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Le temps des tout-inclus est révolu; nous sommes cloués au sol. Ce n’est pas évident pour une partie de la population qui a la bougeotte. L’appel irrépressible des contrées lointaines et du dépaysement vous ferait faire des bassesses, ne serait-ce que pour goûter à la satisfaction de voir votre passeport garni d’une nouvelle étampe. D’ici à ce que nous puissions remettre les pieds dans un aéroport, Iris Boudreau aka Iris, une bédéiste québécoise qui œuvre dans le milieu depuis maintenant une quinzaine d’années, nous offre ses carnets de résidences dans son dernier album, Occupez-vous des chats, j’pars.
Iris aime voyager pour la job. Ça lui permet de rencontrer du nouveau monde, de voir des affaires cool et de manger plein de bonnes choses, alors c’est toujours avec empressement et enthousiasme qu’elle saute sur l’occasion de changer de décor. Elle trimballe donc ses lourdes valises remplies de sirop d’érable et de son attirail. Elle crash chez l’une et chez l’autre au gré de ses itinéraires, se faisant une multitude d’ami.es sur son passage. Elle vit à fond sa passion — la BD, duh ! — et s’y adonne avec une discipline martiale, car là réside le but ultime de son expatriation: trimer dur sur ses projets en se nourrissant de cette énergie créatrice.
Mais à quoi bon partir en vadrouille si ce n’est pour se mettre les pieds dans les plats de temps en temps?
Car de l’énergie, ça en prend pour se taper le décalage, les festivals, les ateliers, les visites, les rencontres et en plus travailler? Fun fact: elle a parcouru 2500 kilomètres sur le territoire japonais en cinq jours… wouah! Elle n’est pas toujours aussi maso et adopte un rythme de croisière plus relaxe en Europe où elle fait la navette entre la France et Belgique avec un court détour par Saint-Pétersbourg. Vous vous doutez bien qu’il lui est arrivé quelques anecdotes savoureuses à travers ses périples. Par exemple, la fois où un bus rempli de mémés asiatiques se mettent à dégueuler à l’unisson comme dans Le Petit Monstre 2. Il y a bien entendu tous les moments lost in translation où le dessin fut d’une précieuse aide pour communiquer avec les locaux. Sans compter les boulettes dues aux us et coutumes de l’endroit. Mais à quoi bon partir en vadrouille si ce n’est pour se mettre les pieds dans les plats de temps en temps?
Véritable condensé exhaustif de ses aventures à l’étranger, cet album nous convie dans l’univers intime et décomplexé d’une artiste qui roule sa bosse à travers le globe.
Parlant de nourriture, elle occupe une grande place dans l’acculturation d’Iris qui, sans être une foodie, n’hésitera jamais à goûter à tout ce que vous lui proposerez à condition qu’il ne s’agisse pas de fastfood insipide. Amenez-en de la petite pieuvre qui crunch sous la dent et de la soupe aux pickles qui guérit la gueule de bois. Ses récits débordent de descriptions de repas partagés en bonne compagnie et de recettes que vous pourrez recréer si le cœur vous en dit.
Véritable condensé exhaustif de ses aventures à l’étranger, cet album nous convie dans l’univers intime et décomplexé d’une artiste qui roule sa bosse à travers le globe. On se laisse bercer par ses histoires alors que nous vivons par procuration ces interactions humaines qui nous sont si chères et qui nous manquent terriblement. À lire avec coussin de voyage et un petit sac de peanuts.