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Hey, mais c’est ma vie que tu mènes!

Les aventures de l'homme moyen #19

Par
David Malo
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J’ai déjà lu un livre que j’aurais aimé écrire. Qu’il devienne un film comme il l’est devenu, et ainsi m’imaginer que je vive moi-même mon propre idéal. Mais à la place, c’est quelqu’un d’autre qui semble se plaire à vivre ma vie rêvée! Damn you Frédéric Beigbeder!

(Aviez-vous lu le 18e épisode?: J’ai peur des frais fixes)

Cette semaine, la prémisse provient d’une citation d’un auteur que j’affectionne particulièrement : Frédéric Beigbeder.

« On veut tous devenir quelqu’un d’autre, et un jour, on s’aperçoit qu’il faut devenir soi-même. »

Lorsque l’on rêve nos rêves, nous sommes inévitablement inspirés par ce que les autres on fait avant nous. Les jeunes qui rêvent de la Ligue nationale veulent avoir les mains de Sidney Crosby, les auteurs souhaitent vendre autant de livres que Paolo Coelho, les gens qui s’entraînent aimeraient avoir la forme de Chris Powell et les célibataires convoitent la copine de Justin Timberlake. Tout ce que l’on peut rêver d’être ou d’avoir, quelqu’un d’autre l’a déjà fait ou eu auparavant. Il est donc légitime de croire que nous aussi, en tant que moyens, nous y ayons droit. Des millionnaires, il n’y a rien de plus commun. Des écrivains, les librairies en sont remplies. Des bacheliers, ils sortent des universités par milliers chaque année.

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Il peut parfois sembler intimidant de vouloir faire sa place dans un domaine ou le talent et le charisme des autres sont considérables. C’est encore plus vrai si nous avons également l’impression de ne pas travailler aussi fort qu’eux. Pendant que j’écoute la télévision, un autre a écrit dix pages. Pendant que je fais la grâce matinée, quelqu’un d’autre a déjà fait son jogging quotidien.

Ce serait beaucoup plus facile de devenir écrivain si nous avions l’impression que tout ce que les autres écrivent est pourri. Nous pourrions faire beaucoup mieux, que l’on se dirait. Toutefois, la réalité est que les autres sont très bons, voire excellents dans ce qu’ils font. Ce qui a pour effet qu’à la place de se trouver meilleur, on se trouve pire.

Nous percevons alors très grand l’écart entre les milliers de « Likes » que reçoivent les Jean-Martin Aussant et les Kim Lizotte d’Urbania et les dizaines que moi je reçois.

Ils sont là, au sommet pendant que moi, je ne suis qu’un homme moyen qui commence à jouer dans la cour des grands. Est-ce que je dois me résoudre à croire que je n’ai pas ma place ici si je ne suis pas aussi populaire que ceux qui ont des opinions sur l’actualité ou la politique? Ou bien dois-je prendre ma place, celle qui me revient?

Un homme sage a déjà dit :

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« Pour avoir deux ans d’expérience dans un domaine, ça prend deux ans. »

Quand nous commençons quelque chose de nouveau, le prix à payer c’est d’être poche. Il serait bien prétentieux de s’attendre à ce que l’on reçoive la même reconnaissance que ceux qui triment dur depuis des années à faire ce que nous faisons depuis dix minutes.

Par contre, il est rassurant de constater qu’il n’y a pas seulement les grands qui peuvent vivre du domaine qui les passionne. Dans la LNH, il n’y a pas que des Sidney Crosby qui remplissent la feuille de pointage, il y a aussi des joueurs moins flamboyants qui peuvent contribuer d’une autre façon. En guise d’exemple, Steve Bégin a joué pour la même équipe que Maurice Richard, Jean Béliveau et Guy Lafleur et ce même s’il n’a pas le dixième de leur talent ou de leur renommée. Il n’a peut-être jamais gagné de trophée, mais a su bien gagner sa vie dans la plus prestigieuse ligue de hockey. Pour ceux qui ont horreur du hockey, il y a autant d’analogies possibles dans d’autres domaines.

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Devenir soi-même ne consiste pas à se comparer aux meilleurs et aspirer à être aussi bons qu’eux. Il s’agit simplement de trouver sa place et d’y apporter une contribution propre à nous.

Voici la mienne!

Le 20e épisode est ICI