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Depuis plus de 25 ans, il arpente les ruelles pour venir à la rescousse des utilisateurs de corde à linge et fait la promotion de ce mode de séchage écologique.
Comment êtes-vous devenu « monsieur corde à linge »?
J’ai commencé ça alors que j’étais sous-traitant dans la câblodistribution. Quand tu poses le câble, les maudites cordes à linge sont toujours dans ton chemin! J’en brisais et je recevais des plaintes. Une fois, mon patron m’a demandé d’aller en remplacer une et c’est là que j’ai compris l’autre dimension de la cour arrière.
Quelle dimension?
On comprend toute une autre réalité de Montréal quand on se promène dans les ruelles comme je le fais. Toute la vie se passe là. La règle de bienséance qui sévit à l’avant des maisons n’existe pas en arrière. C’est un peu anarchique. Mais c’est vraiment l’aspect environnemental de la corde à linge qui m’a motivé à démarrer mon entreprise. Poser des cordes à linge me permettait de travailler à l’extérieur en étant plus utile pour la société.
C’est important pour vous l’aspect environnemental?
Oui. Je me suis même déjà présenté pour le Parti vert.
Est-ce que c’est ça qui donne un regain de popularité à l’objet?
Je me souviens, il y a quelques années, il y avait un palmarès des objets écologiques les plus «in» dans le journal et la corde à linge arrivait en première place. J’étais fier!
Quel est le principal frein à l’utilisation de la corde à linge?
On doit renouveler la clientèle. Les jeunes ne savent pas toujours comment utiliser la corde à linge. Comme leurs mères travaillaient, elles n’avaient pas toujours le temps d’étendre le linge et utilisaient la sécheuse. Elles ne leur ont pas transmis cette compétence. J’ai produit un document de trois pages pour expliquer comment ça marche.
C’est quoi les gaffes qu’on peut faire?
Ne pas se préoccuper du vent, penser que la corde à linge est indestructible parce que c’est moi qui l’ai installée. Il faut toujours commencer avec les petits morceaux, et surtout, rester à la maison pour surveiller, parce que si ça fait 2-3 tours à cause du vent, c’est fini.
Quelles sont les épingles à privilégier?
Celles en plastique faites au Québec. Celles en bois sont faites en Chine, et la rumeur veut qu’elles soient fabriquées dans des camps de prisonniers. Il y a une entreprise qui en fait des bonnes en bois à Saint-Georges-de-Beauce, mais elles ne se trouvent pas en magasin.