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Co-créateur du collectif thisisnotdesign et membre des soirées Dérapage, Francis Théberge est à l’observation critique du design ce que Sylvie Fréchette est à la nage synchro.
Qu’est-ce qui n’est pas design, selon toi?
La mise en page du Journal de Montréal, par exemple. Les articles sont coupés par la publicité, les photos sont mal cadrées, ils utilisent toujours de la grosse typo avec des ombres… C’est affreux! Ah, il y a aussi les gros SUV. Imagine, on continue d’en fabriquer, malgré les coûts du pétrole et l’augmentation de la pollution. En plus, c’est impossible de se stationner à Montréal avec ça! Ce n’est pas fonctionnel pour deux cennes !
Et l’endroit le moins design ?
Le métro de Montréal est un projet qui aurait pu être une belle réussite : il y a des œuvres d’artistes et des stations qui sont magnifiques, mais comment peut-on avoir omis d’ajouter des systèmes de ventilation lors de sa construction? C’est pas fonctionnel, et donc, pas très design. Et que dire de la signalisation et des communications graphiques…
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Pourquoi le design n’est-il pas plus présent au Québec?
Si on regarde simplement les logos des compagnies au Québec, on comprend très vite qu’on accuse un retard par rapport aux autres pays européens. Je pense que c’est une question de budgets, de liberté et probablement d’éducation. Si, dans les universités, on enseigne aux designers à faire de la publicité mercantile, c’est normal qu’on ne voie que ça.
Selon toi, quel est l’avenir du design au Québec ?
Quand on voit le travail des «jeunes» créateurs comme Jean-François Dumais, Julien Vallée ou Simon Chénier-Gauvreau, on peut se dire que le design va drôlement bien en ce moment. Il y a beaucoup de projets qui sont réalisés à partir de découpes réelles, de collage à la main, de typos dessinées. Peut-être est-ce le début de quelque chose de spécial au Québec! Je croise les doigts, en tout cas.