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J’ai vécu avec l’anxiété pendant de nombreuses années de ma vie (jusqu’à ce qu’un heureux cocktail de médication et de psychothérapie m’amène à une meilleure place).
Pendant ces années, j’ai expérimenté un bon nombre de techniques de relaxation : méditation guidée, respiration abdominale, ASMR, tisane…
Bref, je pensais avoir tout vu.
Jusqu’à ce qu’Hugo Bastien, rédacteur en chef d’URBANIA Musique, me propose d’écouter un album de méditation guidée… réalisé par RZA du Wu-Tang Clan.
Voici le récit de mon expérience.
Les maudites commandites
Ok, je sais que je suis celui qui lance des roches de sa maison de verre, mais on dirait que des fois je suis tanné des contenus commandités.
Bien sûr, j’ai réalisé une tonne et demie de contenus commandités avec URBANIA (note aux rédacteurs-en-chef : et je suis toujours très heureux de les accepter), mais la mode des artistes qui font des partenariats avec des marques pour produire du contenu vient parfois gâcher mon plaisir.
Je vais vous le dire d’emblée : cet album de méditation de RZA est étonnamment très bon. Mais puisque le tout est un véhicule publicitaire pour les produits Tazo, je n’ai pas pu m’empêcher, tout au long de mon écoute, de me demander si ce projet était né d’une véritable passion de RZA ou si ce n’est qu’un concept publicitaire pondu par des concepteurs de pub qui boivent du kombucha.
Sous-estimer l’intelligence des rappeurs
L’été dernier, j’ai réalisé une entrevue avec Jérémie McEwen, un philosophe qui s’intéresse au hip-hop.
Cette entrevue a grandement changé la façon dont j’écoute le hip-hop. Le philosophe déplorait qu’on sous-estimait souvent l’intelligence des rappeurs, par racisme ou par ignorance.
RZA vient de me confirmer ce que monsieur McEwen avait tenté de me dire.
Cet album méditatif n’est pas qu’un simple album de relaxation.
Oui, la première pièce (ou le premier épisode comme RZA désigne ses pièces) vise surtout à relaxer l’auditeur, et à l’aider à gérer les distractions. La technique qu’il utilise, d’ailleurs, ressemble aux techniques enseignées en méditation. On voit qu’il s’intéresse vraiment au sujet.
Mais les pièces qui suivent se veulent surtout un guide pour stimuler la créativité et motiver l’auditeur.
Dans Fan Your Flames, RZA invite l’auditeur à se créer une représentation mentale de ce qui les inspire, une île qui est témoin de leurs origines et de leurs inspirations.
Dans Bite or Stop Barking, le rappeur nous invite à nous fixer un objectif, à le visualiser et à agir dès maintenant pour atteindre ce but.
Dans If Not You, RZA nous propose de prendre une pose de yoga (la pose du guerrier) tandis qu’on s’interroge sur la personne qu’on souhaite devenir.
Finalement, dans Making Moves, le membre du Wu-Tang nous propose de nous lever et de marcher, pour se laisser inspirer par notre environnement, intérieur comme extérieur.
Une maudite (bonne) pub
Je ressors de cette écoute très frustré, parce que ça marche. Chacun des « épisodes » de RZA se déroule au son d’un beat hip-hop. C’est beau, c’est inspirant, c’est bon.
RZA réussit aussi à inspirer sans trop tomber dans les niaiseries new age auxquelles je suis allergique.
Après l’écoute de cet album, j’ai eu le goût de me lever moi aussi et d’aller prendre une marche pour mener à terme mes projets artistiques.
Et ça m’agace beaucoup qu’une pub de poches de thé m’ait fait cet effet-là.