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Comme un rituel depuis 7 ans, le policier enfonce sa casquette et ajuste son gilet pare-balles, sous les cris de 400 femmes en feu. Arrivé sur scène, Jay commence sa ronde de nuit. Urbania l’a arrêté dans les coulisses du Club 281, l’institution de la rue Sainte-Catherine, et l’a mis à nu pour vous.
Danser nu, c’est ta carrière ou tu le fais seulement pour payer tes études?
Au début, je voulais tenter l’expérience, en attendant de faire autre chose. Je voulais vivre le night life sans devenir barman . Comme je savais danser, en plus d’aimer le conditionnement physique, je me suis dit : pourquoi pas danser nu? Aujourd’hui, c’est devenu une carrière.
Quel est ton record du plus grand nombre de danses pour une cliente, le même soir?
Je me rappelle qu’une femme m’a déjà fait danser 38 fois. Cinq heures au total!
As-tu le droit d’avoir une érection?
Il est permis d’arriver en érection sur scène. Par contre, il est interdit de se masturber devant le public. Personnellement, je préfère travailler en mode « normal ».
Et lorsque vous dansez aux tables?
Dans ce cas-là, c’est tout simplement défendu. Si un danseur développe une érection, il doit la cacher en ne montrant qu’une partie de son pénis ou simplement en tournant le dos à la cliente.
Quel effet veux-tu produire sur scène? Désires-tu rendre les femmes complètement hystériques?
Je ne veux pas tant produire un effet que projeter une image. Je souhaite que les femmes me perçoivent comme un gentleman. Un bel homme, sensuel, avec de la classe. Un peu comme un modèle de luxe, façon de parler, bien entendu. Une petite Chrysler Neon, c’est joli, mais une voiture sport, c’est vraiment très beau. En fait, j’aime dégager le côté « char sport ».
Es-tu encore capable d’être excité par une femme, en dehors du « bureau »?
C’est même plus facile parce que tu peux laisser aller ton imagination, laisser s’installer le désir et le développer sous l’impulsion du moment. Contrairement au travail, où tu remarques une très belle femme à 20h, tu ne peux quitter qu’avant 3h. À ce moment-là, le désir aura complètement disparu!
Quels personnages interprètes-tu sur scène?
Je personnifie un cowboy, un soldat des Marines, un pilote de formule 1, un mécanicien, un policier et un rappeur, pour ne nommer que ceux-là. Avec mes collègues, nous avons développé une chorégraphie de marionnettes en groupe, inspirée du groupe NSYNC et j’élabore actuellement plusieurs concepts, dont l’un d’eux est basé sur l’émission BayWatch.
Toi qui te déshabilles devant des centaines de femmes, arriverais-tu à faire l’épicerie nu? Es-tu, en quelque sorte, devenu insensibilisé par rapport à ta nudité?
Certainement pas! Se dénuder en public n’est pas un réflexe inné, loin de là! Les premières fois où j’ai dansé devant 300 femmes, j’ai trouvé l’exercice très difficile. Tu te sens un peu coincé et gêné. À la longue, toutefois, tu réussis à l’apprivoiser, mais c’est loin d’être naturel! De toute manière, à l’extérieur du club, je me tiens tranquille…
Entrevue issu du numéro 8 spécial Gars | printemps 2005