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Genoux mous et bad boys

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L’attrait pour les bad boys est bel et bien réel et fait chier beaucoup de bons gars. J’ai souvent entendu des hommes fantastiques en avoir plein le cul d’être seuls. “M’as me mettre à les traiter comme de la marde, y’aiment ça, ç’a l’air un gars qui se fout d’elles!”

C’est compréhensible.

Les bons gars sont tannés d’être l’ami pris dans la zone où l’activité principale consiste à écouter la fille qu’ils aiment pleurer. Parce que oui, une fille qui aime un bad boy, ça finit toujours par avoir de la peine… À répétition même. Ça ne prend pas un talent d’illuminatrice pour prévoir ça.

J’ai eu ma passe bad boy; j’étais attirée par le bon gars derrière le bad. J’avais l’impression d’avoir accès à une facette de lui qu’il cachait de tous sauf moi. Il me donnait accès à son lui vulnérable, son lui qui pleure, son lui quand les murs tombent. On se sent spéciale quand un bad boy nous enveloppe de son doux, mais on fait l’erreur de croire que c’est son vrai lui. Le bad ne disparaît pas quand ses larmes coulent. On croit à tort qu’avec de l’amour, de la douceur et de la compréhension que ses sautes d’humeur et ses mauvais choix de vie vont disparaître ou devenir bons.

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On se sent indispensable. C’est juste avec moi qu’il se met à nu, c’est donc juste moi qui peux vraiment l’aider. Belle illusion. Le sentiment de se sentir utile et compétente, c’est enivrant. Surtout quand t’es une bonne fille qui réussit bien à l’école et qui aime se faire dire qu’elle est bonne. Plusieurs filles qui tripent sur un bad boy carburent au sentiment d’être celle qui aide le vulnérable à devenir heureux. Elle adore l’idée d’être la poutre de soutien du couple. C’est bon de sentir qu’on est la force sur laquelle l’autre s’appuie.

En fin de compte, ça se termine toujours en coups d’épée dans l’eau.

Transformer un cœur multi-poqué en cœur heureux, ça prend des super pouvoirs ou un doctorat en psychologie. On ne peut pas être un superhéros ou l’amoureuse et la psy en même temps. Car de un, des superhéros ça n’existe pas, et de deux, lorsqu’on est impliqué amoureusement, le prix à payer pour la transformation l’autre c’est sa propre transformation. Pendant que tu crois qu’il fait des progrès vers un meilleur équilibre, toi tu vis dans le déséquilibre qui te gruge petit à petit.

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La raison pour laquelle les hommes restent auprès de leur blonde qui les frappe dans le chest en criant des insultes ou pique des crises en les dégradant n’est pas différente. Ils se sentent souvent indispensables. Lorsque leur amoureuse pleure et se montre vulnérable en disant : “Je sais pas pourquoi je t’ai traité de cave pis de bande-mou, je le sais que j’ai un problème, mais je t’aime. Je voyais du noir, y’a juste toi qui me comprends pis qui me juges pas. Laisse-moi pas, aide-moi, je vais faire des efforts promis!” Le monsieur reste et se sent sauveur.

Le bad boy n’est pas né bad boy, il l’est devenu, trainant son vécu, ses séquelles, ses poques de l’esprit et ses réactions inappropriées à la vie jusque dans son couple. Mais même si tu pleures pour éplucher son oignon et que tes intentions sont nobles, l’oignon deviendra jamais fraise.

Y’en existe des gentils tout faits, prends-en donc un de ceux-là et laisse les méchants devenir gentils sans toi.

Comme le disait mon amie Justine : “Je connais personne qui se commande un burger pour enlever le pain, la boulette pis le ketchup en gardant juste la laitue pis les tomates parce que dans le fond ils voulaient une salade.”

Commande-toi une salade. Une salade c’est sain, c’est plein de vie pis ça du croquant.

Love, xx

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Pour lire un autre texte de Mélanie Couture : “Ces hommes qu’on invente”

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