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Peut-être que comme moi, certains seront d’avis que le party n’a pas vraiment commencé encore.
Je viens enfin de recevoir mon invitation à Google+. En fait, j’ai fini par me résoudre à la quêter. J’aurais pu, quand j’ai vu que ça s’emballait plus que pour Google Wave, me précipiter sur un ami geek et lui demander de m’y donner accès, pour faire partie des premiers utilisateurs du nouveau réseau social. Mais 1. J’étais en vacances au chalet et 2. J’avais beaucoup trop d’orgueil pour admettre que j’avais envie de faire partie du club sélect des testeurs de la version bêta.
Jusqu’à ce que je reçoive mon invitation, donc, j’allais critiquer l’aspect sélectif et exclusif de Google +, rongeant mon frein dans mon appart, maugréant contre le maudit moteur de recherche à chaque fois qu’on ferait mention du nouveau jouet sur les vieux réseaux, me sentant comme une vieille veuve sur MSN.
Deux semaines plus tard, m’y voici. Je vous avertis, je n’ai pas encore eu le temps de mettre tous mes amis dans les bons cercles et je n’ai pas encore trouvé le moyen de désactiver l’envoi de courriels chaque fois que quelqu’un m’ajoute à l’un des siens (ne m’envoyez pas tous un message en même temps pour m’expliquer comment faire, j’ai juste pas eu le temps de chercher encore).
Pour tout vous dire, je n’ai pas encore eu le temps de m’intéresser vraiment à Google+. J’ai vu les retweets de papiers dans Wired et Mashable. En semi-geeke que je suis, je les ai mis de côté, me disant que j’allais peut-être un jour les lire, une fois qu’on daignerait m’inviter. D’ici là, lire ces avis sur la nouvelle plateforme sans y être invitée ne ferait que souligner ma non invitation et me rappellerait l’année où j’étais rejet au primaire.
J’étais convaincue qu’une fois acceptée dans le cercle, mon avis changerait sur Google+. Comme dans la cour d’école, quand tu rentres finalement dans la gang de «ceux qui se pensent bons». Hier, j’ai intercepté un tweete qui résume bien ma nouvelle position : «Google+, c’est comme arriver à un party vraiment trop tôt, et être pris pour parler avec l’oncle de l’hôte pendant 30 minutes». Remplacez «oncle» par «adepte du Yulbiz».
Je n’ai rien contre Laurent LaSalle, Michelle Blanc ou Gina Desjardins, mais quand il n’y a qu’eux d’arrivés au party, et qu’eux, toute leur gang est déjà là, il y a de fortes chance qu’on se ramasse dans un coin à manger des chips.
Je ne dis pas que le party ne lèvera pas. Google a une bonne réputation, le décor est beau et le DJ est bon, mais dans la vraie vie, on a inventé une stratégie pour contourner le problème des débuts de soirée : arriver fashionably late. Si dans l’univers techno, il est de bon ton d’être un early adopter (ex. : avoir un iPad le jour de sa sortie), dans la vraie vie, être fashionably late, c’est cool. 1. Ça signifie qu’on est au-dessus de tout et que notre vie ne dépendait pas du party parce qu’on est pas mal plus cool que le party (limite c’est une faveur qu’on fait à l’hôte de se pointer) 2. Ça fait en sorte que lorsqu’on arrive, les gens nous attendaient. On ne poireaute donc pas, ce qui est le contraire de cool, et 3. Quand on arrive, les gens sont déjà saouls, alors qu’on a encore tous nos moyens.
Hier, j’ai eu une demande d’amitié d’un gars qui vient tout juste d’arriver sur Facebook. J’ai eu envie de lui dire que le party était fini et que l’after avait lieu à une autre adresse, que ça prenait une invitation. Mais à vrai dire, je ne suis pas sûre que je vais me rendre à l’after. Ça va dépendre de qui y sera.