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Féminicides et violence conjugale : Un message pour François Legault
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Il y a quelques heures, Catherine Éthier publiait ce texte sur sa page Facebook. Nous le partageons avec son autorisation.
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J’aimerais profiter de l’occasion pour m’adresser à M.François Legault, qui, cette semaine, nous livrait ces quelques mots en réaction aux cinq féminicides survenus depuis le début de l’année :
« J’ai le goût de parler aux hommes. D’homme à homme. Y’a rien de masculin, y’a rien de viril à être violent avec une femme. Au contraire, moi je trouve ça lâche. (…) Toutes les femmes, pis tous nos enfants ont droit à un milieu sécure. Donc, passons le mot »
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Ciiiiiboulette, François.
Vous trouvez ça lâche, la violence? Lâche, comme si les autres hommes « se retenaient »? Comme si c’était courageux de ne pas frapper une femme?
Là, je parlerai même pas de votre conception/injonction à la virilité. Vous trouvez ça lâche, la violence? Lâche, comme si les autres hommes « se retenaient »? Comme si c’était courageux de ne pas frapper une femme? De ne pas lui faire vivre un climat de terreur? De ne pas la contrôler en la réduisant à la plus fragile, la plus petite et la plus transparente expression d’elle-même?
Parce que c’est ça, la violence conjugale. C’est ça. C’est bien plus grand et endémique que le spectacle que vous voyez aux nouvelles en mangeant vos pinottes barbecue. La violence conjugale, c’est pas juste des claques sua yeule et des meurtres sordides. C’est aussi la violence psychologique. Sexuelle. Économique. Verbale. Sociale. Le contrôle coercitif. Ce sont toutes ces violences qui nous tuent. Au sens propre, comme au sens figuré. Chaque jour. Au Québec.
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Les mots sont importants, François. Surtout quand ils se font rares.
Votre petite adresse à la nation, là, les poings serrés, D’HOMME À HOMME, en espérant que tout ça passe grâce à ce peptalk entre boys, sans rien faire, eh bien elle n’apportera pas l’aide que les maisons d’hébergement pour victimes de violence conjugale réclament depuis DES ANNÉES (et qui leur a d’ailleurs maintes fois été promise, en attente, quelque part, dans un coffre qui ouvre pas).
HELP. AU SECOURS.
AU FEU.
Quand figurez-vous avoir un petit peu de temps, entre deux soupers spaghettis, pour prendre soin de nous quand on demande de l’aide? Pour nous écouter, au lieu de nous entendre?
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Quand va-t-on arrêter de nous tuer? C’est une vraie question, François.
Quand figurez-vous avoir un petit peu de temps, entre deux soupers spaghettis, pour prendre soin de nous quand on demande de l’aide? Pour nous écouter, au lieu de nous entendre? Quand même si complètement désillusionnées, on ramasse notre petit change de courage pour porter plainte à la police, EN BONNES FILLES, et que tout ce qu’on nous répond, c’est de faire profil bas et de croiser les doigts en espérant ne pas se faire planter un poignard dans la tête parce que les preuves qu’on a ne sont pas assez graves? Que le risque est contrôlé? Que ça va ben aller?
De combien de morts-spectacles avez-vous besoin pour cesser de faire semblant d’être surpris?
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Nous ne sommes pas des faits divers.
Et je vais vous dire; au prochain féminicide, je vous promets que le voisin confus pis affligé par les gyrophares dans sa bay window aura rien vu venir, lui non plus. Et tout le monde aura tout oublié avant la fin du générique de District 31.
Ps tendresse : AH! OUI. Parler à nos garçons et nos chums de gars, on a déjà essayé ça. Imagine! Ça a pas marché. Ça fait que ça va prendre un petit peu plus qu’une poignée de poussière d’étoile, un clin d’œil pis votre pensée magique.
À toutes les femmes qui me lisent; si vous ne vous sentez pas en sécurité, si vous avez peur ou si vous avez des doutes sur votre situation ou celle d’une proche, les maisons d’aide et d’hébergement sont là pour vous aider, pour répondre à vos questions et vous accompagner, étape par étape, 24h/24, 7 jours sur 7. C’est possible de s’en sortir.
Tu peux écrire et appeler en tout temps au
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Ou appeler SOS violence conjugale
1-800-363-9010