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Fan des Canadiens de Montréal… à Tampa Bay
Le 24 juin dernier, ce n’est pas la Fête nationale qui a volé le show comme à l’habitude. Cette année, les klaxons et les cris de joie qu’on pouvait entendre dans tout Montréal étaient plutôt en l’honneur du Canadien de Montréal qui venait de battre les Golden Knights de Las Vegas en 6 matchs et d’accéder à la finale de la Coupe Stanley, une première en 28 ans, les opposant au redoutable Lightning de Tampa Bay.
Sans surprise, cette épopée héroïque et inespérée du club chouchou de la province a galvanisé 98,5% des Québécois depuis le début des séries. Certains n’ont d’ailleurs pas hésité à se garrocher dans la rue pour vivre cette fierté fiévreuse à quelque pas du Centre Bell pendant les parties de la Sainte-Flanelle.
Si la passion pour le CH se fait particulièrement sentir dans la métropole, il n’en reste pas moins que certains fans vivent ce moment historique jusque dans des contrées lointaines. C’est le cas de Billy Meghann, une Québécoise ayant déménagé ses pénates à Lakeland, une ville en périphérie de Tampa Bay.
On lui a demandé ce que ça fait d’avoir les Habs tatoués sur le coeur en plein territoire «ennemi».
Est-ce que, comme la majorité de la province, tu t’es subitement trouvée une passion pour le Canadien à cause de leur parcours en séries éliminatoires?
Comme je suis née en 1993, c’est d’autant plus spécial en ce moment de suivre les séries.
Billy: J’ai déménagé en Floride il y a quelque temps pour suivre mon mari qui est Américain, mais j’ai grandi toute ma vie à Montréal. Donc, les Canadiens ont fait partie de mon quotidien. Avec les années, j’ai été une fan plutôt «picky», c’est-à-dire que j’ai regardé les matchs importants sans m’attarder à la saison complète.
Par contre, comme je suis née en 1993, donc la dernière année où l’équipe a gagné la coupe, c’est d’autant plus spécial pour moi en ce moment de suivre les séries. Aussi, on dirait que le fait de vivre ça éloignée de la maison fait en sorte qu’on est encore plus fan et fière de notre coin de pays.
Comment est-ce que tes proches là-bas voient ta partisanerie pour le Canadien? Est-ce qu’ils te considèrent comme une traîtresse?
Billy: Je dois avouer que je n’ai pas été capable d’écouter la première partie des séries au complet avec eux tellement ils m’énervaient, haha! Je prenais ça très au sérieux et leurs commentaires venaient me chercher, surtout que les Canadiens ont pris une pas pire débarque (ils ont perdu 5-1). Je me suis dit que les prochaines games, je les regarderais toute seule en paix loin de mon salon.
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T’étais à Amalie Arena, le fief du Lightning, avec ton mari pour assister à la deuxième partie de la finale. Comment c’était de vivre ça en tant que fan du CH?
c’était vraiment comme un show multisensoriel.
Billy: C’était un peu surréel. On a acheté nos billets un peu dernière minute sur un coup de tête. En arrivant sur les lieux, j’étais stressée d’afficher mes couleurs comme ça parmi des milliers de fans du Lightning. Une chose qui m’a particulièrement frappée, c’est que la pandémie ne semblait plus exister du tout. Personne n’avait de masque et il y avait zéro distanciation physique. Le stade était plein à craquer et avec les jeux de lumière des bracelets et la grosse musique, c’était vraiment comme un show multisensoriel.
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Au début de la partie, j’ai remarqué quelques taches rouges de fans avec des chandails du Canadien, mais on les perdait facilement dans l’océan bleu des gilets de Tampa.
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Pour ma part, je passais assez inaperçue avec ma camisole noire et ma casquette à l’effigie de l’équipe, mais il y a quand même des gens qui m’ont regardée croche quand le Canadien a marqué et que j’ai exprimé ma joie. Mais quand le Lightning marquait, là les fans s’en donnaient à coeur joie et me pointaient en riant. Certains m’ont même pogné la casquette!
Deux fans du Canadien assis en face de moi l’ont eu pas mal plus dur que moi. Ils se sont fait chanter des bêtises et niaiser toute la game. Mais somme toute, c’était vraiment une expérience à vivre!
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Comment appréhendes-tu ta réaction si le Canadien gagne la coupe et que tu vis cette frénésie à distance dans la ville «ennemie»?
Billy: Je vais être très fière malgré tout. C’est sûr que j’aimerais ça être sur place, mais je vais trouver une manière de célébrer de toute façon. Je veux juste qu’ils gagnent. Le reste, c’est pas important.
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