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Cette semaine, Grumpy Cat est mort.
Ça fait trente ans que l’internet existe. Eille, trente ans ! Qu’est-ce qu’on faisait avant quand on s’emmerdait et qu’on avait le goût de voir des minous faire les facéties ? On allait au pet shop les observer à travers une vitrine. Dans les deux cas, un écran pour nous séparer de nos allergènes à quatre pattes. C’est tant mieux, car qui voudrait s’empêtrer d’un ostie de d’chat ? Au moins deux personnes : Iris et Zviane.
Les deux bédéistes québécoise ont imposé un félin à d’anciens colocs dans une série de bande dessinée judicieusement nommée L’ostie d’chat. Depuis notre tentative de domestication, nos adorables compagnons prennent plaisir à nous pourrir la vie. C’est comme une relation amour/haine. Un contrat tacite entre deux espèces pas faites pour cohabiter dans le même écosystème. C’est qui le smatte qui a pensé qu’une mini-machine à tuer, cousin de la fesse gauche avec le roi de la jungle, pouvait faire un bon animal de compagnie? Surtout qu’on les contraint à devenir quelque chose qu’ils ne sont pas. Ils se mettent alors à agir de façon complètement détraquée.
Pourtant, nous ne sommes pas si différents : de la nourriture, des caresses et un peu d’herbe. Nous aussi on court après des bouts de papier après tout.
Mais le chat de notre histoire sert plus de ponctuation. Un comic relief parce que ce n’est pas tous les jours la fête avec les deux chums du secondaire. Entre deux pintes de bière et un solo de synth, les gars s’efforcent tant bien que mal d’obtenir un peu de chaleur humaine. Ce n’est pas par faute d’essayer.
♪On n’apprivoise pas Natacha Savage♫ (à chanter sur l’air de la toune de Marjo.)
Donc, on se console, on se cajole, on se confie. Parce que oui, les chats nous comprennent. Genre.
Moins cher qu’une séance chez le psy, ils sont nos soupapes d’échappement nous permettant de laisser libre cours à nos frustrations. Devant la dernière frasque de notre sac à puces, c’est avec une certaine satisfaction qu’on lui lance une pelletée de blasphèmes bien sentis. Sauf qu’on ne reste jamais fâché bien longtemps. C’est comme avec nos vieux amis qui parfois nous hérissent le poil. On change de terrain de jeu le moment de panser nos plaies. Ce n’est pas parce qu’on ne traîne plus dans la même ruelle qu’on ne peut pas partir à la chasse ensemble une fois de temps en temps.
Ça fait qu’on s’attache à ces petites bêtes-là. Ça fait une présence, un bruit ambiant — en odorama si tu oublies de remplacer la litière. Notre cœur se serre quand on voit que ti-mine a l’œil éteint et que le bol de croquettes est intact. On gratte les fonds de tiroirs de la commode sur laquelle il aimait faire ses griffes pour sauver sa peau et on souhaite secrètement que le mythe de ses neuf vies soit vrai. C’est là que le vet nous annonce l’inévitable : votre baquet au faciès ingrat est en pleine santé et va vivre encore longtemps.
… ostie d’chat.
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En passant, Zviane et Iris seront au Festival BD de Montréal en fin de semaine. Yé!