J’ai donné un lift à un chevalier et un baronet pour aller à Bicolline
URBANIA et Communauto s’associent afin de vous rappeler qu’on n’a pas besoin d’être propriétaire d’une voiture pour découvrir les activités offertes à travers le Québec.
J’ai toujours été curieux de ce qui se déroule derrière les fortifications du Duché de Bicolline. Pour ceux qui n’en ont jamais entendu parler, voici les ouï-dire qui m’étaient parvenus : des gens font semblant de vivre au Moyen Âge durant une semaine.
J’avais tant de questions : quels gens? Pourquoi le Moyen Âge? Est-ce qu’il y a des douches? Est-ce qu’ils se permettent des anachronismes essentiels comme l’utilisation du papier de toilette?
J’ai voulu enquêter comme si j’étais Guillaume de Mussy. J’ai donc pris la route après avoir donné du foin à mon cheval (avoir mis de l’essence dans ma voiture).
Charrier deux preux chevaliers
À travers le groupe Facebook de Bicolline, j’ai offert une place dans mon charriot à moteur à deux braves gaillards en quête de transport à la citadelle.
Mon premier passager me venait directement de France. Ça serait cliché de dire qu’il quitte le Plateau pour s’installer à Bicolline! Mais ce n’est pas cliché si c’est vrai.
J’ai offert une place dans mon charriot à moteur à deux braves gaillards en quête de transport à la citadelle.
C’est sa troisième fois dans le village. Son personnage est plutôt simple : il vient pour boire de la bière entre amis et ça adonne que c’est dans un univers médiéval. Bref, il voit son Bicolline comme tout un tout-inclus, sauf qu’il n’y a rien d’inclus. Sauf peut-être le choléra.
Mon deuxième passager vient vivre sa première semaine complète après que son coloc l’ait initié une journée l’an passé. Son personnage est prêt : il est baronet, le fils du baron qui sera joué par son ami. Toute la semaine, il fera des actions pour obtenir l’approbation de son père. On a tous des notions différentes de ce que sont des « vacances ». Moi j’appelle ça « la vraie vie ».
À chacun son Bicolline
Ils m’ont appris que l’expérience au Duché de Bicolline ressemble à une version immersive de Les Sims, mais en mode médiéval. Autrement dit, chaque joueur aime émuler la vie d’une autre personne pour des raisons différentes.
Comme dans Les Sims, certains y sont pour s’y construire une carrière imaginaire, d’autres pour faire du commerce, alors que certains en profitent simplement pour relaxer. Comme l’optimiste Charles Beauchesne m’a jovialement énoncé deux jours avant mon départ : « C’est malade! Pendant une semaine, t’es pas pogné pour être qui tu es réellement!!! »
Un microcosme dans une forteresse
Mes deux comparses de voyage m’expliquent à quel point l’immersion se veut presque totale. Tout doit être décorum. C’est-à-dire qu’on s’habille de façon appropriée et qu’on ne mentionne pas l’existence de nos iPhone.
L’organisation de Bicolline frappe même sa propre monnaie, le solar.
L’organisation de Bicolline frappe même sa propre monnaie, le solar, qui est utilisée à l’intérieur de ses murs. Tout le monde offre des services en échange de solars, même des massages à six mains, m’a-t-on dit avec engouement.
Bicolline (Bico pour les intimes) a aussi son sport national : le trollball. Un jeu d’équipe dans lequel le ballon est remplacé par une tête de troll. On peut dire que c’est leur genre de quidditch.
La Grande Bataille
La semaine culmine alors que presque tout le monde s’affronte dans La Grande Bataille. Tout ça pour finir avec une guerre avec des épées en mousse. Eh oui, comme quand on était jeunes… boys will be boys ou plutôt knights will be knights.
Faire semblant de se battre, c’est le fun jusqu’à ce que quelqu’un pleure.
La Grande Bataille porte bien son nom. Il peut y avoir jusqu’à 1500 joueurs qui croisent la styromousse. D’ailleurs, les armes sont prises au sérieux par l’organisation, qui les vérifie pour minimiser les risques d’accident. Parce faire semblant de se battre, c’est le fun jusqu’à ce que quelqu’un pleure.
Après avoir passé une semaine à se motiver pour La Grande Bataille, ça joue dur. Un de mes passagers m’a informé que son ami s’est fait défoncer toutes ses dents du haut en recevant un solide coup de bouclier au visage!
Vous ne passerez pas!
URBANIA a tenté a plusieurs reprises de contacter le Duc ou la Duchesse de Bicolline pour me laisser entrer quelques heures, mais sans obtenir de réponse concluante, ni négative, ni positive.
Une fois dans le stationnement de la fantaisie de St-Mathieu-Du-Parc, la réponse est catégorique : sans oui, c’était non. Je suis d’accord avec cette règle qui est aussi valide dans le cadre du consentement sexuel.
Une fois dans le stationnement, la réponse est catégorique : sans oui, c’était non.
C’est dommage. J’avais coordonné mon habillement avec des amis à l’intérieur. Mon passage n’aurait été que de quelques heures. Le Sieur De La Racine serait redevenu Pierre-Luc Racine assez vite.
L’organisatrice me dit que c’est pour ne pas nuire à l’immersion des joueurs, mais je ne la crois pas. On était en début d’après-midi et le jeu ne commençait pas pour vrai avant 20 h le soir même. Il y avait même des voitures sur le territoire et ce n’est pas comme s’il manquait de vidéos de Bicolline sur Youtube.
Les gardiens des portes nerds
Ma théorie: ils avaient peur que je rie d’eux, ce qui n’était évidemment pas mon but. Si c’est le cas, je les comprends. Sincèrement. Au primaire, je faisais rire de moi à cause de ma casquette de Mario Kart. Au secondaire, je faisais rire de moi à cause de ma casquette de la WWF. J’ai longtemps cessé de porter des casquettes.
Je suis un gros nerd qui s’y intéressait sincèrement, mais comme je suis un gros nerd, je suis aussi en mesure de sympathiser avec leur décision. C’est extrêmement blessant de voir sa passion se faire tourner en ridicule. Alors c’est plus simple de ne rien montrer et d’empêcher carrément à l’accès au lieu que de montrer une potentielle vulnérabilité.
Ma théorie: ils avaient peur que je rie d’eux, ce qui n’était évidemment pas mon but.
Aujourd’hui, j’assume officiellement le fait que j’aime la lutte. Je me cherche même activement quelqu’un pour aller voir le Royal Rumble en Arizona cet hiver. Lorsqu’une personne essaie se moquer de mon loisir, ça ne m’affecte plus. Je suis tellement assumé que j’endosse aussi les côtés loufoques qui viennent avec cette discipline. Ce n’est pas une sérénité facile à atteindre. Surtout lorsqu’on représente près de 3000 participants.
La seule affaire, c’est que tant qu’à me faire expulser, j’aurais aimé que ce soit décorum : par des fantassins qui me bloquent l’entrée avec leurs armes d’hast, pas par une femme avec des lunettes fumées en short et en t-shirt.
Mon pèlerinage en Mauricie n’est pas terminé!
Qu’à cela ne tienne! J’ai demandé à mes abonnés Instagram où se trouve la meilleure poutine de la Mauricie. Plusieurs m’ont suggéré À La Fût à Saint-Tite en me mentionnant qu’ils utilisent énormément de produits locaux. Je m’y suis rendu rapidement. J’ai pris une splendide poutine accompagnée d’un burger au sanglier et je n’ai pas été déçu!
Sur le chemin du retour, je me dis que peut-être qu’un jour, je retournerais à Bicolline. C’était une belle occasion ratée pour moi de faire un aller-retour. Y passer la nuit ne fait pas partie de mes plans futurs. Je n’aime pas le camping, imaginez le camping médiéval…!
Et pour répondre à une de mes interrogations initiales : une douche coûte 6 $ :
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Que vous soyez un chevalier médiéval ou un modeste écuyer, c’est super facile de sortir de la ville avec Communauto, que ce soit pour un après-midi à voyager dans le temps ou pour un weekend au chalet.
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