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Gérance d’estrade et nouveaux médias… ou comment dépogner la strap de la poulie de Rue Frontenac

Vous m’agacez vraiment avec Rue Frontenac…

Par
André Péloquin
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Tout au long de la journée de mardi, des dizaines et des dizaines de « tweeteux » se sont dits « attristés » d’apprendre que les jours de Rue Frontenac sont comptés. Bien que Jean-Philippe Décarie, rédac’ en chef du site, a calmé le jeu en début de soirée lors d’une entrevue avec le 98.5 (non, ruefrontenac.com ne sera pas retiré de la Toile vendredi), le coup était quand même donné : le dernier fleuron du fameux lock-out vacille. La date d’expiration du moyen-de-pression-devenu-beau-gros-joujou-tripant-pour-journalistes-et –photographes est plus près qu’on le pense. L’erreur 404 guette…

Bref, exaspéré de lire des commentaires polis, mais galvaudés et des propositions anémiques de « tweeteux » un peu trop fleur bleu (vous savez, le genre à ajouter le logo des Canadiens à leur avatar lorsqu’ils sont en série ou encore un « twibbon » au gré des causes en vogue), je me construis une estrade, j’enfile ma tenue de gérant et je lance quelques pistes de solutions au collectif afin de, finalement, assurer la survie de ce portail d’actualité.

Première tactique : « Ah ouin ? Prouve-le ! »

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« Si tous les abonnés Twitter de @ruefrontenac donnaient 162.18 $, on pourrait le sauver », dit l’une. « Avoir 3 Millions j’investirais dans #RueFrontenac C’est du journalisme de qualité », annonce l’autre. Et moi de répondre : « Vraiment ? Prouvez-le !» L’équipe profite d’un capital de sympathie incroyable et pourrait accumuler pas mal de fonds en se munissant d’un service de collecte de dons comme PayPal afin de permettre à ces âmes généreuses de contribuer autrement qu’en se lançant dans des oraisons creuses. Si ça fonctionne pour Julian Assange, ça peut sûrement fonctionner pour Pascale Lévesque!

Ou une variante : des campagnes Kickstarter mensuelles à l’image du fameux Nouveau Projet de Nicolas Langelier et son « crew ». La bande derrière le magazine se donnait un mois (du moins, me semble) pour amasser 10 000$. En 24 heures à peine, l’objectif était atteint. Quelques jours plus tard, on se rapproche dangereusement du 19 000$.

Seconde tactique : couper dans le gras

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Plus d’une quarantaine de personnes s’active présentement dans la salle de rédac’ de Rue Frontenac. C’est admirable, mais c’est aussi beaucoup. Sans se lancer dans une coupe à blanc, peut-être (je dis bien peut-être) que des équipes réduites pourraient être affectées à certaines journées de la semaine afin d’alléger un peu la masse salariale sans faire tomber (trop) de têtes. Bien sûr, certaines nouvelles ne seraient plus rapportées à la même vitesse, mais, du même coup, ça nous éviterait de lire des trucs à la « L’infidélité féminine homosexuelle plus facile à digérer pour les hommes » et autres textes plus ou moins intéressant pour un lectorat québécois à la recherche de contenu original (les garçons en rut qui ont vu Wild Things lorsqu’ils étaient ados vous diront même que c’est très, très, très facile à digérer).

Bien que vos collaborateurs sont bénévoles depuis quelques semaines, poursuivre dans cette voie pourrait non seulement permettre au site de survivre, mais aussi à ces artisans de s’amuser follement… tout comme les animateurs de radios à la CISM ou encore la plupart des âme charitables derrière des initiatives comme le magazine Urbania… des médias qui sont quand même enviables (Émilie fuckin’ Dubreuil signe des articles dans Urbania, man! Come on! C’est comme avoir Sidney Crosby dans ta ligue de garage!).

Troisième et ultime tactique : remâcher du contenu

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Solution extrême, car elle demande un autre sacrifice : après avoir fait son deuil du Journal de Montréal, il vous faudra… vous lancer dans la musique… et pas n’importe laquelle…

C’est une évidence : enregistrer des albums de reprises rapporte. Pire encore, c’est maintenant souligné ici même à l’ADISQ. Mais attention, on ne veut pas déguster des réinterprétations osées ou déconstruisant totalement le matériel original pour en tirer quelque chose de révolutionnaire, oh non ! Ce qui pogne, c’est des « covers » particulièrement oubliables et enduits de sirop. Des trucs aussi simples à entendre qu’à endisquer. Mais, attention, faut vraiment être à court d’idées pour en arriver là…

Bonne chance Rue Frontenac !

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