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J’ai donné 100$ à Ferrandez

Et je vais même faire pire… je vais dire du bien de lui.

Par
Pascal Henrard
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Je pourrais vous parler des frasques du maire de Québec ou de la défection de celui d’Huntingdon. Mais j’habite dans le Mile End, je paye mes impôts à Montréal et je vote dans le Plateau Mont-Royal. Je vais donc parler de ce que je connais le mieux.

La semaine dernière, j’ai fait un chèque pour appuyer Projet Montréal et particulièrement Luc Ferrandez.

De toute façon, je ne sais même pas pourquoi je vous fais cette confession, on est peut-être jeudi, mais ce n’est pas un secret. Le parti de Richard Bergeron a en effet dévoilé la liste de ses donateurs. Si vous cherchez, vous trouverez bien mon nom quelque part. Et si vous ne le trouvez pas, c’est que mon chèque a rebondi (On n’est pas riche à écrire ses états d’âme ici, là ou ailleurs).

On attend toujours que Marcel Côté et Denis Coderre fassent preuve d’autant d’honnêteté et de transparence. Ils avaient promis de partager d’ici vendredi la liste de leurs généreux amis. Vendredi, c’est demain.

Qui paye les affiches, les pubs, les pamphlets, les communiqués, les photos, les soupers spaghettis et les invitations VIP de Denis Coderre? Qui a mis de l’argent pour que Marcel Côté se fasse remarquer?

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Il est normal qu’à l’heure de la commission Charbonneau et de la corruption instaurée en système la population connaisse ces informations.

Disons que si Marcel Côté arrive avec la fraîcheur du politicien novice, Denis Coderre traîne avec lui un lourd passé de vieux politicien libéral teinté des éclats de la commission Gomery et flanqué de nombreuses amitiés douteuses. Il a aussi aspiré dans son équipe une sacrée gang de candidats directement sortis d’Union Montréal, vous vous souvenez, le parti de l’ex-maire Gérald Tremblay et de ses nombreux acteurs invités à la commission Charbonneau ? Ça ne vous empêchera pas d’élire l’ex-lieutenant de Paul Martin à la mairie de Montréal, mais je préférais quand même vous avertir.

Vous le savez, et si vous ne le savez pas, relisez-moi, j’aime Luc Ferrandez. Je trouve qu’il a fait un sacré bon boulot. Bien sûr il a laissé la neige fondre et il a enlevé quelques places de stationnement. Bien sûr ses blagues ne sont pas toujours drôles et il a une tendance à être arrogant. Mais en 4 ans, avec son équipe, il en a fait plus pour les résidents de son quartier que tous les autres élus avant lui en 25 ans.

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Ce n’est pas suffisant. Il doit aller encore plus loin. C’est pour ça que je lui donne 100 $, mon appui et que je profite de ma tribune pour beurrer épais sur lui.

Je n’en ai pas rencontré beaucoup des politiciens qui parlent avec poésie de leur ville, qui reconnaissent leurs erreurs, qui savent que prendre des décisions à long terme ne fait jamais plaisir à ceux qui ont de courtes vues. Il a créé des endroits où la vie redevient possible, des parcs, des places. Il a donné aux gens l’envie de s’asseoir sur des bancs, de marcher pour aller au travail, de sortir sur leur balcon. Il a économisé des millions en ne ramassant pas quelques flocons. La vision de la ville qu’il propose est résolument tournée vers les gens et vers l’avenir. C’est la vision que des villes qu’on aime comme Copenhagen, Hambourg, Berlin, Paris, Ljubljana ont adoptée depuis longtemps. C’est celle que j’ai envie de voir.

Si j’avais plus de 100 $ dans mes poches, je lui donnerais plus de 100 $ dans une enveloppe. Et, comme les mafieux, les corrompus, les douteux et les profiteux, je lui demanderais bien entendu quelque chose en retour. Ce ne serait pas un contrat en béton, une ristourne en argent ou la permission de transformer mon jardin en tour à bureau sans permis. Non, je lui demanderais plutôt qu’il continue de faire son travail. Ça vaut bien plus que 100 $.

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