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Son entreprise, Prêt d’art, exerce une forme particulière de prêt sur gage, mais ses taux ne sont pas usuraires. Depuis novembre seulement, elle a prêté une trentaine d’œuvres d’art.
Quel est le concept de Prêt d’art?
Les artistes proposent leurs œuvres sur notre site internet, sur Facebook et sur Twitter, puis des amateurs d’art les empruntent pendant un an. C’est gratuit, mais ils doivent s’engager à prendre une photo de l’œuvre installée chez eux, et à la publier sur les réseaux sociaux. On suggère aussi aux emprunteurs d’organiser un petit vernissage pour présenter l’œuvre.
Comment vous est venue cette idée?
C’est arrivé par accident. Comme j’ai étudié en arts visuels puis en histoire de l’art, j’avais plein d’œuvres qui traînaient chez moi. L’art prend beaucoup de place, et je trouvais ça dommage que ça dorme dans mon appartement. J’ai proposé mes œuvres en ligne et, en une soirée, j’ai eu 26 réponses pour deux œuvres. J’ai réalisé que les gens veulent de l’art, c’est juste le prix qui les décourage.
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Vous n’avez pas peur que ça enlève le goût aux amateurs d’art d’acheter des œuvres?
Non, parce qu’il y a quand même un avantage à posséder l’œuvre et le but de l’exercice, c’est de faire connaître l’artiste pour qu’au final il vende son œuvre. Tout au long de l’emprunt, les offres d’achats ont préséance sur la location. Si quelqu’un veut acheter une œuvre, l’emprunteur a 48h pour acheter l’œuvre ou la laisser aller. C’est qu’on s’attache à ces œuvres-là!
Qui peut prêter son art via Prêt d’art?
Pour l’instant, j’ai dix artistes que j’ai sélectionnés moi-même, mais j’aimerais que Prêt d’art devienne un lieu de démocratisation de l’art, où seuls les amateurs d’art décident de ce qui est intéressant ou pas. L’art visuel est un domaine encore dominé par une certaine forme d’élitisme, à travers les galeries et les musées. Je ne critique pas ça, mais je pense que ça peut coexister avec les goûts du public.
Quel est l’avantage pour les artistes de mettre leur œuvre en prêt?
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En plus de leur dégager de l’espace et de mettre leurs œuvres en valeur, ça les responsabilise dans leur gestion et leur autopromotion, comme ça se fait déjà en musique. En arts visuels, les gérants sont encore très présents : ils peuvent prendre jusqu’à 50% des profits de l’artiste et à New York, ça peut aller jusqu’à 90%. Plus l’artiste perd de son autonomie, moins il fait d’argent.
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