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Frédéric Palardy: l’art qui guérit

Autoportrait d’un homme qui donne beaucoup et qui reçoit encore plus.

Par
Frédéric Palardy
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Avec Les Impatients, il met un baume sur les plaies de milliers de personnes souffrant de problèmes de santé mentale. Son remède : des ateliers d’expression artistique qui ne coûtent pas une cenne. Musique, bande dessinée, danse, peinture… Tout moyen est bon. Cette année, l’organisme (fondé par sa mère!) boucle les festivités de son 25e anniversaire et continue de croître pour étendre ses services au nombre toujours grandissant de gens qui en ont besoin.

Directeur général des Impatients / 47 ans / Poisson

Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds… que je suis un avocat défroqué qui dirige un OSBL.

Mon plus grand défi, jusqu’à maintenant, aura été… de développer Les Impatients tout en conservant son identité d’origine. Quand je suis arrivé, il y a 5 ans, nous avions 9 lieux d’ateliers au Québec qui recevaient 450 personnes par semaine. Nous desservons maintenant 650 personnes par semaine dans 15 lieux et plusieurs autres antennes ouvriront très bientôt. Malgré cette croissance rapide, il faut transmettre ce qui rend notre formule unique : l’art et la liberté, au service des participants, dans le plus grand respect de la personne.

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Dans nos ateliers… les participants se côtoient sans égard aux diagnostics. On ne leur demande même pas de quoi ils souffrent et, à moins que le participant en parle, les animateurs ne le savent pas non plus. Il faut continuer à considérer les participants comme des personnes à part entière et non comme une maladie.

La création thérapeutique, c’est… un moment d’expression et de liberté unique, à l’abri des conventions et des structures normatives qui régissent le quotidien de tous. Aux Impatients, on laisse l’art agir.

Pour mieux aider les gens atteints de troubles de santé mentale, il faudrait… Il y a des gens plus qualifiés que moi pour répondre à cette question. Mais l’écoute serait déjà un bon pas vers l’avant.

L’accomplissement dont je suis le plus fier, c’est… mes enfants, dans ma vie personnelle. Dans ma vie professionnelle, ce sont les accomplissements quotidiens des participants. Malgré tout le bien que ça leur apporte, chaque visite à l’atelier est un défi… il faut quitter le confort et la sécurité de la maison. Mais ils viennent – et surtout, ils reviennent – pour briser l’isolement, mettre leurs soucis de côté, diminuer l’emprise de leurs maux sur leur esprit. Après un atelier de danse, un participant dont la médication affecte les mouvements depuis qu’il est tout jeune a pu jouer au ballon pour la première fois! La résilience des participants est extraordinaire et me donne envie de m’assurer qu’un lieu comme Les Impatients soit toujours là pour les accueillir et les porter.

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Pour l’année à venir, je veux… développer des ateliers diversifiés et adaptés aux nouveaux besoins de la santé mentale : anxiété chez les mineurs, oncopsychiatrie, choc post-traumatique, épuisement professionnel (en allant dans les milieux de travail, par exemple).

Pour y arriver, j’ai besoin… de partenaires et d’argent. Au cours des dernières années, nous avons perdu du financement de sociétés d’État, d’entreprises ou de fondations. Souvent, ils développent des programmes de dons dans lesquels notre mission s’intègre mal : nous sommes un hybride entre santé et art, et il n’y a pas de case pour ça dans les formulaires. Nous devons recruter de nouveaux donateurs privés convaincus qu’aider ceux qui ont des problèmes de santé mentale est profitable pour toute la société.

Ce sera bénéfique pour… Les Impatients, les futurs Impatients et leur entourage.