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Indépendant pour l’indépendance

Par
Judith Lussier
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Jean-Marc Labrèche sillonne les rues de sa circonscription depuis le 15 février 2010 comme candidat indépendant. Grâce à sa pancarte, il compte être élu, une poignée de main à la fois.

Comment comptez-vous faire l’indépendance du Québec?

En marchant. C’est en ça que ça consiste, l’indépendance. C’est de se tenir debout et de dire que nous nous appartenons. N’importe qui peut déclarer l’indépendance du Québec à l’assemblée nationale.

Pourquoi ça n’a pas été fait avant? Par le PQ mettons.
Ça prend de la volonté et de la détermination. Dans les assemblées, on se fait dire qu’on va perdre un avantage ou que ce n’est pas le temps. Tout cet embobinage fait que les décisions ne sont pas prises. J’ai été membre du PQ pendant 40 ans et j’ai demandé à être présenté comme candidat, mais je n’ai jamais eu ma place.

Plusieurs souverainistes ont voté pour le NPD aux dernières élections fédérales. Croyez-vous que le mouvement indépendantiste est mort?
Au contraire. Je pense que les gens ont voté de manière ironique devant le manque d’offre sur la scène politique. Ils ont dit «tassez-vous les faux politiciens». Ils ont voté pour Ruth Ellen Brosseau. C’est de l’ironie, ça.

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En quoi votre profession de psychologue teint-elle votre démarche?
Comme psychologue, je me concentre sur l’identité et l’accomplissement de soi. S’appartenir, c’est la même chose pour un humain ou pour un pays.

Pourquoi avez-vous décidé de vous promener avec une pancarte?
Je n’ai pas eu beaucoup d’écho dans les médias et je voulais aller parmi les gens. Je suis dans l’une des circonscriptions les plus passantes : je rejoins peut-être 50 000 personnes par jour.

Quelle est la réaction des gens lorsqu’ils vous voient?
Beaucoup d’intérêt, de regards et de conversations. Peut-être que d’aucuns vont rire, mais moi je suis content. Rire, c’est une réaction, et j’accueille ça avec ouverture.

Combien d’heures par semaine faites-vous ça?
Je marche 15 heures par semaine, depuis 72 semaines, ça fait 1080 heures au total. À une vitesse de 5km/h, ça fait 5400 km dans ma circonscription.

Pensez-vous être élu?
Je ne sais pas. Ruth Ellen Brosseau pensait-elle être élu? Je ne fais pas ça pour rien. Ce sera à l’électeur de décider.

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Votre premier engagement électoral est de vous rendre à pieds à Québec. En combien de temps comptez-vous faire ça?
Ça sera la 4e fois que je le fais. Ça prend environs huit jours, à raison de 30km par jour.

22 403 : Nombre de voies remportées par Ruth Ellen Brosseau aux dernières élections fédérales dans le conté de Berthier-Maskinongé. C’est 60 fois plus de votes que pour Martin Jubinville, candidat Néorhino, et 5735 vote de plus que Guy André, du Bloc Québécois.

Gréviste de la faim
En Suisse, le pionnier de la culture du cannabis Bernard Rappaz est un grand habitué de la grève de la faim. Lors de son plus récent jeûne, le cinquième, il a cessé de s’alimenter durant 120 jours. Mais selon un spécialiste de la grève de la faim (oui ça existe), il est peu probable de survivre à plus de 60 jours de jeûne. Selon le médecin, le fait que celui qui milite pour le droit à la culture du chanvre buvait son urine n’aurait aucune incidence sa diète politique.

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