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Guindon à l’Hôtel de glace

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Ce texte est extrait du #33 spécial Hiver québécois | présentement en kiosque

Après m’avoir fait vivre une aventure ayant laissé de graves séquelles psychologiques lors de la dernière édition (une soirée au sauna gai!), Urbania a cru bon me ménager pour ce numéro.

On m’a donc proposé d’aller passer une nuit dans le confort polaire de l’Hôtel de glace de Québec. J’ai accueilli la nouvelle comme un Régis Labeaume qui gagnerait une équipe de la LNH… avec ma blonde dans le rôle de PKP.

J’étais content, parce que je me disais que ça allait être relaxant, voire féerique. J’imaginais déjà les splendeurs de la nuit nordique : les aurores boréales, les odeurs de sapin, le bruit des raquettes de mes ancêtres dans les sentiers de neige et la Grande Ourse qui m’apporterait mon petit déjeuner le lendemain matin. Genre.

Le fait de dormir dans le froid ne me faisait pas peur. Des millions de gens l’avaient fait avant moi, que ce soient des Inuits dans des igloos ou des itinérants dans leur cabane de carton. Ce qui m’inquiétait plus, toutefois, c’était de manquer une des étapes d’enregistrement de l’Hôtel. Que voulez-vous, je suis ainsi fait : les horaires, les procédures, les paperasses à remplir me rendent aussi anxieux qu’un politicien à l’approche des élections. Par contre, l’efficacité des propriétés isolantes du sac de couchage qu’on mettrait à ma disposition ne m’angoissait pas du tout.

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Samedi, 10 h
Faque par un beau matin, on a mis nos ailes d’ange pis on est partis pour Québec. Je vous fais grâce de mon opinion prévisible sur l’autoroute 20, que seule l’autoroute Tim Hortons pour aller à Toronto surpasse en termes de platitude. Quoique. J’esquisse toujours un petit sourire à St-Hyacinthe quand je vois la pancarte avec mon pictogramme préféré : celui avec un gros nuage fâché qui souffle du vent sur les chars. Et j’avoue, «Issoudun», comme nom de ville, ça me fait rire.

Avant d’arriver dans la ville de Badaboum, j’étais persuadé que l’Hôtel de glace était situé dans les quartiers plus touristiques : dans le Vieux, ou sur les Plaines d’Abraham, ou dans ce coin-là. J’ai compris avec étonnement qu’au contraire, il était construit au nord de Québec, à Charlesbourg, plus précisément, à côté du zoo. Bon. Est-ce que ça me dérangeait? Non, pas vraiment, mais avant de nous y rendre, ma blonde et moi, on a décidé de profiter des activités du Carnaval qui commençait, quelle coïncidence!, cette fin de semaine-là.

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14 h
«Profiter», c’est un bien grand mot, parce qu’à part marcher dans la slotche tout pognés dans des rues surpeuplées de touristes gnochons, on n’a pas fait grand-chose. On a bien essayé de se prendre en photo avec le Bonhomme Carnaval, mais il était trop occupé à jaser avec Michel Barrette pour m’accorder de l’attention. Puis, quand ça a dégénéré en bataille de quinquagénaires qui veulent absolument une photo avec la grosse mascotte parlante et son ami Hi Ha Tremblay, on a définitivement pris la poudre d’escampette.

17 h 30
Quand on est parvenus à l’Hôtel de glace, on a été pris en charge comme le roi et la reine de Chine, si ça existe. Nos bagages se sont fait gérer et on a été invités à suivre Sarah, la chef des communications, pour une visite personnalisée.

Pour décrire l’ensemble de l’oeuvre des artisans qui ont construit ce château de glace, je vais me permettre un adjectif que je n’ai pas souvent l’occasion d’utiliser : SOMPTUEUX! Des sculptures de glace purement décoratives aux bancs dans la chapelle, en passant par le lustre dans le hall principal, tout est complètement impressionnant. Et au-delà des décorations givrées, la structure de l’immeuble en soi est tout aussi grandiose. Tellement grandiose, en fait, qu’on en oublie même que les murs ne sont pas gyproc comme dans un hôtel normal, mais bel et bien en neige.

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Pour vrai, c’est rare que je me pâme devant quelque chose, mais là, j’étais émerveillé. Et jusqu’à maintenant, je n’avais même pas encore pensé à peut-être avoir froid…

Lisez la suite dans le #33 spécial Hiver québécois | présentement en kiosque