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Faut qu’on se parle

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Montréal, je t’aime et tu le sais. Ça fait longtemps qu’on a bâti une solide relation toi et moi, et nous sommes tous les deux aussi passionnés qu’à nos débuts. On se connaît bien, on a nos habitudes, on a même notre petite routine à l’occasion, mais notre bonheur ensemble est tel que rien, jamais, ne pourrait nous séparer. Tu le sais autant que moi.

Sauf que Montréal, des fois, je ne te comprends plus. Tu me parles et je ne te reconnais plus. Qu’est-il arrivé au doux charme de tes mots qui m’ont toujours séduit? Abandonnerais-tu progressivement ton franc-parler?

Montréal, regarde-toi en face. Tu n’aimes pas me l’entendre dire, mais tu devras l’admettre tôt ou tard: tu t’anglicises.

Oui, une partie importante de ta population est anglophone. C’est pourquoi tu as – et auras toujours – un côté anglais qui te caractérise si bien, qui te confère un rayonnement de choix en Amérique du Nord et dans le monde. Mais tu es aussi la métropole d’une nation francophone et ton peuple, moi le premier, a besoin de te comprendre, de connecter avec toi.

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Vas-tu mettre en danger notre relation, négliger qui nous sommes pour toi, juste pour l’apparence? Pour essayer de te prendre pour une autre? Ne fais pas ça, Montréal. Tu y perdrais beaucoup.

Mais au fond, je te comprends. Comme on le disait la semaine dernière, tu as été laissée à toi-même. Tu as quelque peu perdu tes repères, tu te laisses influencer sans trop saisir les conséquences de ce qui t’arrive.

Quand tu compléteras ta liste de demandes au Père Noël pour la présente campagne électorale, j’en ai une pour toi, ne l’oublie surtout pas : qu’on ne t’abandonne pas au bon vouloir d’une pression indue que te ferait perdre le ciment du vivre-ensemble de ta population, soit la prédominance de la langue française. Tu seras d’accord avec moi: comme Montréalais et comme Québécois, nous devons tous pouvoir vivre, travailler, nous divertir, socialiser et nous épanouir en français. Et si on ne fait pas attention, tu risques de ne plus être en mesure de nous offrir cette opportunité.

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On ne parle pas ici de mesures coercitives ou de négation de la communauté anglophone à Montréal. On parle d’un souci d’assurer les conditions essentielles au maintien d’une appartenance sociale, d’un esprit de communauté, d’une liberté économique par l’accès au travail et d’une base culturelle commune qui permet de conserver un sens au mot «Montréalais».

Ce souci passe bien sûr en garantissant à tous le droit de travailler et d’être servi en français, mais aussi en transmettant aux nouveaux arrivants cette richesse culturelle typiquement québécoise et montréalaise qui est de s’épanouir en français, dans une grande ville nord-américaine.

Par des mesures positives, en offrant des cours de francisation à ceux qui en ont besoin, en valorisant ton caractère francophone, bref en ayant simplement un souci sincère de te voir te développer à ton plein potentiel et avec toute la splendeur qui te caractérise, les gens qui gagneront cette élection devraient sérieusement s’ouvrir les yeux et travailler à assurer l’avenir de notre relation.

Je t’aime encore et je suis heureux avec toi, Montréal. Je ne veux juste pas qu’on perde la flamme qui a permis à notre belle relation d’éclore et de grandir. Je savais qu’on se comprendrait. :)

English version available upon request.

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