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Saluuut lectrice/lecteur d’Urbania! Je t’aime. Ben oui chus de même, l’amour facile, deal with it. Je me présente, Nadia, je fais de la musique sous le nom La Bronze, comédienne aussi, sous le nom Marion Cotillard. Joke.
Mon animal-totem, c’est la biche aux tétons joviaux, mon shooter préféré, c’est le vodka-pickle, même si les enfants, sachez que je bois très modérément, surtout avec mon ADN de Marocains qui n’ont jamais été en contact avec autre chose que du thé à la menthe pis du lait de dromadaire. J’aime ben la liberté en général, celle des boobs, de l’âme, pis du droit de faire des jeux de mots de marde. Pas en lien avec les excréments, juste douteux, tu sais ben. Mais je spécifie, juste pour ne pas qu’une fausse rumeur commence à circuler quant à mes penchants scatophiles. Qui sont, je le répète, INEXISTANTS! Bon.
Je suis présentement entre deux shows en semi-vacances dans le chalet de Michel-Olivier Gasse et Chantal Archambault, les deux cuties de Saratoga. Pis non, c’est pas du name-dropping, c’est juste moi qui parle de la réalité. La preuve que je ne suis pas là-dedans, c’est qu’au cours de ce texte, j’omettrai nonchalamment de mentionner le nom de mon amoureux avec qui je suis au chalet, qui est un auteur-compositeur-interprète québécois ben plus parfait pis sexy que tout ce que tu peux imaginer. Oui, il a un Wikipédia. Pis oui, j’me pense bonne, reviens-en. Avec toutes les pathétiques relations qui ont tartiné le cours de mes années précédentes, je peux-tu me réjouir d’être enfin tombée sur un apollon gentil comme ta grande-tante qui viendrait de comprendre le véritable altruisme lors de son dernier pèlerinage en Inde, pis beau comme Leo DiCaprio s’il avait bien vieilli?
So! Le fait de me rapprocher de la nature, de me laisser imprégner par la bonne vibe des arbres et d’offrir mon corps nu à la douceur chaste de l’eau du lac me rappelle à quel point je suis nostalgique de l’ère avant-Internet. AVANT LES INTERNETS. T’en rappelles-tu!? Quand on appelait nos amis, pour savoir ce qui se passait de bon dans leur vie parce que Facebook ne nous l’avait pas dit? Et qu’on cherchait dans le Bescherelle, pour voir comment se conjuguait le verbe “crosser” au subjonctif imparfait à la deuxième personne du singulier? (Voyons, je suis ben vulgaire. Ça doit être l’aura des hommes des bois qui ont parcouru ces terres d’antan, qui m’imprègne. Ceci dit, comme je sais que tu te le demandes, crosser au subjonctif imparfait à la deuxième personne du singulier, c’est: “que tu crossasses”.)
Donc, on peut-tu se le dire, qu’on le chérit, le cycle de réincarnation des âmes, de nous avoir fait naître dans LA DERNIÈRE génération à avoir connu la vie sans Internet. Quand on avait encore le luxe de s’emmerder dans notre cour en laissant l’espace à notre esprit de vagabonder, pour que foisonne l’imagination où naissaient les jeux inusités et les plaisirs liés à la vraie réalité autour de nous. Quand je m’inventais des personnages fantasmagoriques, que je faisais faire l’amour à mon toutou de Fraisinette et mes Playmobils (depuis, je sais pas pourquoi, mais j’ai le gros fantasme de coucher avec des dudes qui ont les cheveux solides dans un bain de fraises) et que je confectionnais des faux nids d’oiseau avec des brindilles, des roches et des vieux papiers sales de gommes Bazooka.
Est-ce que j’avais l’air d’une enfant pas d’amis, ravagée par la solitude et démente? Oui. Mais je développais la matière grise de mon cerveau. Pis j’ai élaboré toute qu’une technique pour faire des câliques de beaux faux nids d’oiseau.
Tsé, quand on interagissait avec toute la richesse de notre pleine présence avec de réels humains? Même quand il s’agissait de la p’tite criss de voisine Agathe-Éléonore qui me mettait des vers de terre dans les cheveux. Au moins, ces rapports ont contribué à forger mon humanité et mon intelligence sociale. (Hey. Dis RIEN sur mon intelligence sociale. Oui, elle est… chétive. Parfois. Mais ça ajoute énormément à mon charme. Que ma mère dit.) et à vivre la beauté du rapport humain en développant ma confiance. En m’écrasant en pleurs chez moi les cheveux pleins des résidus de lombrics, certes, mais également en apprenant à me relever. Et à retourner chez Agathe-Éléonore le lendemain pour lui pitcher une grenouille dans la face.
La morale de cette histoire, c’est que le lancer du batracien… Joke. La morale de cette histoire, c’est que maintenant, quand je me fais des périodes de purification à l’égard des réseaux sociaux, que je me permets de ne pas y aller pendant un bout, je retrouve une paix d’esprit jouissive, comme un voile de brouillard parasite qui se lève sur la clarté de mon esprit. Je redécouvre un contact avec le tangible de la vie autour de moi et surtout, avec la qualité de ma présence, qui redevient plutôt pure et qui permet le contact avec les autres, d’une façon tellement plus profonde et riche.
Aujourd’hui, je fais donc une Manuel Hurtubise de moi (Y fait quoi donc, lui, maintenant? Manu, on pense à toi, man.) et je te lance un défi!!! Ben oui on est jeunes et fous, osons sti. Je te dare. De vivre. Sans réseaux sociaux. Pendant TROIS JOURS COMPLETS, starting now. Ben oui, t’es capable. Essaie ça, jeune tigre. Après, viens donc me parler de ton expérience ici.
Ok! À dans trois jours bye je t’aime!
Nadia a.k.a La Bronze a.k.a Marion Cotillard
XX
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Pour lire un autre texte sur le même sujet : “Quitter Facebook pour écouter le silence” de Mad Amesti
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