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Le gros pipeline à Justin
Je veux m’excuser pour la semaine dernière. J’essaie, dans cette chronique, de fournir une description aussi exacte que possible des événements de l’actualité, qui permet de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde.
Mais parfois, je pense à des images qui me font rire, comme Vladimir Poutine en speedo qui fait des bombes dans piscine, et ça me distrait tellement que j’en viens à oublier que la Russie ne fait plus partie du G7 depuis 2014.
Je m’excuse. La prochaine fois que j’explique une nouvelle, je vais vérifier mes faits avant de m’imaginer des hommes d’État en speedo.
1. Justin Trudeau achète un pipeline
OK, installez-vous confortablement, on a pas mal de matériel à déballer. Vous avez sans doute entendu parler du projet de Transmountain, qui souhaite faire passer un pipeline vers la Colombie-Britannique pour acheminer le pétrole de l’Alberta vers les pétroliers.
Kinder Morgan, la compagnie derrière le projet, a finalement décidé d’abandonner, parce que ça devenait coûteux avec les évaluations et les démêlés judiciaires. Justin Trudeau a donc décidé, sans doute pour téter des votes en Alberta, de dépenser 4,5 milliards pour acheter le pipeline et tous les actifs canadiens de Kinder Morgan, pour être sûr que l’expansion se fasse.
Venant d’un premier ministre qui disait que l’environnement serait sa priorité, c’est quand même le comble. C’est comme arriver devant une maison en feu, dire « Je vais éteindre ce feu. », puis acheter 4,5 G$ de gaz à briquet pis tout câlisser ça dans le feu.
Ce qui est plutôt incroyable, aussi, c’est que la Colombie-Britannique s’oppose vigoureusement au projet. Le premier ministre a même saisi les tribunaux à savoir si sa compétence provinciale lui permet de légiférer sur ce qui peut transiger le pipeline, ce qui n’est pas fou. Le fédéral peut décider de construire le pipeline sans sa permission, mais si les tribunaux donnent raison au premier ministre de la Colombie-Britannique, il pourrait répondre : « D’accord, vous avez le droit à votre pipeline, mais je ne vous autorise qu’à y faire passer du Quik aux fraises ». Ça revient cher, 4.5 milliards pour faire passer du Quik.
2. Une représentante républicaine pense que la pornographie mène aux fusillades
Dans leur effort constant d’expliquer les fusillades par tous les facteurs possibles sauf les armes à feu, la représente républicaine du Tennessee Diane Black a déclaré cette semaine que la pornographie serait l’une des causes des fusillades. Pour venir en aide à ces pauvres républicains qui doivent commencer à être à bout d’idées, j’ai quelques autres suggestions de coupables pour eux :
— Le monde qui mettent leurs coudes sur la table.
— Les pintes de lait difficiles à ouvrir.
— Le poulet qui passe date deux jours après que tu l’aies acheté.
— Les gens qui disent « Bonne année grand nez! » et ceux qui leur répondent « Pareillement grandes dents! »
— Quand t’arrives à la caisse à 16 h 55, mais que la caisse fermait à 16 h anyway.
— Les portes de station de métro trop lourdes.
— Quand tu pars de chez vous et qu’il fait frette, mais que quand tu sors le midi c’est la canicule pis la tu sues dans ta veste ben trop chaude, mais ton chandail en dessous est vraiment laid parce que tu pensais pas enlever ta veste de la journée, fait que là tout le monde passe sa journée à dire « tu dois avoir chaud, enlève ta veste! » et que tu dois répondre « Non non je suis juste bien » pendant que ton front a l’air des chutes Montmorency.
3. Le gouvernement libéral passe 4 M$ à son bénévole en chef, Alexandre Taillefer
Avant, Alexandre Taillefer était mon dragon préféré. C’est terminé maintenant. IL N’EST VRAIMENT PLUS MON DRAGON PRÉFÉRÉ.
Quand il a annoncé qu’il serait le directeur de campagne du PLQ, nombreux ont été ceux qui l’ont traité d’opportuniste qui voulait simplement s’acoquiner avec les libéraux. Je gardais un petit peu de naïveté en moi, que peut-être qu’il pensait juste qu’il pourrait changer le système de l’intérieur. Ça marche jamais, mais on pense tous ça, un jour où l’autre.
Le peu d’illusions qu’il me restait a explosé en miettes cette semaine. Le Journal de Québec nous apprenait que : « Le gouvernement Couillard a discrètement consenti deux prêts totalisant 4 M$ à l’entreprise Téo Taxi d’Alexandre Taillefer, quelques mois seulement avant que celui-ci ne devienne président de la campagne électorale du Parti libéral du Québec ».
J’aime autant Téo Taxi que n’importe qui d’autre (c’est-à-dire après 25 minutes d’attente). Mais quand on fait des coups croches, on pourrait pas au moins faire un petit effort pour se cacher? Au moins les anciens taxis faisaient semblant d’être honnêtes, eux.
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