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Gérardo Sanchez, prof de tango

Par
Sonia Ghaya
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Décolleté en sueur, talons aiguilles… Le tango cache sous sa jupe le secret de la sensualité. Gérardo Sanchez, humble maître de la séduction sur plancher de bois franc, nous parle en roulant ses «r» de cette danse charnelle.
On dit que le tango est l’expression verticale d’un désir horizontal. Pourquoi?
Le tango, c’est une aventure de trois minutes entre adultes consentents. Dès qu’on croise le regard de l’autre, on s’abandonne dans ses bras, on sent sa respiration, son cœur qui bat. Mais on ne sait jamais comment ça va finir…
C’est très sexuel ça…
Pas du tout. Le sexe, c’est physique, c’est le coït. Le tango, c’est sensuel. Mais contrairement à ce qu’on peut penser, la vraie sensualité ne se trouve pas entre les danseurs, mais bien dans le regard du spectateur. En observant les deux partenaires danser, le public a l’impression qu’ils passent à l’acte et s’imagine tout plein d’histoires. Comme un voyeur.
Qu’est-ce qui l’excite?
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C’est le mouvement des deux corps. Le tango est la première danse de l’histoire où il y a un contact physique constant entre les partenaires. On voit souvent la femme caresser les jambes de l’homme, par exemple. Même si les personnes sont habillées et que leurs gestes sont beaucoup moins explicites que dans les films érotiques, c’est très sexy. Une amie m’a d’ailleurs raconté qu’elle avait reçu la première baffe de son père, parce qu’elle avait dansé le tango. Pour lui, c’était encore pire que de rentrer tard ou de sortir avec les garçons.
Est-ce que le tango est un bon aphrodisiaque?
Quand le couple fonctionne bien, ça peut être très intéressant… Mais quand il fonctionne mal, c’est déconseillé : le tango fait ressortir les mauvaises vibrations et les problèmes de communication. C’est un couteau à double tranchant. Beaucoup de couples se forment grâce à lui et ils ont même des enfants qu’on appelle «les enfants du tango»… mais beaucoup d’autres se séparent.
Quand ça se passe bien, peut-on atteindre l’orgasme?
Je n’irais pas jusque là, mais le tango a un effet très puissant. Les jeunes à qui j’enseigne disent que ça ressemble à celui de l’ectasy, mais sans le down du lendemain. Quand ils dansent, ils ressentent une certaine euphorie qui reste jusqu’au matin, comme un doux rêve qui ne se termine jamais.
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Donc si on est en manque, ça serait une bonne idée d’aller suivre un cours?
Ça dépend de la sensation qu’on recherche. Le tango s’adresse à ceux qui cherchent le contact humain. Il force les gens à se toucher, à se parler. Pour les autres, il restera toujours l’ordinateur!