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Il y a quelque chose de pourri au royaume des internets

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La surconsommation n’existe pas uniquement dans les centres d’achats de Laval et de Saint-Bruno. Elle existe aussi sur Internet.

L’interweb, cette chose aussi vague qu’omnisciente, s’est hissée à une vitesse folle au centre de nos petites vies occidentales occupées. On est tellement accro au web que la pyramide de Maslow a dû lui céder une place quelque part entre la respiration et le sommeil (souvent au détriment de ce dernier besoin, d’ailleurs).

Au-delà des petites découvertes fascinantes éparpillées ici et là sur l’autoroute du web, toutes ces heures passées à scruter Wikipédia, Buzzfeed et 9GAG possèdent un petit côté pervers difficile à percevoir.

Nous sommes désormais tellement bombardés d’information que celle-ci, à force d’être partout, est devenue banale.

On ouvre notre Facebook, on clique sur 2-3 articles partagés par nos amis, on les lit de travers, on les oublie. On ouvre le site web de La Presse ou du Devoir, on lit rapidement les gros titres, voire quelques paragraphes quand on est en feu, on ferme la page et on oublie ce qu’on vient de lire. On termine la routine avec une petite tournée des sites viraux/lol pour se divertir, on scroll down une coupe de minutes en ricanant, on clique sur le X rouge et on retourne vaquer à nos occupations. Mais on n’a rien appris, rien retenu, des dernières 15 minutes passées à surfer sur internet.

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Comme un élève incapable de se concentrer devant un examen parce qu’il fait 28 degrés dehors, nous sommes devenus des consommateurs d’information avec de troublants déficits d’attention. On clique sur « prochain article » plus rapidement que Clint Eastwood dégaine son magnum. Si la plus belle qualité du web est de permettre l’accès direct à tout et n’importe quoi, c’en est aussi devenu son pire défaut. À force de consommer l’information à une vitesse aussi folle, celle-ci devient banale et on en devient très rapidement blasé.

Pire : avec la montée en puissance des blogues et autres sources d’information non vérifiées sur Internet, on ne peut plus se fier au peu d’information que notre matière grise parvient à conserver. Les médias sont dans le trouble et les journalistes (vous savez, ces professionnels payés pour vérifier, contre-vérifier et assurer la véracité de l’information) se font montrer la porte du doigt par manque de budget.

Notre tendance à triper sur le sensationnalisme nous pousse à liker un article sans même vérifier si celui-ci est véridique. Comme cet article à propos de la naufragée secourue grâce à Google Maps.

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Et ce n’est pas uniquement sur le web que ce phénomène existe. Partout où l’on va, notre cerveau perçoit et traite une shitload de renseignements. La publicité joue un rôle majeur là-dedans, que ce soit avec les pubs dans les escaliers de la station de métro Berri-UQAM, les affiches partout dans Montréal ou les spots à la télé et à la radio. On en voit de plus en plus et notre cerveau se transforme en un genre d’éponge défigurée par la surconsommation.

Je vous mets au défi, la prochaine fois que vous lirez quelque chose sur Elite Daily sur votre iPad en faisant votre caca matinal, de lire l’article au complet. C’est devenu plus difficile que ça en a l’air.

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