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Avez-vous entendu parler d’AZUR? Pas la couleur, ni la côte, je parle plutôt de cette légende, de ce mythe qu’est la nouvelle flotte de trains de métro de la STM. Si vous n’avez aucune idée de quoi je parle, je vous plains; vous ne connaissez certainement pas le bonheur.
Je sais que je suis en retard de quelques mois puisque c’est depuis février 2016 qu’AZUR est en fonction sur la ligne orange, mais vous m’excuserez puisque c’est le temps que ça m’a pris pour reprendre le contrôle de mes émotions et être capable d’écrire ces quelques lignes sans uriner sur ma chaise en raison de l’excitation.
Avant d’en faire l’essai, comme beaucoup de gens, j’avais vaguement entendu parler des nouveaux wagons de la STM et la nouvelle m’avait passé 8 pieds par-dessus la tête : “Pourvu qu’il fasse un peu moins chaud à bord, le reste, on s’en sacre”, que je me disais. J’avais tort. COMPLÈTEMENT TORT.
Pour vous mettre en contexte, voici la vidéo de présentation d’AZUR :
Les meilleurs commentaires :
“C’est merveilleux, c’est le monde du futur, c’est confortable, c’est beau. Y a pas de mots.” – Une madame trop enthousiaste
“Cette grande journée va permettre à une nouvelle gén ération de se construire des souvenirs et de dire ‘J’étais là, ce jour-là.'” – Philippe Schnobb (ancien lecteur de nouvelles de Radio-Canada)
Je sais bien que c’est une vidéo promotionnelle et que c’est la raison pour laquelle les commentaires sont aussi dithyrambiques, mais quand même! Si on se fiait à ces témoignages, AZUR devrait être en lice pour un prix Nobel (ce qu’il n’est pas aux dernières nouvelles).
“Pousse, mais pousse égal”, comme le veut le dicton.
Tout ce jugement allait cependant sacrer le camp par un mardi matin pas particulièrement propice pour être heureux, moment où j’ai vu AZUR. La rumeur n’en était plus une; elle s’est matérialisée sous mes yeux, alors que le train passait en direction opposée. Quel style, quelle élégance, quel look tiré tout droit des années 2000 (une aberration pour la STM)!
C’était décidé : il fallait que je monte à bord de cette navette spatiale souterraine.
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Plusieurs moments passés à attendre le métro se sont ensuite enfilés où la joie et l’excitation d’enfin monter à bord d’AZUR se transformaient en déception lorsque je voyais arriver le train vintage de 1967.
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Après de nombreuses tentatives infructueuses, j’ai finalement su ce qu’était un miracle. À l’époque, Jésus redonnait la vue aux personnes non voyantes; aujourd’hui, il permet à de simples mortels de monter à bord d’un métro dernier cri.
Je me rappelle encore de ma réaction ainsi que celles des autres usagers, alors qu’on a levé les yeux et qu’on l’a aperçu là, droit devant nous. On aurait vu deux licornes en train de se donner une go qu’on n’aurait pas été plus impressionnés. La dernière fois que j’ai eu ce genre de réaction, j’avais 10 ans et le Père Noël m’avait apporté un Nintendo 64 (oui, j’y croyais encore à l’âge de 10 ans).
Les grandes portes entourées de lumières vertes (qui ont apparemment des propriétés anti-cancer, information à vérifier) invitent les usagers à entrer dans cette machine à voyager dans l’espace. En entrant, j’en suis pas revenu de la luminosité et de l’immensité des wagons qui s’enchaînent à l’infini. Jouer au bowling dans AZUR est maintenant sur ma bucket list.
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Pendant tout le voyage, personne n’a parlé. Tout le monde était ébahi par la propreté du wagon et l’air qui nous était poussé dans le cou à une puissance mettant notre équilibre à rude épreuve. Soit ça, soit j’étais le seul passager vraiment impressionné et les autres s’en contre-crissaient; je n’ai jamais été très doué pour interpréter les expressions faciales.
Depuis ce premier périple, j’ai dû le prendre à 3 ou 4 autres reprises et à chaque fois je ne pouvais faire autre chose que d’admirer son plancher immaculé sans aucune trace du moindre papier journal. WOW!
Comme AZUR m’a convaincu de l’existence de Dieu de par son extraordinaireté (oui, ça se peut ce mot-là) et que toute chose extraordinaire mérite son acrostiche, voici celui que j’ai composé en son honneur :
Animal (il est indomptable)
Zéphyr
Unidirectionnel (j’ignore s’il peut reculer)
Richard Gere en serait satisfait
En terminant, j’aimerais proposer mes services de porte-parole méconnu à la STM. Si jamais vous cherchez quelqu’un pour être à bord d’AZUR et chuchoter à soi-même de façon presque inaudible “C’est bien ventilé” à toutes les 7 secondes, je suis votre homme!
Appelez-moi juste pas pour être porte-parole de votre “nouveau” lecteur de carte Opus. Ça, c’est non.
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Pour lire un autre texte de Philippe Côté-Giguère : “J’ai essayé de poser des questions sur Kiwi”