Gabriel Allard-Gagnon, réalisateur

1. Quelle a été ta première impression du lieu?

Après avoir sur atterri une piste en garnotte à l’aérogare d’Ivujivik, la première personne que j’ai rencontré, c’est Laurent, un infirmier français qui habite le village depuis 17 ans. « Alors les guys, ça va? (avec un très fort accent français) » Il portait une capine d’aviateur en cuir et un suit de sky-doo rouge flamboyant. Autour de lui, une vingtaine d’inuits parlant Inuktitut s’apprêtaient à monter dans l’avion. Dehors, un désert de neige et de roches s’étendait à perte de vue. Je ne me suis jamais senti aussi dépaysé qu’à ce moment là et j’étais encore au Québec.

2. Qu’est-ce que la plupart des gens ne savent pas sur ce lieu?

Probablement que ça existe…

3. Qui a été ton personnage préféré et pourquoi?

J’hésite entre Laurent Bisbrouk et Quitsak, le vieux chasseur.
Laurent parce qu’en plus de m’avoir donné les meilleurs images de l’épisode (une baignade dans les glaciers, c’est pas tout les jours qu’on film ça…) mais aussi parce qu’il nous a ouvert pas mal de portes qui autrement seraient restées fermées.

Quitsak, c’est le dernier des Mohicans. Un des derniers Inuits de la terre a avoir vécu le vrai mode de vie Inuit ancestral où il n’y avait pas de maison, pas de sky-doo et où les seuls blancs qu’il côtoyait étaient les commis de La Compagnie de la Baie d’Hudson. À 73 ans, il partait son sky-doo d’un coup de crinque et courait probablement plus vite que moi.
En plus, il est fan du Canadien.

4. Quel a été ton plus beau moment de tournage?

Quand j’ai demander à Ali Qavavauk d’aller le filmer pendant qu’il mange du Tarmigan cru sur le plancher de son salon, je n’étais vraiment pas sur de mon coup… Il a accepté avec tellement de générosité et de manière tellement chaleureuse, on sentait qu’il était en fait vraiment heureux de nous montrer ça et de nous faire goûter. Je suis aussi vraiment content de la scène que ça a donnée. En montant leur souper avec un souper de poutine chez les enseignants québécois, on se demande vraiment lequel est le plus dégeu des deux.

5. Et ton pire?

On a fait une entrevue avec un des habitants qui était vraiment timide. J’avais l’impression de le terroriser. On n’a pas terminé l’entrevue finalement. Il était d’un certain âge et il m’avoua qu’il avait de la difficulté avec les caméras. Il avait tenté sa chance sur l’adaptation d’Agaguk en 1992. Il rêvait de devenir acteur mais il du abandonner…

6. Et ton plus drôle?

On était franchement impressionnés par Laurent qui se baignait dans les iceberg pis je crois que moi et Marc Lamy, notre assistant caméra, on voulait montrer qu’on était game nous aussi. On est donc aller filmer sur un Iceberg qui semblait « solidement » geler sur la berge. Il y eu une grosse vague soudaine et le glacier a commencer à craquer. C’était pas si drôle dans le fond…on a vraiment eu la chienne.

7. Quelle est la meilleure spécialité locale que tu as mangée?

Il n’y a aucun restaurant à Ivujivik et quand on ne nous invitait pas à manger du Tarmigan cru, c’est notre directeur photo qui nous cuisinait le meilleur confort food au monde. On s’est surpassé lorsque Marc, le preneur de son a dippé un bout de cheddar dans du beurre fondu.

8. À quoi ressemblait tes soirées avec l’équipe de tournage?

Normalement, on finissait relativement tôt et on se retrouvait au motel de la Coop d’Ivujivik. On a du être la seule équipe de tournage qui n’a pas penser amener de l’alcool dans un village où on savait pertinament qu’il n’y en aurait pas à vendre. Qu’à cela ne tienne, apparement l’ivresse de la fatigue s’est saisie de nos corps et de nos esprits. Je ne me souviens pas de tout, mais je me souviens qu’on riait et qu’on se délectait de choses simples comme les burgers de notre directeur photo et du savoureux goût du beurre fondu.

9. Quelle est LA chose que tu retiens de ce lieu?

Que les blancs (nous) ont vraiment cochonné leur mode de vie.

10. En terminant, ta couleur préférée et pourquoi?

Noir, because it’s the new black

11. Peux-tu nous citer quelques unes de tes réalisations précédentes ?

Les vidéoclips Brun de Bernard Adamus, Dragon de Glace de Malajube et la Série Web Ej savais pas mieux avec Radio Radio.