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Full Frontal

Par
Steve Proulx
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Près de la moitié de la population mondiale en trimballe un dans son froc, et pourtant, que sait-on réellement de cette curieuse protubérance? Visite dans les coulisses du pénis.

Comment, dans un numéro d’Urbania consacré aux gars, peut-on ne pas parler de cet organe aussi noble que controversé qui guide les décisions de la vaste majorité des chefs d’État? Impossible. Mais le pénis, malgré la fascination soutenue qu’il exerce depuis des millénaires sur les peuples de la Terre, recèle néanmoins quelques aspects méconnus.

Le pénis de l’Homme

Le pénis humain, d’abord, se distingue des organes reproducteurs mâles des autres créatures du Bon Dieu, et ce, sur plusieurs plans. Il ne se rétracte pas dans le corps et n’a nul besoin d’os pénien (baculum) pour s’ériger, comme c’est le cas chez la plupart des mammifères. Aussi, contrairement au dauphin qui peut contrôler son pénis afin de l’utiliser comme outil pour fouiller les fonds marins, l’homme vit une sorte de souveraineté-association avec son engin. En somme, il n’a pas de réel pouvoir sur ce dernier, comme il pourrait en avoir par exemple sur son pouce. D’ailleurs, l’expression « avoir les mains pleines de pouces » que l’on administre habituellement à une personne maladroite aurait bien plus d’impact si elle était remplacée par « avoir les mains pleines de pénis ». Mais revenons à nos moineaux…

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Grosseur : jumbo

En général, le pénis humain est plus gros, proportionnellement parlant, que celui des autres grands singes. Comparé à la bistouquette ridicule des chimpanzés, nous les humains mâles sommes équipés pour veiller tard. « [Le pénis] n’est pas seulement extrêmement long en état de complète érection, mais aussi très épais quand on le compare avec les pénis des autres espèces », écrit l’illustre zoologiste Desmond Morris dans son livre-culte Le singe nu.

Pourquoi sommes-nous si bien nantis? Parce que les femmes doivent jouir, soutient Desmond Morris! L’exposé anthropologique complet est un brin complexe, mais ô combien fascinant. En gros, tout est lié au fait que nous marchons sur deux jambes et non sur quatre pattes. Prenons une scène de baise chez les chimpanzés. Après que le mâle eût éjaculé, la femelle ayant reçu la semence ne manifeste aucun désir de converser avec son conjoint repu : elle s’en fiche éperdument et s’en va illico vaquer à ses occupations. Heureusement, le sperme de M. Chimpanzé reste bien au chaud dans son ventre, puisque madame se déplace sur quatre pattes.

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En revanche, la femelle humaine marche sur ses deux jambes. Si l’acte sexuel était pour elle aussi insignifiant qu’il l’est pour la femelle chimpanzé ; en d’autres mots, si la femme devait se relever et vaquer à ses occupations immédiatement après la copulation, le sperme soumis à la force gravitationnelle (à cause de notre posture debout) coulerait hors du vagin, menaçant du coup la survie de l’espèce… L’évolution a donc dû trouver un moyen pour garder la femme couchée le temps que les spermatozoïdes se frayent un chemin vers l’ovule. Ce moyen : un gros pénis.

Le gros pénis de l’homme, qui remplit si bien sa femelle, exerce par son imposante autorité une pression sur le clitoris, bouton de l’orgasme féminin, et permet donc de donner à la femme des émotions qui la tétaniseront quelques minutes, le temps qu’une certaine armée de grouillants lurons passe à l’attaque.

Mais si la grosseur du pénis humain dépasse celle des autres grands singes, en proportion, notons tout de même que le pouce-pied, petit crustacé hermaphrodite, possède un organe pénien pouvant aller jusqu’à 20 fois sa taille. Si les hommes étaient greyés comme le pouce-pied, ils auraient des érections d’une hauteur d’un immeuble de 10 étages.

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Pourquoi tant de démesure?

Si la grosseur normale du pénis de l’homme est suffisante pour combler toute femme normalement constituée, certains (peut-être parce que la concurrence est féroce entre les mâles) cherchent à augmenter le volume de leur organe par des moyens artificiels. Qui n’a pas reçu au moins un polluriel vantant les mérites de ces crèmes, pilules, astringents, chirurgies, pompes et autres outils improbables? Ceux qui égrènent depuis trop longtemps leur petit chapelet en priant tous les Saints du ciel ont l’embarras du choix…

Le sexologue à l’hôpital Saint-Luc François Blanchette est pourtant catégorique : « Ça ne fonctionne pas. Ceux qui proposent ce genre de produits profitent beaucoup de la souffrance des hommes. Depuis 1989, j’ai vu énormément d’hommes en clinique et jamais personne ne m’a dit que ça fonctionnait. »

De toute façon, et l’auteur de ces lignes en est la preuve vivante, il est possible d’avoir un petit pénis tout en ayant du succès avec les femmes et dans sa vie professionnelle!

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