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Hommage aux techniciens et techniciennes de scène

Des superhéros prêts à tout pour sauver un spectacle.

Par
Mathieu Aubre
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URBANIA et La Place des Arts s’unissent pour vous raconter des histoires de superhéros des coulisses.

La websérie Si j’avais un tech met en lumière le travail des techniciens de la scène. Parce qu’il faut ben leur donner de l’amour même si on oublie souvent qu’ils existent…

Souvent dans l’ombre, rarement appréciés à leur juste valeur, des hommes et des femmes travaillent chaque jour pour se faire remarquer le moins possible tout en tenant à bout de bras chacun des événements auxquels vous assistez pour votre plus grand plaisir. Le groupe américain Tenacious D leur rend hommage sur la chanson Roadie, en chantant avec sa verve habituelle : « Well it’s three pm, time to rock the gear, got to get it on the stage. My muscles flex, my fucking sweat will save the day. » Qui sont ces superhéros? Les techniciens de scène.

Parce qu’on va s’entendre que s’ils n’existaient pas, vous ne verriez pas beaucoup de shows et notre divertissement collectif en prendrait un coup. Soucieux de leur rendre un hommage plus que dû, nous avons décidé de laisser la parole à ceux qui bénéficient le plus de leurs talents : les artistes de la scène.

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Antoine Corriveau, auteur-compositeur interprète

J’ai envie de parler de Jenny Huot, la directrice technique de l’Usine C qui nous a accueillis en décembre dernier pour mon spectacle un peu mégalomane (Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter), qui a impliqué de suspendre une carcasse d’avion au-dessus de la scène, d’aménager une scène pour 26 musiciens et 4 interprètes, puis d’investir le hall et la cour de l’Usine pour une exposition interactive.

Un des techniciens en coulisses a alors enfilé une cape de prêtre, puis il s’est avancé sur la scène afin de déplacer lui-même les lourds éléments du décor.

Il a été aisé pour moi de rêver à tout ça sur papier, mais ça impliquait une structure énorme et une soif d’audace. Elle a rendu nos idées les plus folles réalisables, dans des délais et des budgets serrés. Elle était directrice technique par intérim à l’époque; la direction de l’établissement lui a confié officiellement le poste depuis.

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Dans un milieu de travail où la femme a très peu d’espace pour faire sa place, je crois que ses qualités humaines et sa « torque » l’ont imposée au poste, à mon grand bonheur. Je pense que j’aurais organisé une manifestation si le poste lui avait échappé des mains.

Myriam Fournier, comédienne

Moi, mon micro a cessé de fonctionner pendant une scène. J’ai continué à jouer et la chef technique et le gars au son en coulisse sont venus super proche de l’endroit où j’étais et ils ont commencé à chuchoter fort : « Myriam… psst, Myriam..! »

Quand j’ai eu fini de parler, et que l’action de la scène n’était plus sur moi, j’ai tourné ma tête dans leur direction, puis ils m’ont fait des signes : « Ton micro, ton micro, tu dois sortir! » Alors, dès qu’il y a eu un changement de focus sur scène, j’ai quitté vers la coulisse en douceur, mes comparses ne comprenaient pas…

Ils m’ont levé la robe de Purple (mon personnage) et ont gossé jusqu’à la toute dernière seconde pour changer le « bell pack », et aussi calme qu’à ma sortie, j’ai trouvé un moyen de remonter sur le stage pile au bon moment! Ç’a été une opération de champions!

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Gabriel Lemire, comédien

À l’été 2016, Gabriel jouait dans Roméo et Juliette. À la fin d’une scène, lui et d’autres comédiens devaient tirer sur un câble pour actionner un mécanisme servant à déplacer des éléments de décor, afin de signifier un changer de scène.

Or un soir, le câble qu’ils devaient tirer s’est rompu avant qu’ils aient le temps de procéder au changement de décor. Un des techniciens en coulisses a alors enfilé une cape de prêtre, puis il s’est avancé sur la scène afin de déplacer lui-même les lourds éléments du décor. « Déguisé en figurant, il a véritablement sauvé la pièce ce soir-là », conclut Gabriel.

Julien Corriveau, comédien et humoriste

Dans un de mes numéros de stand-up, je raconte un conte d’horreur, mais pour adulte, « Michel et son condo ». Pour créer l’ambiance, je m’éclaire le visage avec une lampe de poche. Mais une fois pendant un spectacle, j’ai oublié de vérifier si la lampe de poche fonctionnait, et je me suis retrouvé dans le noir sans éclairage. Comprenant mon problème, notre technicienne, Catherine, a créé sur le fly une ambiance épeurante avec les lumières de la scène. Ça m’a sauvé le cul et le résultat était très bon.

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Philippe Robert, comédien

Philippe et ses collègues se sont un jour aperçus qu’un pistolet-accessoire, crucial au dénouement d’une scène, avait disparu.

Alors qu’il jouait dans une adaptation théâtrale de Sherlock Holmes, Philippe et ses collègues se sont un jour aperçus qu’un pistolet-accessoire, crucial au dénouement d’une scène, avait disparu. En deux temps trois mouvements, Josée, la régisseuse, a confectionné à l’aide d’une roulette de tape noir, un faux pistolet qui, vu de loin, ressemblait à s’y méprendre au pistolet manquant. Grâce à sa réaction rapide et sa débrouillardise, Josée a permis à la pièce d’être présentée sans anicroche.

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Pas de doute, les métiers des coulisses de la scène sont essentiels, puisqu’ils peuvent aller jusqu’à sauver une production au grand complet.

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Pour en savoir plus sur toute la diversité des professions liées à la technique de scène, découvrez le projet Si j’avais un tech de la Place des Arts juste ici.