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Gitan D. Côté, joaillier pour toutous

Par
Judith Lussier
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Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de faire des bijoux pour chiens?
J’ai fait confectionner trois jackets de cuir et un manteau en fourrure de lapin pour mon chien Victorio. Les bijoux, ça allait de soit. Je suis passionné de bijoux.

Qu’est-ce que tes colliers ont de spécial?

Ils ont tous deux attaches, comme ça, ils peuvent faire en collier pour chien ou être rétrécis pour faire un bracelet pour la maîtresse.

Est-ce que ce sont surtout des femmes qui achètent ça?

Y a des gars aussi qui sont maniaques de leur chien. Un monsieur m’a déjà acheté un gros collier de perles noires pour son caniche royal.

Est-ce que ce sont les fameuses perles noires de Tahiti?

Non, j’utilise des perles chinoises teintes. Elles sont moins coûteuses. Pour les chiens, c’est sûr que j’utilise du matériel de moins bonne qualité parce qu’ils se grattent et ça peut égratigner les perles.

Combien ça coûte?

Comme j’utilise de l’or ou de l’argent et non du fer blanc, ça part à 250$ ou 300$. Les médailles en or, par exemple, je les vends 700$. Avec des diamants, ça peut aller jusqu’à 4000$!

Es-tu le premier à faire dans le haut de gamme canin?

Non, la plupart des grandes maisons de design ont sorti des collections pour chien. Burberry et Louis Vuitton, par exemple.

Et il y a une demande pour ça?
Depuis que j’ai lancé la collection il y a un an, j’en ai vendu une vingtaine. Tu serais surprise de savoir combien les gens dépensent pour leur chien. Ce n’est pas une question d’argent, mais de priorités.

Parlant de priorités, tu ne trouves pas ça indécent de vendre des colliers de luxe pour chiens alors que des gens meurent de faim?

C’est pas pire que ceux qui ont trois autos, un bateau pis un chalet. Je trouve ça aussi indécent. C’est aussi inutile que d’avoir huit paires de souliers ou que de porter un vêtement signé.

D’abord, qu’est-ce qui motive les gens à mettre un bijou qui vaut très cher à une bête qui ne le remarque même pas?

C’est l’amour qu’ils portent à leur animal. Généralement, ces gens-là n’ont pas d’enfant, ils n’ont que leur chien.

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On est en pleine crise économique. Est-ce que ça t’inquiète?
Dans le monde du luxe, une crise comme ça, ça paraît. Mais en ce qui concerne les produits pour chien, la clientèle a généralement les moyens, qu’il y ait crise ou non.

En terminant, qu’est-ce que tu conseillerais comme collier pour mon carlin?

Pour un petit pug? Si c’est un mâle, je ne lui mettrais pas un collier de perles blanches. C’est un chien à l’allure un peu plus tough alors j’irais avec des grosses pastilles d’argent, quelque chose qui fait rocker! Mais ça, c’est ben personnel…

Texte extrait du #20 spécial Luxe | Été 2008

Photo: Simon Duhamel
Assistant: Jérôme Guibord