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Hommage au french

Par
Marie-Lyne Joncas
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Embrasser c’est l’fun. Embrasser c’est doux. Embrasser c’est sexy. Embrasser c’est comme rater 4 épisodes de District 31, savoir que tu les as d’enregistrés, pis passer ton vendredi soir, avec du Amir à te les taper back à back, c’est FUCKING NICE. Ok. Embrasse-moi, LÀ LÀ. …MI-AM! Merciiiii. (T’as mangé un shish taouk, hein?)

On sait qu’une activité est nice quand il y a plusieurs mots possibles pour la décrire. Frencher/Embrasser/Necker/Rouler des pelles…Fourrer/Baiser/Faire l’amour/Se mettre… as-tu remarqué qu’il y a juste un mot pour décrire «vasectomie»? Bin c’est ça.

Disney a fait beaucoup d’effort pour valoriser le french.

La vie sans embrasser, c’est INCONCEVABLE.

Pas pour rien que pour réveiller des princesses endormies faut les embrasser, pas leur sucer les orteils. Un crapaud, pour qu’il devienne un prince, faut que tu l’embrasses, pas que tu y passes un doigt dans la raie. Si Disney a mis autant d’effort pour valoriser le french, ce n’est pas pour que tu scrapes toute en suçant un Mathis dans des toilettes de vestiaire d’éduc à 12 ans. #codedefille

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Parce qu’EMBRASSER, c’est l’affaire la plus nice au monde. Tu me diras que gagner 60 millions à la Loto c’est nice aussi, mais c’est quoi la première affaire que tu fais quand tu gagnes le gros lot? T’EMBRASSES ton chum!

Le premier baiser à vie par contre, c’est le pire. Autant frencher au quotidien c’est le paradis, autant le premier french, c’est l’enfer.

Entk, moi je voulais mourir. Genre de sentiment d’angoisse beaucoup trop intense pour l’importance de la patente. J’étais en 6e année, pis c’était juste un bec. La gêne de mettre ma langue dans’ bouche de l’autre était bin trop intense. J’ai choké. J’avais 1000 questions qui me passaient par la tête. «Y va tu se fendre les lèvres sur mes broches? Y va tu me toucher les “pas” de seins? On va tu se marier? J’étais horrifiée.» Il s’appelait David, y’était skateux, ça me turnait super ON. Y’a rien comme frencher en dessous d’une casquette Osiris.

On s’est embrassé pour la première fois sur le Bassin de Chambly, pendant l’hiver. Loin des regards, les mains dans les mains, David m’a embrassé tendrement, en prenant le temps de me baver jusque dans la nuque. C’était la première fois que j’avais la bave de quelqu’un d’autre dans mon cache-cou.

J’me sentais femme. (Pis j’ai appris après qu’il n’y a rien de moins femme que de porter un cache-cou.) ((pis y’a encore rien de moins femme que d’appeler un cache-cou, un cache-col, mais ça c’est une autre affaire.))

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Je pensais que c’était moi qui n’était pas habituée, que c’était de même que ça se passait, jusqu’au moment où, au secondaire, j’ai vécu le fameux «baiser qui te tombe dans les culottes»? Tsé… le french qui te réchauffe le bas ventre. Le baiser que tu te dis: “Coudonc mais y’a la langue dont bin longue, il vient de me l’accoter dans le plancher pelvien”.

Embrasser c’est l’assise du désir. C’est la première étape de la recette.

Le baiser avec un poing G majuscule. C’est en plein à ce moment-là, dans la chambre de mon premier chum, en secondaire 5, que je me suis dit: «Mon dieu, j’ai comme des pertes bizarres qui me coule dans les bobettes. J’ai tu fait pipi pis je le sais pas?» Non man, t’as juste été BIEN frenchée ma nouère.

Embrasser c’est la base. Embrasser c’est l’assise du désir. C’est la première étape de la recette. C’est les oeufs et la farine dans les crêpes. Les pacanes pis le sirop d’érable, ça c’est… les jouets sexuels, l’anal, les clubs échangistes. Le piquant! Mais faut que ta crêpe se tienne si tu veux la garnir. Sans ça, y manque de quoi.

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Fais l’amour sans embrasser. S’IL TE PLAÎT. Essaye une fois.

Je le jure, c’est IMPOSSIBLE. Quand t’es rendu avec la moitié du trapèze dans le fond de la gorge parce que tu sais pu où te mette la face pis que t’as envie d’embrasser de quoi, tu comprends que sans le doux baiser, y manque une pièce dans le puzzle. Comme si t’écoutais Unité 9 sans Guylaine, ça se peut, mais c’est juste vraiment moins bon pis tu n’en parles pas au bureau le lendemain.

C’est quand même spécial de penser que l’être humain se colle la bouche sur un autre être humain et fait des gestes un peu sensuels avec sa langue pour atteindre la langue de l’autre, qui lui, te mordille la lèvre sensuellement en retour, et que ÇA, c’est la façon la plus claire de dire à l’autre. «Écoute j’te veux, je ne fais pas ça avec mon père… comprends ça comme tu veux, mais j’te désire».

Ok. À go, on arrête la guerre pis on se frenche.

Jean-François Bastien de Star Académie 2003 a déjà dit: “Je vais changer le monde avec une chanson”, moi je dis que ça serait plus efficace en s’enlaçant les langues en gang… entre chums là tsé. Du french pur et dur, pas de rappel.

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Je peux pas croire qu’on se rassemble tous les dimanches de l’été sur l’ile Saint-Hélène, à prendre de la peanut, pis danser sur du techno mais qu’on ne peut pas intégrer à ça des ateliers de bisous. Le monde manque d’atelier de bisou, ok? ‘Ga… lâche le puff puff pass, pis viens te détendre dans ma bouche, j’ai pas mis de rouge à lèvre.

Allez XXX (sua bouche pis toute.)

Pour lire un autre texte de Marie-Lyne Joncas: «Les &!##?$ de pattern».

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