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Je tiens tout d’abord à préciser une chose, je ne suis pas une grande fan de la famille royale. Je ne suis tellement pas au courant des potins royaux que je mélange parfois Charles et William… et c’est quoi le nom du frère roux déjà? Pas fort mon affaire pour une fille qui vit à Londres!
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Les dernières semaines, je recevais des courriels de ma famille et de mes amis à Montréal me disant « j’imagine que tout le monde parle du bébé royal chez vous », mais… pas vraiment… Comme je passe mes journées à travailler enfermée chez moi, que je n’écoute pas tellement les nouvelles et que mes deux flatmates se foutent pas mal du bébé de Kate et de Will, je n’en entendais pas du tout parler jusqu’à avant-hier.
Lundi, à Londres, il faisait une chaleur aliénante. La journée la plus chaude depuis 7 ans. Une commission m’obligea à faire le tour de la ville en autobus rouge. Sur le chemin du retour, la chaleur suffocante accompagnée par une gang de jeunes collégiennes hurlant durant tout le trajet donnaient à tous les autres passagers l’envie d’en finir avec la vie. Jusqu’à ce qu’un monsieur heureux embarque, sa pile d’Evening Standard en main, un journal gratuit de Londres. Il en distribue à qui le veut bien. À la une, une photo de Kate accompagne le titre « At last… the royal baby’s on its way ». Le monsieur s’assoit devant moi, il entame une conversation avec la femme assise à mes côtés. Ils sont contents, le bébé s’en vient, ils ont très hâte de connaître enfin le sexe. Ensuite ils se mettent à parler de la météo. Semblerait que les potins royaux passent avant la météo en matière de small talk en Angleterre!
It’s a boy!
C’est donc une fois chez moi que j’apprends la nouvelle. « It’s a boy! » Il pèse 8 livres et 6 onces, les parents ne pourraient être plus heureux. Deux dames à ITV discutent « c’est un bon poids pour un bébé. On avait peur qu’il soit plus petit que ça. La princesse n’avait pas pris beaucoup de poids. » Vient ensuite le fameux sujet du nom du bébé. George est le favori. Une des deux dames souhaiterait que ce soit Albert, « on l’aimait tellement Albert ». Alors que j’étais presque passionnée par la profondeur des potins royaux j’entends « POW! » Mon coeur s’arrête, je suis convaincue qu’il vient d’y avoir un meurtre dans ma rue. « REPOW! » Cette fois-ci, je vois de la lumière. Tsé des étincelles de lumière colorée en rond dans le ciel. Des beaux petit feux d’artifices toé chose, dans MON neighbourhood.
Entre deux feux d’artifices cheapettes évoquant davantage la 2e guerre mondiale que la naissance d’un enfant, je continue d’écouter mes nouvelles. On peut y voir le London Eye illuminé aux couleurs de l’Union Jack. Le Tower Bridge et les fontaines de Trafalgar Square ont pris la couleur de la masculinité (n’importe quoi!). Un journaliste rapporte les paroles de notre cher Stephen qui se dit ravi de la venue au monde du futur souverain du Canada. Misère, en souhaitant que nous serons débarrassés de la monarchie avant ce jour-là!
103 coups de canon
Le lendemain, je décide d’aller voir le phénomène de plus près. J’enfile mon chandail bleu royal et c’est avec la caméra au cou que je me dirige vers Green Park, juste à côté de Buckingham Palace. Deux cannonades sont prévues simultanément à 14h. Une à Green Park et l’autre à la Tour de Londres. Tandis que 41 coups de canon seront tirés de Green Park (20 pour saluer l’arrivée de l’enfant et 21 parce que l’événement se déroule dans un lieu royal), 21 coups de plus seront tirés de la Tour de Londres, ces derniers en l’honneur des citoyens de la ville. Il y a beaucoup de monde autour du palais mais ce n’est pas la folie à laquelle je m’attendais. Une zone est réservée devant l’endroit pour les chapiteaux des journalistes venant de partout dans le monde. Les touristes prennent la traditionnelle photo des gardes devant le palais. D’autres relaxant dans les marches du Victoria Memorial. Les chevaux apportant les canons arrivent. Ils vont s’installer pour le début de la cannonade. Du haut de mon 5 pied et 1 pouce, je ne vois pas grand chose. Les gens tendent leur caméras au bout de leur bras, à défaut de voir quelque chose, c’est leur caméra qui aura droit au show. D’autres grimpent là où ils peuvent.
Après les 41 coups promis et un beau show de boucane, les chevaux reviennent chercher les canons. Les gens applaudissent. Je me place alors en file pour avoir, moi aussi, ma photo du lutrin doré annonçant l’arrivée du bébé. Il ne sera là que durant 24h. Ah, ce que ça peut me faire faire voir un blogue! Je suis entourée d’anglais, ça n’attire pas que les touristes la monarchie. Le couple derrière moi reconnaît une dame entrant avec sa valise dans le palais. Une présentatrice télé bien connue semblerait. Des journalistes en profitent pour s’entretenir avec les gens qui attendent patiemment leur tour de faire click. Arrivée à destination, une garde nous crie de faire ça vite, pour que « personne ne soit déçue » dit-elle. Comment ne pas être déçu après avoir fait le queue durant une heure pour se faire crier dessus en prenant la photo d’une feuille de papier?
Je finis ma journée spéciale « bébé royal » devant Westminster Abbey. C’est ici que Kate et William se sont mariés en 2011. Depuis 14h, les cloches de l’Abbey sonnent, et ce, durant 3 heures et 15 minutes. Au bout d’un moment, le bruit répétitif rend un peu fou. Je rentre donc chez moi. En passant devant le magasin de bricolage au coin de ma rue, je remarque qu’ils ont changé leur vitrine ce matin. Je n’ai pas besoin de faire la ligne pour photographier leur lutrin de bois sur lequel est déposé un cadre disant « Congradulations Kate & Will on the birthday of our new Prince ». Je crois avoir eu ma dose de royauté pour l’année!
Texte : Guillaume Reboux
Photos : Valérie Paquette
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