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Hiver, doudou et chocolat chaud

Arrêtez tout ! Il fait froid. Je décrète l’obligation à tous d’hiverner!

Par
Kim Lizotte
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Dès que je ne peux plus sortir dehors sans mitaines, c’est la fin. Ma productivité tombe à zéro, j’écris des niaiseries, je ne comprends plus RIEN à l’actualité (surtout pas le « budget Marceau », seigneur, c’est quoi ça ? Un mauvais rêve ?! ) et j’ai « Vive le vent d’hiver » qui joue en boucle dans ma tête. À moins que ce soit un effet secondaire de mon café de Noël du Starbucks « Caramel Esprit de Noël-lait de poule enfance heureuse ».

J’exige un divan, une doudou, un chocolat chaud avec du Bailey’s, un foyer, un chum avec un chandail de laine avec des motifs affreux, une série télé que je n’ai jamais écoutée, mes films de Noël préférés et beaucoup de vin rouge.

Je veux lire des tonnes de livres. Et en parler après avec passion comme une bobo crinquée qui n’a jamais rien lu de sa vie : « Faut que tu lises le dernier Ricardo, ÇA VA CHANGER TA VIE ! »

Je veux méditer et faire un bilan de mon année dans un bain moussant pendant cinq heures jusqu’à ce que je sois brûlée au 2e degré parce que l’eau est bouillante.
Un bain avec tellement de mousse que je vais puer la lavande et avoir une couche grasse et huileuse sur la peau pendant 2 jours. Je veux de la musique celtique en background et des chandelles partout! Plus quétaine que ça, je me mets à lire le Secret et faire les recettes du Coup de Pouce.

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Je veux de la nourriture réconfortante qu’il faut que tu bookes 2 semaines à l’avance dans ton calendrier pour la préparer, puis que tu recommences 3 fois parce que c’est trop compliqué à maîtriser. Je veux une mijoteuse qui fonctionne 24 h sur 24 et qui fait bouillir de la viande et des légumes juste pour que ça sente le comfort food dans la maison et pour que mon chum puisse se faire croire que finalement, je suis une femme à marier.

Je veux un sapin qui apparaît dans mon salon. Un vrai, déjà décoré, juste parce que je veux une odeur de conifère en permanence dans mon appart. Pas de crèche et pas de petit village de Noël en dessous, je trouve ça laitte et je suis une de celles qui pensent que Jésus de Nazareth est un mythe au même titre que Zeus et Cupidon.

Je veux des amis qui tour à tour, viennent me jaser dans mon salon pour me raconter des anecdotes et potiner. Des soupers de filles où y’en a une qui finit par pleurer et une autre qui nous raconte un trip de cul qui en scandalise une autre. Des soupers de couples qui finissent trop tard, des soirées d’amis garçons où on fait des activités d’ados, en jouant à Rockband, en buvant de la bière pis des shooters de Jack.

Je veux ma famille pas loin en tout temps. Ma grand-mère qui parle trop, mon grand-père qui dit rien, mon père qui cuisine, ma mère qui répète sans arrêt : « Mes trois enfants sont réunis! » la larme à l’oeil et « Kim lâche ton cellulaire ». Je veux leur parler de l’année, m’obstiner sur le PQ, la grève étudiante, je veux un mononcle soûl qui s’emporte et qui finit par hurler une niaiserie comme : « Pauline c’est Hitler!» pour que finalement ça jette un frette et que plus personne ne se parle jusqu’à Pâques. Oui, je veux ça.

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Je veux un hiver de pyjamas, de musique, de traînage dans le lit des journées entières à me rouler dans les draps avec mon chum. Jouer avec sa face pour le faire grimacer, mettre mes doigts dans son nez, le mordre et le chatouiller jusqu’à ce qu’il pogne les nerfs et crie : « OUCH ! C’est assez là! ». Faire la conne jusqu’à ce qu’il pleure de rire. J’ai le goût qu’on se raconte pour une millième fois notre passé, notre enfance, nos débuts, comme si on ne se connaissait pas par cœur déjà. Je suis sûre que c’est plus efficace qu’une thérapie. Et que mon âme ne s’en porte que mieux. (Et c’est gratuit!)

Ça sert à ça, le froid. À ralentir. À se rapprocher. À prendre le temps de se voir, de se regarder et de se dire, la main sur le cœur avec un regard de matante : « Hé que l’année a passé vite! ».

Sur ce, je retourne à ma doudou, à enchaîner des chocolats chauds. L’avantage d’être travailleuse autonome, c’est que même si je suis débordée de travail, je peux quand même le faire en pyjama, bien au chaud dans mon divan. En espérant un jour avoir les moyens d’avoir un foyer… et assez d’argent pour mettre des bûches dedans…

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