrêter, puis il s’est mis à hausser la voix ‘Ben là là, j’ai mes oreilles, j’ai pas besoin de fermer la télévision! J’t’écoute !’ Quand j’ai dit ‘Je suis gay’, il n’a eu aucune réaction. Je lui ai demandé son avis, il m’a répondu ‘Ben là, tu t’attends à quoi ?! Que je saute au plafond ? C’est pas une bonne nouvelle… mais y a pas de problème.’ Avec les années, il l’a accepté, mais ça a pris du temps. Les femmes de la famille l’avaient préparé… Enfant il refusait qu’on m’offre des Barbies. Ma marraine s’était vraiment battue avec lui pour ça. Mais je me demande sincèrement pourquoi on doit encore faire un coming out ? On ne pourrait pas simplement arriver avec un chum ou une blonde à la maison et laisser notre famille faire le lien ? »
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« Il y a cinq ans, entre deux appartements, je me suis ramassé pendant trois mois au Carré Viger. Itinérant. J’ai fait l’armée, j’ai travaillé 25 ans dans la construction, j’ai fait à peu près de tout. Mais je n’avais jamais connu la rue. Comme je cherchais à m’occuper à ce moment-là, quelqu’un m’a conseillé de ramasser les canettes. Au début, je n’y croyais pas du tout, mais ça a changé ma vie ! Comme ma santé est précaire, ça m’a donné la chance de travailler à mon rythme. Je me déplace en vélo, été comme hiver.»
«Aujourd’hui on m’appelle même ‘Casse la can’. Je vois tout instinctivement : les couleurs, les formes. Mais je n’éventre pas les sacs comme certains, je défais les nœuds et je les refais. Les gens apprécient et j’en profite pour leur parler de recyclage, de compostage, même de zéro-déchet. Avant, j’allais du point A au point B. Je ne savais même pas ce que c’était le moment présent. Aujourd’hui, je vis entre le point A et le point B. »