Après beaucoup de mystérieux indices disséminées sur ses réseaux sociaux, Taylor Swift a enfin dévoilé «Me!» son nouveau single, ainsi que son vidéoclip qu’on pourrait décrire comme si le lapin de Pâques avait vomi sur une production de Bollywood. Voyez:
Certes, la nouvelle esthétique de Swift fait bien changement de l’iconographie de son album Reputation (qui se voulait un clap-back à l’insipide drama Kanye-Kim aka comment beurrer une toast avec 2mg de margarine rance). Regarder le vidéoclip (qui équivaut à manger un pot de Splenda à la cuillère tellement c’est pastel-chou) peut nous faire croire pendant quelques secondes que la chanteuse de Nashville a fini de régler ses comptes avec [insérez le nom du beef actuel: Katy Perry? Miley Cyrus?].
Dès les premières secondes du vidéoclip, on voit un serpent se transformer en papillon. Cool, me suis-je dit, une métamorphose, une renaissance. Enfin elle a fini d’entretenir du beef avec d’autres femmes!
Que nenni!
Elle continue de normaliser la compétition entre femmes pour plaire aux hommes. Et je sais pas si c’est moi qui est rendue vieille et impatiente, mais j’ai hâte que Taylor Swift gagne en sagesse et en maturité émotionnelle.
Attendu que…
Bon, avant de poursuivre, on va mettre quelque chose au clair tout de suite. Taylor Swift est fantastique. C’est une grande story-teller, elle a accompli des choses extraordinaires dans sa carrière, elle a l’air super gentille et généreuse et elle est résiliente.
Quelqu’un peut être une bonne personne ET avoir des comportements problématiques.
La théorie selon laquelle elle aurait basé sa carrière sur sa propre victimisation n’est qu’à moitié fondée: caller-out les dudes qui lui ont manqué de respect, ok. S’embarquer dans des guéguerres de vague-bitchage à la Mean Girls, c’est laaaame.
Maintenant que cette question est réglée, voici une autre sage vérité: quelqu’un peut être une bonne personne ET avoir des comportements problématiques.
Donc.
La féminité toxique
On entend beaucoup parler de nos jours de masculinité toxique. Mais il existe aussi une forme de féminité toxique. Elle concerne principalement les femmes hétéros et elle se résume en une phrase-type: «Je ne suis pas comme les autres femmes». Mon estimée collègue Rose-Aimée a déjà expliqué ici en quoi cette phrase, qu’elle soit dite à ou par une femme, est particulièrement toxique.
Me! aurait pu être un hommage à l’individualité, à l’acceptation et à l’estime de soi. Mais le propos de la chanson (chantée en duo avec Brendon Urie de Panic! at the Disco) montre Taylor tenter de se valoriser auprès de son dude aux dépends d’autres femmes:
«And you’re the kind of guy the ladies want
And there’s a lot of cool chicks out here»
«But one of these things is not like the others
Like a rainbow with all of the colors
Baby doll, when it comes to a lover
I promise that you’ll never find another like me-hee-hee
you-hou-hou»
Me semble que c’est ben de l’énergie qui pourrait être dépensée pour autre chose qu’un dude, non?
Par là je veux affirmer, expérience à l’appui, que l’attention d’un dude vaut rarement la peine de se mettre à dos d’autres femmes.
Elle n’est pas la seule à penser de cette façon. Moi-même j’ai BEAUCOUP écouté You Belong with Me, chanson-symbole de cette esti de dynamique «Choisis-moi!»: ta blonde porte des jupes courtes, pas moi, je suis pas slutty comme elle, oh non. Moi je peux être ta manic pixie dream girl. Je ne connais rien de ta relation avec ta blonde, mais je SAIS qu’elle est pas bonne pour toi…la la la.
Ergh. Je cringe de honte et je suis pas fière de moi quand j’y pense.
Avoir un crush sur quelqu’un ça rend nerveux, et c’est valide de se sentir insécure. Mais rabaisser d’autres femmes ça ne mène jamais à l’acceptation de soi.
Je suggèrerais à Taylor Swift de «shaker off» cette dynamique toxique et de profiter de la vie avec sa gang d’amies.
Oh et j’allais oublier LA bonne nouvelle qui venait avec le vidéoclip:
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UN NOUVEAU PETIT CHATON!